Depuis le début du mois dernier, études, réflexions, rétrospectives en tous genres sur mai 68 nous sont servies à toutes les sauces et à tous les repas, mais finalement rien ne nous fait réellement avancer.
Peut-être devrions-nous nous tourner du côté des pays étrangers pour trouver quelque chose de nouveau, de plus frais ou de plus décalés. Le Festival des écrivains de Prague, nous en avait donné un bon aperçu. On pourrait aussi se tourner vers l'article d'un journaliste espagnol, qui travaille pour Público, Andrés Pérez. Il propose de se pencher sur le cas de ceux à qui mai 68 a réellement profité.
Des noms très connus des médias comme Daniel Cohn-Bendit ou André Glucksmann. Le premier est devenu député vert au Parlement européen en 1994 et pourtant on entend peu parler de son combat pour l'écologie... en tout cas bien que d'autres dont Nicholas Hulot pour ne citer que lui.
Le deuxième, très apprécié des médias, est un philosophe. Auteur très prolifique, il se trouve aisément en librairie, pourtant selon le journaliste espagnol « rares sont les facultés de philosophies de la planète qui concèdent une importance à son apport au savoir humain ».
Mai 68 et les marques
De grandes marques ont été fondées par des anciens de mai 68, si on voulait en citer quelques-unes on pourrait nommer Sonia Rykiel, Jet Tour, Président, Calvin Klein, Jacques Vabre ou encore . Ainsi mai 68 aura propulsé la carrière de certains jusqu'au sommet.
Et de nos jours, avec tout le rabattage médiatique que l'on fait à propos de cet événement, mai 68 en deviendrait presque une marque. Une marque temporaire, qui est vouée à n'être vendue que tous les dix ans, mais une marque efficace.
Des graffitis ou des pancartes mai 68 ont été vendus aux enchères à prix d'or. 4 000 euros pour une pancarte avec écrit dessus « La beauté est dans la rue », un autre où l'on pouvait lire « Nous sommes tous des Juifs allemands » à presque 3 000 euros. Un ensemble d'affiches (environ 300) a même été retiré des ventes parce que leur propriétaire estimait que leur valeur allait certainement augmenter. Et il y a fort à parier que dans dix ans, lorsque nous célébrerons les 50 ans de mai 68, ces affiches atteignent des prix incroyables.
Les éditeurs avaient eux aussi misé sur la marque mai 68, mais ça n'a pas été une grande réussite de ce côté-là. Un libraire déclare « Il y a une telle compétition qu'aucun de ces livres ne s'est bien vendu ».