Le dernier descendant du poète Dante Alighieri a annoncé qu'il boycotterait une cérémonie qui doit se tenir à Florence et au cours de laquelle il devait recevoir, au nom de son ancêtre la plus haute distinction de la cité.
Dante a en effet fui la ville en 1302, après avoir été condamné à mort pour des crimes tels que fraudes et extorsion d'argent. Le Conseil de Florence estime qu'après 700 ans, il était temps de faire la paix avec la mémoire du poète, en offrant au Comte Peralvise Serego Alighieri un florin d'or. Mais pour le descendant, les Florentins n'ont pas montré suffisamment leur repentir.
Le Conseil de la ville pas unanime sur le sujet...
D'autant que le mois dernier, une réunion du Conseil de la ville s'est tenue pour réviser l'avis d'ostracisme qui frappa jadis le poète et le conduisit à la fuite. Cinq votèrent contre, et quelques-uns s'abstinrent. Selon le comte, voilà bien tout « sauf un mea culpa collectif et une fin symbolique pour l'exil » de Dante. « J'aurais pleuré à la lecture des commentaires laissés par certains des membres », ajoute-t-il.
Ce projet de réconciliation entre la ville et le poète, venu de deux conseillers de Berlusconi, s'est heurté par ailleurs à une violente opposition de la gauche radicale : Nicola Rotondaro, leader du groupe communiste a déclaré que « Dante n'a pas besoin que le Conseil le réhabilite ». Et non sans humour de demander : « S'il avait été envoyé à l'échafaud, peut-être aurions-nous demandé qu'il soit ressuscité ? » Après tout, Saint-Pierre n'est pas loin...
Après sa fuite, le poète vécut à Vérone, puis mourut à Ravenne. À Florence, il écrivit une partie de son Grand Oeuvre : 'La divine comédie'.
En voilà bien une autre tout humaine, que lui joue Florence...