La fibromyalgie à livre ouvert

avait prévenu, Oxfam et son système de bouquineries solidaires débarque à Paris. Le magasin s'est installé au 61 rue Daguerre, dans le 14e arrondissement de la capitale. Alors que c'était hier l'inauguration, la bouquinerie est déjà ouverte depuis une dizaine de jours.

Et le personnel de la boutique est formel : c'est un très bon départ. Environ 80 visiteurs par jour, 30 acheteurs en moyenne. Le quartier s'y prête : « Il y a une vraie vie de quartier, les habitants sont proches les uns des autres. De plus, c'est un quartier associatif. » Un exemple, la bouquinerie a organisé une collecte durant l'été, qui s'est vite avéré être un vrai succès.

Pour ceux qui ne visitent pas assez notre magazine (grossière erreur), la bouquinerie solidaire Oxfam récupère CD, DVD et livres d'occasion par des dons de particuliers, pour les revendre à bas prix. Prix moyen d'un CD, 3 €, d'un DVD, 4 €, d'un livre : entre 2 et 6 €. Les revenus qui ne sont pas alloués au fonctionnement de la boutique sont directement versés à Oxfam France.

Oxfam est une association qui a des antennes dans de multiples pays. Oxfam France, en ce moment, mène un combat contre l'accaparement des terres. En clair, l'association interpelle sur la manière dont les investissements étrangers privent les agriculteurs du sud économique de leur droit à la terre, ce qui représente 40 millions d'hectares depuis 2006. « On veut obliger les états à protéger les droits des paysans et des paysannes. »

Depuis trois ans maintenant, une bouquinerie solidaire existe à Lille, et fonctionne à merveille. L'antenne parisienne, aux couleurs d'Oxfam (vert principalement !) et accueillante et lumineuse : « Nous avons voulu créer un lieu chaleureux.Les gens aiment chiner dans les livres, s'informer... ». En effet, on ne trouve pas que des livres dans cet espace solidaire.

Pour tous les goûts

Il y aussi, pour les gourmets, des produits issus du commerce équitable signés Oxfam, à des prix, à l'instar du reste, relativement bas. Et tout un espace d'information, via brochures et magazines, sur les activités d'Oxfam, des autres associations de solidarité internationale, sur les inégalités Nord Sud en général... des conférences, débats, diffusion de films devraient être organisé. On vous tient au courant, évidemment.

Tout cela est bien joli, mais nécessite de la bonne volonté. Un appel aux dons est lancé, car le stock part très vite. Plutôt que de jeter Musso ou de laisser pourrir Balzac comme peau de chagrin, autant faire un geste solidaire.

Des bénévoles sont aussi recherchés. Fixer les prix, organiser la boutique, et surtout conseiller et accueillir avec le sourire. 3H de travail par semaine ne tueront personne. Un mot aux courageux, la tranche horaire du dimanche matin cherche des volontaires...

La lecture est une activité d’hiver, d’intérieur même, si possible au coin d’un bon feu. Août est ainsi synonyme de torpeur pour les libraires, qui attendent impatiemment la rentrée littéraire de septembre. Seulement, voilà, certaines communes amies de la lecture ont décidé de renverser l’ordre des choses.

Que ce soit à Boulogne sur Mer, Biscarosse ou encore la fameuse Paris plages, les bibliothèques ont pris leurs quartiers d’été. L’idée : aller à la rencontre du public.

Elles se sont donc installées à même le sable. Dans une cabine de plage à Drehen, sur l’île aux Moines ( 56), près de l’école de surf à Biscarosse (Landes) ou encore dans une cabane (Cap d’Adge), le procédé se répand et s’adapte à merveille à son nouvel environnement : transats, parasols, coussins, hamacs.

L’idée est bonne, le public est ravi et répond présent : « Nous avons eu en moyenne 60 à 70 personnes par jour avec un pic à 90 même les jours où la météo était moins clémente », confie Marjorie Brogniez, responsable de la bibliothèque de Biscarrosse, à l'AFP.

Là-bas, les 5 bibliothécaires se relaient pour assurer le service entre le lieu habituel et la plage. A Valras-plage (Roussillon) ou sur l’Ile aux Moines, les livres sont en libre service. À Paris, sur la plage de pavés, il suffit d’échanger une pièce d’identité pour s’octroyer un temps de rêve.

Ces opérations, le plus souvent à l’origine des communes, sauf Paris où il s’agit d’un stand Flammarion, ne sont pas les premières à tenter de favoriser la lecture.

Période estivale égale voyages, la SNCF a lancé l’opération « passe livres » grâce à laquelle vous pouvez emprunter un livre dans une gare, pour le rendre dans une autre à l’opposé du pays. Une belle manière de faire voyager le lecteur, et les mots.

Dans un contexte particulièrement difficile pour plusieurs régions, des libraires refusent la fatalité. Si beaucoup sont tout de même poussés à la fermeture, ce sont les clients et riverains qui se mobilisent pour que le fond littéraire ne disparaisse pas. « Il y a une réelle volonté politique de nous aider. Les gens qui ont appris mon départ étaient motivés pour faire quelque chose et ont  fait preuve de réactivité », témoigne auprès de ActuaLitté Christophe Dupuis, libraire à Langon spécialisé dans le polar (Gironde).

Tenté par une expérience parisienne, le gérant de la boutique Entre deux noirs, ne pouvait se résoudre à ce que les locaux accueillent un commerce sans lien avec le livre. Avec l’aide de Philippe Plagnol, adjoint chargé de la Culture sur la commune, l’homme monte un projet de Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC). Si les choses sont en attentes pour l’heure, été oblige, M. Dupuis a bon espoir que la situation s’améliore, notamment grâce à l’apport des clients et habitants des environs.

Avant Langon, l’année dernière, une librairie de Poligny avait bénéficié de ce type de reconversion en société par actions simplifiées, et encore en mars dernier, le grenier de Dinan, revendeur breton avait pu compter sur la détermination de sa clientèle pour rester ouvert.

Repenser sa stratégie

Pour d’autres librairies qui n’en sont pas à cette extrémité, il faut se tourner vers des investissements différents, mais tout aussi nécessaires. Boutique historique sur Nancy, À la Sorbonne, a refait peau neuve jusqu’à se rebaptiser en « Stanislas ». Hommage à la fameuse place mais également à la deuxième boutique de la chaîne sise à Lunéville. Spécialisée en ouvrages scolaires comme le rappelle son nom, la boutique a également mis l’accent sur son catalogue de littérature régionale et devrait continuer dans cette voie.

« Un besoin de stimuler les ventes en plus d’un de redonner un petit coup de jeune », commente une des salariées. Si elle n’a pas eu vent de fermetures comme dans le nord de la France, la libraire note une réelle « baisse des chiffres depuis janvier, due à la crise ». Un contexte difficile que l’analyse de Christophe Dupuis nuance, du moins localement.

« En marge du polar, il reste bien des choses à faire. Je vends ma boutique à l’équilibre, mais un jeune vendeur dynamique et motivé peut faire une progression de 30 % dans d’autres genres littéraires. » Et précise qu'il en donnera les moyens : « Je serai là pendant un moment pour accompagner le revendeur dans l’univers du polar ».

La est extrêmement riche et séduisante, mais même si beaucoup d'adultes en lisent, elle est souvent considérée comme une sous littérature. Pourquoi ? Quelles en sont les raisons ? Mystère...

En partenariat avec le site spécialisé en littérature jeunesse et adolescente Les Histoires Sans Fin.com, la librairie L'Escale Littéraire vous propose toute la journée du 27 mars 2010 quatre rencontres passionnantes.

Trois auteurs, un illustrateur :

Anne Robillard - 14h à 15h
L'auteur québécoise a vendu en France plus de 1,5 million d'exemplaires des neuf premiers tomes des "Chevaliers d'Emeraude". Elle viendra nous parler du tome 10 qui vient de paraître ainsi que de sa nouvelle série A.N.G.E (Éditions
Michel Lafon)

Fabrice Colin 15h30 - 16h30
La "Saga Mendelson" tome 1 [&] 2 (Seuil jeunesse). Cette saga romanesque, traitée comme une véritable enquête, est certainement l'une des séries les plus étonnantes de la littérature adolescente. Elle passionnera tout autant les adolescents que les adultes...

Benjamin Lacombe 17h - 18h
L'un des illustrateurs les plus connus et reconnus du grand public. Benjamin est devenu en très peu de temps l'une des figures incontournables de l'illustration française. Ensemble nous discuterons de son dernier grand succès pour les
enfants "La mélodie des tuyaux" (Seuil jeunesse) et de son nouveau livre destiné aux adultes, "Contes Macabres" (Soleil Production), dans lequel il illustre le texte d'Edgar Allan Poe.

Daph Nobody 18h30 - 19h30
Jeune auteur prometteur, qui surfe avec talent sur les thèmes vampiriques, sans jamais y entrer, dans son roman "Blood Bar" (Éditions Sarbacane).

Trois auteurs, un illustrateur qui se feront un plaisir de faire tomber les barrières mentales. Une journée pour rencontrer et découvrir cette littérature passionnante et foisonnante. Et plus spécialement pour ceux qui pensent que ces ouvrages ne sont réservés qu'à un certain type de public...