Les paradoxes de M. Pond

Gilbert-Keith Chesterton, Gilbert keith Chesterton

Gilbert Keith Chesterton, c’est l’art du paradoxe, serait-il le philosophe des philosophes ? Sa manière : prendre une idée apparemment simple et la tordre jusqu'à ce qu’elle révèle sa vérité profonde, toujours avec cet humour britannique sans sourire. Le credo de cet anglais romantique : passer par le banal pour émerveiller, étonner du moins.

Parmi ses œuvres les plus célèbres, citons les histoires du Père Brown, un détective prêtre qui résout des mystères non pas par une logique rigide, mais sa compréhension de la nature humaine. Moins célèbre, mais tout aussi intéressant, son personnage de Monsieur Pond, un gentleman dilettante et raisonnable qui bascule de manière impromptue dans le paradoxe.

Ses amis, le charmant et audacieux Capitaine Peter Gahagan, et le respectable Sir l'ambassadeur Hubert Wotton, disent qu’il parle de philosophie pour ne pas parler de sa vie… Un « obscure fonctionnaire » en tout cas. Exemple de paradoxe : « Ils parvinrent à un tel accord que l'un tua l'autre. »

Des récits réunis par Noir sur Blanc, avec toujours un arrière-fond politique, la légèreté et distinction britannique pour parler de meurtre, et pour le plaisir, des paradoxes dont la vérité sera prouvée par Monsieur Pond à la fin d'une histoire : « Lorsqu'une chose est manifestement fausse, ce n'est manifestement pas un mensonge. » « Un homme dit toujours le fond de sa pensée, surtout quand il le cache. » « Un acte est irréfutable, même quand il est indéfendable. »

Et pour finir, une réflexion d’esthète : « Difficile de résister au plaisir de se faire calomnier. »

Une michronique de
Hocine Bouhadjera

Publiée le
22/01/2024 à 18:42

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Les paradoxes de M. Pond

Gilbert-Keith Chesterton, Gilbert keith Chesterton trad. Monique Silberstein

Paru le 24/08/2023

192 pages

Les Editions Noir Sur Blanc

21,00 €