Les filous du CP Tome 2 : C'est si bon d'être grognon !

Aujourd'hui, c'est samedi : Ada est grognon. Elle déteste les samedis. Et pour cause : elle a ballet. Or elle a horreur du ballet. Son justaucorps est trop serré, son tutu la démange, en voiture elle a mal au cœur, les arabesques c'est grotesque… Bref, elle exècre la danse !

Contrainte par Mademoiselle Delapointe, elle se lance dans une pirouette, une pirouette endiablée faite de poum, bang, zou, tchac… et qui la guide jusqu'à un drôle de type qui porte une espèce de pyjama. Et lui, contrairement à Mademoiselle Delapointe et aux camarades de ballet d'Ada, il a l'air de trouver fabuleuses ses gesticulations. Et si Ada était faite pour le karaté et non pour la danse ?

C'est bien connu : les petites filles veulent faire de la danse et les petits garçons du karaté. Mais si certaines petites filles préféraient le karaté, et certains petits garçons la danse ? Pourquoi la société impose-t-elle presque systématiquement cette répartition, sans tenir compte de l'envie profonde des enfants ? pose la question dans un album plein d'humour, qui fait de la pauvre Ada une petite grincheuse, alors que ce n'est qu'une enfant qui subit les convenances d'une société arc-boutée sur des stéréotypes.

Ada la grincheuse en tutu, un album aux illustrations simples et efficaces, pour faire réfléchir les parents et amuser les enfants.

Le tome 1 des Gouttes de Dieu de Tadashi Agi et Shu Okimoto, nous avait ravis les papilles à tel point que nous le déclarions grand cru. Qu'en en est-il du millésime suivant son petit frère le tome 2 ?

Shizuku Kanzaki et Miyabi Shinohara devaient trouver un vin capable de remplacer un Cros-Parantoux d'Henry Jayer. Ils avaient réussi à en trouver un sur les conseils d'un clochard nommé Robert Doi. L'heure est venue pour nos héros de savoir si ce vin pourra faire illusion auprès d'Anne, une amie d'enfance de Soichiro, le patron de Miyabi. De plus, elle est la fille d'un important négociant en vin et l'expéditrice du Cros-Parantoux que Shizuku et Miyabi avaient cassé.

Encore une fois Les Gouttes de Dieu est un vrai ravissement. Les dessins sont toujours somptueux, les indications techniques et théoriques sur les vins passent sans âpreté et font partie intégrante de l'intrigue. Chaque planche se déguste avec plaisir et constitue une invitation à goûter les autres.

Une « Fascinante lecture »

Cette manière originale de traiter du vin et de décrire les sensations ressenties lors des séances de dégustations est tout bonnement géniale et nous fait voyager loin au pays des grands crus en passant par le monde des vins abordables mais sensuels. Pour ce tome c'est Philippe Bourguignon qui signe la préface. Il déclare : « Fascinante lecture en définitive qui sans se prendre au sérieux, initie au monde du vin souvent trop hermétique. L'essentiel étant de mener à une meilleure compréhension du vin par une connaissance joyeuse et non hautaine et au partage de la table et à l'ivresse des mots qu'elle engendre ».

De nouveaux personnages font leur apparition apportant une touche d'humour, sucrée à l'ensemble. La couverture est encore une fois, une parfaite robe pour ce manga avec des notes d'une grande finesse. Des reliefs qui sont la marque des couvertures de Gouttes de Dieu, donnent toujours cette première appréhension au toucher très positive. Le verre posé au premier plan, comme dirigé vers le lecteur est une invitation à poursuivre la dégustation avec Shizuku.

Un bon cru qui manque peut-être d'un peu de corps

Ce deuxième tome est assurément un bon millésime, pourtant il manque encore d'un peu de corps. Le premier tome était plein de promesses, c'était un premier cru aux saveurs s'étalonnant sur plusieurs nuances avec une dominante en arrière-goût, c'est à dire la quête des 12 apôtres et du vin les gouttes de Dieu. Pour ce deuxième cru, on s'attendait à ce que cette nuance soit plus présente. Bien que revenant plus régulièrement en bouche, elle reste une saveur en arrière-goût, et l'on commence à craindre que ce manga ne se perde dans ces nuances sympathiques mais trop éphémères. Nous poursuivrons cette quête dans le troisième millésime, le troisième tome des Gouttes de Dieu, espérant que cette nuance importante devienne plus corsée et plus présente.

Les Gouttes de Dieu tome 2 est un très bon manga, avec une superbe robe, des arômes prometteurs, des notes sucrées, et des saveurs peut-être un peu trop variés mais très appréciables malgré tout. Pour nous, c'est encore un bon millésime et nous attendons avec une grande curiosité de pouvoir enfin goutter au tome 3, qui devrait être une fois encore un vrai délice.

Les Gouttes de Dieu tome 2 de Tadashi Agi et Shu Okimoto est édité par Glénat. Et vous pourrez déguster ses 218 pages plus 10 pages bonus sur le vin à ne pas rater non plus, pour 8,99€. La sortie du tome 3 est prévue pour le 27 août 2008.

Cette série est un gros coup de coeur : que de la bonne humeur, du mignon et du positif. De l'inclusivité qui fait chaud au cœur et de la gentillesse universelle.

On suit une mère au foyer japonaise qui se rend compte que son fils lycéen est gay... Elle s'amuse de tous les petits indices qu'il laisse par accident, essaie de lui montrer que son coming out serait accepté, et espère qu'il arrivera à conclure avec son crush...

L'auteur est lui-même gay et il explique dans la postface qu'il dessine le cadre idéal dans lequel il aurait voulu évoluer quand il était ado ! Suite au succès de la série, il a lui-même fait son coming out à sa mère.

Se plonger dans ce nouveau manhua (décliné en trois volumes) de , dessinateur de la , c'est immédiatement pénétrer dans l'imaginaire d'une Chine légendaire et ancestrale, s'attacher aux personnages et à l'intrigue, à la fois mystérieuse et poétique, savourer le détail des illustrations, s'émouvoir devant certains visages expressifs, s'imprégner sans effort  d'une ambiance étrangère à notre culture, fascinante et fantastique, s'évader le temps de la lecture, s'abandonner à un plaisir sensible et doux.

Ce livre, accessible dès 12 ans, est un mélange d'aventures et de mythologie ancienne, rocambolesque, surprenant, parfois même vaguement inquiétant, un peu déroutant mais tout en retenue, sans excès de violence, mélancolique mais distrayant également, empreint d'une harmonie agréable. On s'y sent bien.

Petite Huit est élevée par sa grand-mère depuis que sa mère est partie vivre avec les étoiles. Inconsolable, méprisée par les gens du village qui la perçoivent comme une malédiction, elle aspire à rejoindre sa mère, malgré la forte et belle amitié qui la lie à Grand frère Ming. Un jour, elle grimpe sur l'arbre le plus haut du village et disparaît.

Commence alors pour son ami, un long périple  qui l'éloigne de son village, le confronte à la tristesse et au dur labeur. Sur son chemin initiatique, il croise Fan Yichen qui lui prédit une destinée inquiétante et une créature fabuleuse qu'il ramène chez lui. Soupçonné d'enlèvement par l'inspecteur Zhou Butong, Ming doit se montrer prudent et se méfier aussi de la prêtresse taoïste Lan, elle-même à la recherche de la créature fabuleuse, princesse persécutée.

Un entremêlement d'histoires porté par des dessins d'une grande qualité artistique. Des noirs très profonds, des tracés précis et fins permettent d'obtenir une finesse du trait notamment dans l'illustration des paysages (arbres, toits du village, chapeaux des personnages…) et apportent à l'ouvrage une réelle beauté. De plus, les regards expressifs des principaux personnages, souvent en gros plans, décuplent les émotions. A ce moment, le texte se fait plus rare, presque secondaire.

Le fantastique et le caractère étrange (à peine menaçant) progressent au fil des pages avec habileté, donnent de l'épaisseur et de l'intérêt à l'histoire qui s'intensifie peu à peu, monte en puissance et convainc le lecteur, empressé désormais de découvrir la suite.

Qui connaît Delfeil de Ton ? L’un des premiers rédacteurs du mythique Hara-Kiri a aussi été un grand chroniqueur sans concession de "l'Obs" entre 1975 et 2020.

Âgé aujourd’hui de 88 ans, Henri Roussel est retrouvé grâce à l’Apocalypse qui publie le tome 2 des Lundi de Delfeil de Ton.

Cette nouvelle mouture, qui suit un premier volume édité il y a 10 ans qui se bornait aux années 75-78, reprend les articles de 1978 à 1979, et là encore, on découvre un ton et une insolence inimaginable dans la presse grand public, voire petit public, d’aujourd’hui.

Les années punk, les ayatollah de tous les pays, Mesrine, les vichystes, Giscard, “un tramway nommé Pompidou”, la mort de Charlie Mingus, Sun Ra, l’URSS, “l’Etat mecton”...  Et en prime, une préface de Pacôme Thiellement et un dessin de Siné. Tout un esprit.

« Nombreuses sont les choses effrayantes, mais rien n’est plus effrayant que l’homme. » Sophocle Antigone

1er janvier 1996, peu après minuit.

La nuit alentour efface les derniers bruits, les dernières lumières du réveillon. C’est une nuit opaque, froide d’hiver d’un petit bourg à la frontière suisse.

Tout à coup, cinq coups de feu claquent, la rouge tragédie déchire le voile de scène, de brouillard et de nuit. Le petit bourg d’Ornex est devenu, dans l’ordre humain, universel.

À deux pas, dans l’obscurité d’une maison pavillonnaire, un père vient d’abattre ses deux enfants. L’arme du crime est une carabine 22 long rifle, offerte par le grand-père des enfants parce que le destin est aveugle.

Hélène est morte sur le coup ; elle avait 11 ans. Christophe mourra plus tard à l’hôpital de Genève. Il avait 12 ans.

À 250 kilomètres Carole, la mère d’Hélène et Christophe dort chez elle.

Le récit qu’elle écrira est un long cri déchirant, parfois halluciné, mais toujours d’une implacable précision. Nous assistons à une descente aux enfers dans l’unité de temps et d’action de la tragédie antique. Cette jeune femme sensible et forte est ainsi la bouche d’ombre et de soleil qui traque le malheur jusque dans les détails.

Nous ne sortons pas indemne d’une pareille lecture, mais plus avertis de notre humanité partagée. Nous défions quelque lecteur que ce soit d’abandonner cette mère en quête de résurrection jusqu’à la dernière ligne confessée.

Note de l’auteure

Le jour du drame, mon cœur s’est brisé, mais il a continué à battre.

Dans les semaines et les mois qui ont suivi l’assassinat de mes enfants, j’ai cru mourir moi aussi. D’abord sont venus la douleur et le désespoir. Puis, plus sournoisement, s’est installée en moi l’envie de rien. Sentiment confus du non-sens de la vie. Trou noir dans ma tête... Allais-je lâcher prise ? Finir mon existence comme un légume ? Je ne me le demandais même pas, trop absente pour organiser en moi-même la moindre réflexion.

Après avoir côtoyé l’enfer, une succession de hasards a produit la rencontre qui a changé mon destin. Loin des préjugés et du jugement des autres, j’ai juste décidé de conserver le sourire et l’envie de vivre pour me fondre à nouveau dans l’anonymat.

Puis peu à peu sans que je ne décide rien, tel un plongeur qui remonte à la surface, j’ai repris doucement pied dans la vie.

Surgit alors l’envie de raconter. Une envie plus forte que tout et qui s’impose à moi comme une évidence. Oui, ce drame que j’ai vécu, j’ai voulu le partager avec le plus grand nombre, pour évacuer cette peine trop longtemps contenue... en essayant de dire l’indicible. Écrire pour tourner la page de ces années de galère. Parce que je ne voulais pas seulement me soigner (soi... nier), je voulais guérir ! (gai... rire).

Il m’a fallu seize ans pour retrouver le goût, et j’ose dire, la joie de vivre ; celle qui donne l’énergie d’écrire. Pour retrouver aussi cette tranquillité, cette paix de l’esprit, sans laquelle seule la colère parle, transformant la réalité des faits et des circonstances en un cri.

Que de chemin parcouru pendant ces seize années, au cours desquelles j’ai dû réapprendre à vivre, à rire, à aimer… à apprivoiser le bonheur.

Malgré le vide immense laissé par le départ de Christophe et Hélène, c’est désormais DEVANT que je regarde, faisant mienne cette pensée de Victor Hugo : « Je préfère l’avenir au passé, car c’est là que j’ai décidé de vivre le restant de mes jours. »

Carole ROGNON

Le premier tome de Magical Janken Ponde Philippe Cardona était une belle réussite que nous avions tenu à saluer. Nous attendions donc avec impatience la suite pour voir si nos bonnes impressions allaient être confirmées. Et justement c'est le cas, Magical Janken Pon tome 2 nous a procuré un très agréable moment de lecture.

La vie suit son cours dans le paisible collège de Pol. Rien ne semble avoir troublé, la vie des élèves qui n'ont aucun souvenir des affrontements entre Pol et les sbires d'Iantrax. Personne ne semble non plus se souvenir de Caroline Tortue. Personne excepté, Pol et deux de ses camarades Stephane Chambellan et Cooba Dutallus. De toute évidence s'ils ne l'ont pas oubliée c'est qu'elle a dû avoir un impact important sur eux. Mais Pol n'aura pas vraiment le temps de s'interroger sur ce point car Iantrax ne compte pas lui laisser un instant de répit.

Ce que notre héros ne sait pas c'est que jusqu'à présent, tout se déroule exactement selon le plan d'Iantrax et si les choses évoluent encore dans ce sens, il pourrait se retrouver en grand danger et la Terre aussi par la même occasion. Pol n'est pas seul à mener ce combat, il peut compter sur son ami Stephane Chambellan alias Chamby qui se prend déjà pour une sorte de Robin. Le problème c'est qu'il ne semble pas vraiment taillé pour être un super-héros et Pol le sait. Quant à Cooba, il préfère agir comme si rien ne s'était passé et rester dans son monde « normal ».

Des personnages très finement taillés

Encore une fois, Magical Janken Pon est un savant mélange d'action, d'humour, et d'observations sur le monde parfois difficile des adolescents. Et sur ce point Philippe Cardona fait un travail plein de justesse et de finesse. Les personnages ne se révèlent pas facilement face aux autres et l'auteur leur offre donc un temps le rôle principal en les suivant chez eux, traitant les faits de manière neutre. Pourtant il faut bien l'avouer Cooba et Chambly n'ont pas une vie facile. Et l'on comprend mieux leurs réactions vis-à-vis des autres.

Une chose qui est très appréciable dans ce titre c'est que son auteur refuse de donner des mauvais rôles aux élèves, il n'y a pas de méchants garçons dans le collège. Il n'y a que des adolescents qui tentent de trouver un comportement adéquat face aux autres par rapport à leur situation. Au delà, du travail sur les personnages, des situations plus graves sont traitées comme les jeunes qui rêvent de devenir des héros et qui se mettent en situation dangereuse.

On pourrait aussi évoquer le problème des souffre-douleur qui est abordé dans ce manfra sous deux angles de vue : celui qui subit et celui qui fait subir. Et les situations extrêmes qui peuvent en découler, désamorcées ici avec humour. C'est en partie cette finesse dans les personnages et cette façon d'aborder des problèmes graves qui fait que Magical Janken Pon n'est pas un shonen perdu dans la masse mais un titre que l'on n’oublie pas.

Humour et action pour un mélange détonnant

Cela dit, Magical Janken Pon n'est pas une analyse des problèmes des jeunes adolescents. L'action et l'humour sont aussi au centre de l'histoire, et il est avant tout question de passer un bon moment de détente. Et on le sait Philippe Cardona excelle dans cet exercice. Si Magical Janken Pon est un titre dense, on ne voit pas le temps passer et l'on tourne les pages avec avidité.

L'histoire est bien construite et se développe doucement mais sûrement. Des éléments nouveaux interviennent du côté des troupes d'Iantrax qui nous sont par ailleurs un peu mieux présentées. Enfin le tome se clôt sur une touche de suspens et l'on voudrait bien se jeter tout de suite sur le tome 3.

les dessins sont toujours autant travaillés, les arrières plans sont bien fournis, les décors sont nombreux et précis et le charac-design est toujours aussi beau. Bref à ce niveau là encore Magical Janken Pon est un titre très appréciable. Et nous le répetons, il devrait pouvoir trouver son public autant chez les amateurs de manga, que de BD franco-belge ou de comics.

Magical Janken Pon tome 2 de Philippe Cardona est édité par Kami dans sa collection Yoma (réservée aux manfras). Il compte 190 pages pour 7,95 €.

La double page Bretecher / Delfeil de Ton, pour celui qui réédite tous les articles du second pour la troisième fois, Jean-Christophe Menu, c’est d’abord le paternel lisant l’Obs, l’enfance circonspect. DDT, c’est un journal dans le journal assure l’artiste-entrepreneur : un “désintégrateur métaphysique”.

DDT,  c’est aussi Hara-Kiri, avec Reiser, Gébé, Willem, Wolinski, Cavanna, le professeur Choron…”Une nouvelle façon de rentrer dans le lard du monde”, avant de devenir une ancienne qui n’a plus le droit de citer dans la 2023 verrouillée des fesses. 

3e volume des Lundi de Delfeil de Ton par le “kamikaze” Jean-Christophe Menu : un premier tome en 2012 qui couvre les années 75-78, puis la faillite, un deuxième quand même, 10 ans plus tard, avec un dessin de Siné et une préface de Pacôme Thiellement pour les années 1978-79, et là, un an plus tard (changement radical de délai), avec une couverture signée Willem cette fois-ci, 1980-1981. Bel objet encore.

Au programme de l'avènement de ces tant décriées années 80 : sa septième semaine, madame Angst, mère de Zorn qui tente de casser le testament du mourru. Le fils a légué ces millions de francs suisses à “une organisation révolutionnaire”... Le PCF de Georges Marchais, Monsieur Propre, les boules puantes, la routine, les communistes encore, partout dans le monde à l’époque…

Henri Roussel est toujours vivant à 89 ans, vive Delfeil de Ton !

Danzaisha est un shônen écrit et dessiné par une mangaka connu pour ses oeuvres érotiques Itô Ei. Il est sous-titré Tetragrammaton Labyrinth. Tout un programme !

Meg et Angela sont deux chasseuses de démons et d'esprits malins, faisant partie d'une organisation secrète. Meg est une nonne et Angela est une enfant immortelle qui n'aspire qu'à pouvoir mourir en tant qu'humaine. Si on ne connaît pas vraiment sa nature, on sait qu'elle n'est pas humaine et qu'elle a un lien avec les démons. Elles exécutent leur travail de préférence la nuit, dans les rues de Londres et avec une grande efficacité. Meg utilise des pistolets aux balles consacrées et des prières magiques. Angela pour sa part utilise la grande faux d'Agla, une arme redoutable qui est habitée par un esprit et protégée par une inscription magique.

Même si l'idée de base présente des similitudes avec Chrno Crusade ou avec Stigmata, l'univers de Danzaisha est assez éloigné de ces titres, les scènes d'humour sont notamment beaucoup moins présentes chez ce dernier. En revanche, la façon dont les humains sont possédés par les esprits malins rappelle un autre manga paru récemment Le Chevalier D'Eon.

Un premier tome pas vraiment exceptionnel

Pourtant, Danzaisha n'est pas un patchwork de tous ces univers, il a sa propre identité. On se retrouve propulsé dès les premières pages dans un Londres du XIXe siècle assez sombre où les vicissitudes humaines conduisent à certaines abominations. Nos héroïnes dont on ne sait encore rien agissent avec une certaine aisance pour redonner à cette ville mythique un soupçon de tranquillité. Mais ce n'est là qu'un point de départ. Le tome 1 nous laisse à peine entrevoir l'ambiance et le potentiel des personnages. La série semble sympathique mais pas vraiment exceptionnelle.

Le tome 2 lui donne un coup de fouet à l'action, l'intrigue se lance et devient très prenante, les personnages se dévoilent et l'ambiance générale s'épaissit. Tout ces éléments donnent une plus grande ampleur à ce titre qui devient pour le coup franchement intéressant. D'autant plus que la série ne compte que 6 volumes, dont on espère, du coup, de grands moments.

Le deuxième tome bouscule la série et lui donne de l'ampleur

En effet, dans ce deuxième tome l'univers très victorien est un peu bousculé, Meg et Angela sont obligées de quitter Londres pour se rendre au siège de l'organisation. Ce déplacement permet un petit glissement vers du Steam Punk*. On rencontre le professeur qui a créé la grande faux d'Agla, au milieu de ces assistantes et de toutes ces créations, des machines révolutionnaires assez puissantes qui semblent fonctionner à la vapeur. Le professeur lui-même est un personnage archétypique du Steam Punk*.

L'intrigue se noue autour d'un nouveau personnage un esprit malin supérieur qu'Angela semble bien connaître. Et le plus étonnant c'est que cette rencontre la remplit de joie. Le combat tourne court et l'esprit s'en va calmement prévenir ses semblables. Au cours de cette séquence le personnage d'Angela a pris considérablement en profondeur. On l'a découverte froide et implacable, elle qui semblait si maussade et sensible.

Un titre attractif au gros potentiel

Les dessins sont nets, très agréables et en parfaite adéquation avec le déroulement de l'histoire. Les planches sont généralement sombres assez détaillées mais pas surchargées. Les décors se renouvellent régulièrement. D'autant plus qu'à chaque tome correspond un déplacement géographique ou temporel. Le prochain nous promet d'ailleurs de splendides planches et de grandes révélations dans l'histoire.

Bref Danzaisha est une série qui vaut le détour et qui semble prendre un peu plus d'ampleur à chaque tome. L'histoire ne s'est pas encore réellement dévoilée à l'issue de ces deux tomes mais il semblerait qu'elle nous réserve bien des surprises. Les personnages sont de plus en plus profonds et les relations entre les deux héroïnes évoluent de manière étonnante. Danzaisha est un titre vraiment attractif avec un gros potentiel. À suivre...

Au fait, il y a un petit bonus pour les petits curieux qui soulèveraient la couverture plastique pour voir la couverture cartonnée originale mais faut pas le dire c'est un secret ! Danzaisha tome 1 et 2 d'Itô Ei est édité par Doki-Doki. Chaque tome contient 208 pages et coûte 6,95€. Le volume 3 est prévu pour le 09 juillet 2008.

Steam Punk* : Le Steam Punk est un univers calqué sur celui du Cyber Punk. Dans ce dernier, les innovations technologiques sont basées sur les avancées en cybernétique (c'est à dire le développement d'internet, des androïdes et des intelligences artificielles). Alors que dans le Steam Punk, des machines incroyables sont développées mais elles fonctionnent avec de la vapeur dans un monde victorien.

Tu sais que tout est devenu cellulaire ? Les téléphones, la biologie, tout je te dis...
Victor - Euh, oui, Mario, je travaille, là.
Mario - les automates, la neuroendocrinologie, le béton, les prisons...
Clément - Non, Mario, pour les prisons, on dit carcéral, pas cellulaire... Dis dans ce cas que le régime peut être cellulaire...
Mario - Beuh... Enfin, la division, aussi, est cellulaire, et même la multiplication, bizarrement... Tu crois que Hervé Morin sait que même la Défense est cellulaire ?
Victor - Mario, tu commences à m'agacer...
Mario - Il existe même un stress cellulaire !
Clément - Que tu ne dois clairement pas connaître...
Mario - Ben moi j'ai découvert la bibliothèque cellulaire ! Et même qu'elle est 100 % faite en polypropylène recyclable et que c'est mon copain Sean Yoo qui m'a fait les plans et qui l'a construite...
Clément - Mais, ça n'a rien à voir avec des cellules, ce truc. C'est plutôt alvéolaire, comme design. Alvéolaire moche, je dirais d'ailleurs.
Victor - Bon, tous les deux, je pourrais avoir un peu de silence ! Bon Dieu, je me tue sur l'analyse du Livre Vert pendant que vous papotez d'alvéoles et de cellules !
Mario - Si tu veux mon avis, cellule ou alvéole, c'est vraiment la ruche, ici...