Ainsi passe la gloire du monde

ROMAN FRANCOPHONE - « Les enfants on leur doit tout, madame Blondel. Et eux ils nous doivent rien. Ils n’ont pas demandé à naître. » C’est l’amour inconditionnel, tout autant que le sacrifice de sa propre vie sociale et amoureuse, d’un fils à sa mère, pour vénérer de sa présence cette femme entière, drôle, dévouée et possédant cette qualité propre aux gens de l'exil : la bienveillance et une abnégation qui force le respect.

Ophélie est une jeune femme discrète, à l’apparence banale, qui est responsable du musée d’Anima. Une chevelure brune qui ne cesse de s’emmêler, des lunettes qui cachent ses yeux et changent de couleurs en fonction de ses émotions, des mains qui ne cessent de casser tous les objets qu’elles tiennent, un corps qui trébuche, se cogne, se blesse à tout va. Or, Ophélie possède de mystérieuses capacités héritées de sa famille : celle de lire les objets qu’elle touche, et celle de voyager d’un miroir à un autre.

AVANT-CRITIQUE – Riley Wolfe est un cambrioleur de haut vol qui ne s'intéresse qu'aux casses apparemment impossibles. A l'occasion d'un échange interculturel entre les Etats-Unis et l'Iran, un musée privé de Manhattan va accueillir temporairement les joyaux de la Couronne iranienne, dont le plus gros diamant rose du monde.

Hervé PICART, tel un métronome, vient encore nous titiller le cortex d’une part pour nous emmener dans une énigme fort instructive à propos des us et coutumes de nos voisins italiens

Ash et Kijira sont deux guerriers. Jour après jour, ils zigouillent des gros monstres dans une ambiance de franche camaraderie. Leur but ? La gloire ! Une gloire à en faire mourir de jalousie leur ancien camarade Léon, qui les a abandonnés comme de vieilles chaussettes.

Kaboul DiscoAinsi se tut Zarathoustra

Alexandre ChardinMylène RigaudiePetit Lapin rêve de gloire

La perversité, espèce de gène quasi récessif qui se transmet de génération en génération. Comme l’on a les yeux bleus de son grand-oncle, on est violeur de père en fils, de grand-mère à mère. Horreur d’un constat qui ne peut que nous faire trembler. C’est celui que fait Sophie Chauveau dans son dernier et remarquable récit La fabrique des pervers. 

ROMAN FRANCOPHONE - Avec Bénie soit Sixtine, Maylis Adhémar plonge le lecteur dans une communauté religieuse intégriste et livre un récit d’émancipation. En véritable équilibriste, elle parvient à nous parler de l’emprise d’une secte sans remettre en cause la foi catholique, à dresser un cheminement vers la liberté sans jamais imposer de direction. Sorti le 20 août dernier aux éditions Julliard, il s’agit de son premier roman. 

L'an passé, Médiapop publiait un recueil de nouvelles, au curieux nom :  Passe-passe est une suite de scènes, d’épisodes et de situations qui créent un ensemble harmonieux. Il s’agit là de la première parution en langue française pour son auteure, Martine Lombard. Originaire de Dresde, elle vit en France depuis 1986. 

Pour les amateurs de fantasy, 2018 est une année bénie : Steven Erikson, auteur aux multiples récompenses acclamé dans le monde, revient en France avec une réédition de son cycle majeur : Le Livre des Martyrs (Malazan Book of the Fallen chez les anglophones). Nouveau nom, nouvelle traduction, splendide couverture… Et enfin, la chance de pouvoir dévorer ce monument sacré de l’imaginaire d’une incroyable richesse, représentation ultime de l’épique et du merveilleux.

Ah, Richard… Outre ce que le prénom peut avoir de royal, et ce, malgré ses consonances, il a probablement été immortalisé par le compositeur qui le porta aux nues. Non, pas Strauss, Wagner. Richard Wagner… un seul créateur vous manque et tout est dépeuplé, Valhalla et autres territoires divins compris. C'est probablement ce qui justifie que Woody Allen ait déclaré à qui voulait bien l'entendre que tes chansons, cher Richard, lui donnaient envie d'envahir la Pologne. 

Le prix Mieux comprendre l’Europe est organisé en partenariat avec l’Institut Jacques Delors. Depuis 2009, il récompense des ouvrages permettant de mieux comprendre l’organisation européenne, dans son ensemble. En partenariat avec ActuaLitté, le jury présente ses chroniques des différents titres retenus. Aujourd'hui, Ainsi parlait l’Europe - Périple à la rencontre des habitants du vieux Continent, de Mathis Commerce et Marius Girard-Barbot.

La Passe-Miroir « Les fiancés de l'hiver »Christelle Dabos

Et là, d'un coup, tout s'arrête ! Mais quand on dit que TOUT s'arrête c'est au sens strict du terme. C'est un peu comme si vous preniez une photo de ce qui vous entoure, que tout se fixe, mais vous êtes le seul à le savoir.
Au début vous n'y croyez pas et, après un petit moment, vous commencez à comprendre que c'est grâce à vous que les gens dans la rue ressemblent à des statues de marbre, que le pigeon là, devant, se retrouve figé entre le ciel et le bitume et que les premières grosses gouttes du verre d'eau n'ont pas encore éclaboussé la cliente que le serveur maladroit vient de servir…

Si pour vous, tout ceci est totalement impossible, sachez que pour ce pauvre Côme, c'est la réalité et le début de bien des désagréments.
Mais, posséder ce si grand pouvoir, finalement, à quoi cela peut bien servir quand la jolie Sophie ne vous regarde même pas ! Côme ne va quand même pas lui dire son secret, déjà qu'elle trouve que les garçons de sa classe ne valent pas la peine, il passerait en plus pour un fou…

Le Magicien du temps qui passe d'Eric Sanvoisin est un agréable roman où l'on se laisse à imaginer à ce que nous ferions bien dans pareille occasion. L'on aurait aimé, quand même, un peu plus d'action et de rebondissements et des dessins à l'intérieur du livre un peu moins… comment dire… laids. Ce n'est pas très gentil ? Certes, mais Sophie dans le roman est sensé être la plus belle fille du collège… je vous laisse découvrir !

ROMAN FRANCOPHONE - Si Sabine Bourgois est une autrice rare, ce n’est pas seulement parce qu’elle publie un roman tous les sept ans. On se souvient d’ailleurs avec bonheur du dernier, Les Unités.

ROMAN ÉTRANGER – La classification pour ce qu’elle a de commode — trier, ranger, etc. — se heurte parfois à un bastion de résistance. Avec Amit Chaudhuri, elle se fracasse sur un écueil type glacier dérivant. Avec Ami de ma jeunesse, il aurait souhaité saboter le roman tel qu’on voit le genre s’enliser actuellement qu’il ne s’y serait pas différemment pris. Voyez plutôt.

ROMAN FRANCOPHONE – (Et être francophone, mon bon Milou, c’est se ranger « dans le camp des assassins », car le français c’est la langue des puissants, la langue d’un « alignement de pouvoirs » (politiques, culturels…), eh oui je place des parenthèses partout comme Arno Bertina qui, heureusement puisqu’il écrit, est (lui) dans le camp de Kafka, car il cite Kafka : « Écrire c’est sauter hors du rang des assassins », et même si cette citation est stupide ce n’est pas grave, c’est quand même Kafka, donc il ne sait plus trop où il se situe finalement, dans L’âge de la première passe, publié aux Éditions Horizontales, ou Verticales, je ne sais plus, en mars 2020).

Voici un roman d’une sobriété classique : l’action tient en vingt-quatre heures dans un appartement. C’est la règle des trois unités selon Boileau : « Qu’en un lieu, en un jour, un seul fait accompli tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli. » Mais l’unité de ton est mise à mal : c’est une tragi-comédie conjuguant le macabre et l’humour, le chagrin et le sourire. Ce mélange réaliste fait l’originalité de ce récit sans temps… mort.

Selon Jean-Pierre Otte, on ne peut vivre merveilleusement qu’à condition de ne pas enfermer le monde dans un système de pensée, un concept ou une croyance. En faisant régulièrement l’expérience du vide intérieur,  on se libère des reflets trompeurs et des pensées parasites et l’on se retrouverait élagué à l’essentiel, enfin libre. Ce livre d’aphorismes que publient aujourd’hui les éditions Le Temps s’inscrit dans cette exigence et cette disposition d’esprit. Un texte de Jean Doutrepont.

Nicolas Angstrom y incarne une sorte de poinçonneur des lilas moderne, qui est responsable de la réparation et l’entretien de photocopieurs Xenon pour différentes entreprises.

#PrixInstant23 – Le prix de L’Instant porte le nom de la librairie qui l’a créé a dévoilé sa première et sa seconde sélection : seuls cinq romans demeurent en compétition. En partenariat avec ActuaLitté, les jurés nous proposent une chronique de ces cinq titres. Aujourd’hui, commençons avec la recension de Paulo Queiroz : On ne se baigne pas dans la Loire, de Guillaume Nail.

Susan Beth PfefferChroniques de la fin du Monde

Conte post-apocalyptique, Once upon a time at the end of the world (trad. Julien Di Giacomo) raconte la rencontre entre Maceo et Mezzy, deux adolescents aussi esseulés l’un que l’autre. L’alliance de la carpe et du lapin, dans un univers où l’une mangeait plutôt du rat et l’autre des confiseries…