Où va la civilisation occidentale et son flamboyant emblème : le grand mââââle blanc ?
C'est cette question sur laquelle disserte Olivier BARDOLLE dans cet essai qui caracole de machisme perdu en gouvernance mondiale en passant par l'anormalité normale ou l'oubli historique.
Même si je ne suis pas totalement en désaccord avec nombre des points de vue exprimés au fil des pages, je suis sorti de cette lecture avec un sentiment trouble à mi-chemin entre l'horreur d'avoir découvert, et frayé un instant, avec un impossible macho, élitiste, colonialiste et réactionnaire et l'acquiescement devant l'expression claire et limpide de certains sentiments que j'éprouve beaucoup de difficultés à formaliser au sujet de nombreux points de préoccupation face à l'avenir.
Cette indétermination provient du fait que je n'ai pas réussi à me persuader que, dans ce plaidoyer, il pouvait y avoir aussi un peu d'humour, un peu de divagation au second degré. Qu'il ne fallait pas prendre tout au pied de la lettre. Qu'il y avait aussi des situations où le bouchon était lancé un peu trop loin histoire de forcer le trait, d'obliger à la prise de conscience forcée.
Aussi, autant je peux abonder lorsque Olivier BARDOLLE disserte sur l'éducation des enfants qu'il est « hors de question de contrarier » et qui en viennent, parce qu'on leur a « laissé faire n'importe quoi », à une « incontinence » verbale qui découle du fait que, par exemple, « jamais personne ne leur (a) dit d'attendre que les autres aient fini leur phrase (…). Ca vient, donc c'est important, donc tout le monde doit l'entendre ».
Au détriment de toute autre conversation en cours. Il ne reste plus qu'à s'extasier devant le petit prodige qui est évidemment incroyable. Imaginez un peu ! A cet âge !
Autant je ne peux pas le suivre lorsqu'il s'interroge sur ces nouveaux couples où le travail et les occupations ménagères sont partagées. A cause d'un ramollissement du grand mâle blanc qui n'est plus capable, par ses exploits à l'extérieur du foyer, de bénéficier de l'immunité ménagère à l'intérieur !
L'intérêt de cet essai réside cependant dans l'immense diversité des thèmes développés et des rapprochements qui sont faits pour étayer le point de vue : héroïsme, honneur, travail, élitisme, pacifisme, mémoire et histoire, explosion démographique, écologie, économie, éducation, …, jusqu'à la fusion universelle interraciale et à la gouvernance mondiale, rien n'y manque ! Quel que soit le sujet, l'angle d'attaque n'en demeure pas moins passionnant et passionné.
Dans un monde où « l'Histoire est en train de redistribuer des cartes à grande vitesse », où l'échelle des valeurs dont l'Occident a inondé le monde s'étiole inexorablement, où les « nouveaux milliardaires » ne songent qu'à « l'étalage de leur richesse » et « ne se sentent jamais en charge de l'avenir », cette charge héroïque d'Olivier BARDOLLE a le mérite de ne pas laisser indifférent et de provoquer la réflexion.