C'est l'histoire mignonne du jour, qui en dit toutefois long sur l'accueil réservé en bibliothèque. Le Musée de la Vie Rurale de Reading, dans le sud de l'Angleterre, a découvert un usager un peu particulier dans sa bibliothèque de livres rares : une chauve-souris. La pipistrelle s'était égarée, et blessée au passage, mais le hasard a bien fait les choses...
Le 05/03/2019 à 11:12 par Antoine Oury
Publié le :
05/03/2019 à 11:12
Le 22 février 2019, dans l'après-midi, plusieurs bibliothécaires de la section des livres rares du Musée de la Vie Rurale de Reading (Museum of English Rural Life, MERL) remarquent une petite chauve-souris, perchée à proximité du plafond. Ils préviennent leurs collègues, et l'une d'entre elles, Rose-Ann Movosvic, bibliothécaire retraitée, mais toujours volontaire au sein de l'établissement, propose son aide. Et pour cause : elle connait bien ces petites créatures, souvent mal-aimées, à tort.
But here he is, chilling above a fire exit he can’t even open. pic.twitter.com/t8Pvk7Vf16
— The Museum of English Rural Life (@TheMERL) February 24, 2019
Le lundi matin, au grand soulagement de toute l'équipe, la chauve-souris est toujours dans son coin, tel un Batman bibliophile. Elle est rapidement secourue, en présence de Rose-Ann Movosvic et d'autres volontaires. Contacté, le Bat Conservation Trust, une organisation de défense des chauves-souris, leur a fourni quelques informations supplémentaires et, après quelques observations, les professionnels ont déduit que le visiteur était une Pipistrelle de Nathusius, légèrement plus grande que les Pipistrelles habituelles. Et qu'il s'agissait d'un mâle.
Les bibliothécaires ne se sont bien sûr pas contentés de le chasser de l'établissement et de le laisser dans un coin, livré à lui-même. Non : ils ont commencé par réhydrater la pauvre bête, coincée dans le bâtiment depuis plusieurs jours déjà. Puis, ils se sont renseignés sur son âge et son poids, en observant ses caractéristiques. Ah, et un nom lui a été donné : Merlin, en référence au célèbre magicien gallois, mais aussi au musée, le MERL.
En s'appuyant sur une documentation solide, les bibliothécaires du MERL ont remarqué que le poids de Merlin était inférieur à la moyenne de cette espèce, pour une telle période : relâchée dans la nature, la chauve-souris risquait de ne pas passer l'hiver. Une période de fastes était donc nécessaire avant de pouvoir lui rendre sa liberté...
C'est ainsi que Merlin est devenu le petit compagnon du quotidien du MERL et de ses employés. Mais pas seulement : une fois l'histoire racontée sur Twitter pour le responsable des réseaux sociaux de l'institution, son statut de mascotte est devenu officiel.
Et Merlin a, bien entendu, eu droit à sa carte de bibliothèque.
Merlin dropped by the Reading Room to register with us before he left
He’s SO cute in the flesh pic.twitter.com/ugO6GjWyDb
— University of Reading Special Collections (@UniRdg_SpecColl) February 28, 2019
Les bibliothécaires ont profité de sa venue pour fournir tout un tas d'informations sur les chauves-souris, leurs parcours en Europe ainsi que les zones où les trouver. Comme le veulent les missions des bibliothécaires, ils se sont aussi attelés à tordre le cou à certaines idées reçues, notamment celle qui voudrait que les chauves-souris véhiculent la rage — ce qui ne concerne qu'une petite part de la population totale de ces animaux.
This is very cool, as the species has only recently started migrating to Britain. They’ve previously travelled from the Baltic to settle in Germany, the Netherlands, Belgium or France. pic.twitter.com/hkNcq2ujmT
— The Museum of English Rural Life (@TheMERL) February 24, 2019
Des petites peluches et autres mots d'amour pour Merlin ont été envoyés...
this is too much. pic.twitter.com/I3WTOwEH8l
— The Museum of English Rural Life (@TheMERL) February 28, 2019
My 9 year old son drew a picture of Merlin the bat at the library with his library card @TheMERLpic.twitter.com/nfoGtif9KF
— Judith MacFadyen (@judemacfadyen) February 27, 2019
La manière dont Merlin se repère dans l'espace, à l'aide de l'écholocalisation, a même été enregistrée par une professionnelle du son, et mise en ligne sur Soundcloud.
Finalement, après toutes ces aventures, Merlin a retrouvé sa liberté le mercredi 27 février, au soir. Après être retourné près du bâtiment des archives et livres rares — il s'y est visiblement plu — il a finalement regagné la forêt toute proche...
Every good story needs an ending, and Merlin's is a happy one.
After being cared for by @athena_42 of @BerksBatGroup over Winter, our favourite well-read bat was released on a balmy evening in our garden this week:
(Video: Claire Andrews) pic.twitter.com/0imLntK5NF
— The Museum of English Rural Life (@TheMERL) February 28, 2019
Toute l'histoire est à retrouver dans un sujet Twitter, ci-dessous.
So, we found a live bat in our rare book store.
a thread
— The Museum of English Rural Life (@TheMERL) February 24, 2019
Par Antoine Oury
Contact : ao@actualitte.com
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