Silence = violence ?

La publication du livre Le Consentement, par l'auteure et éditrice Vanessa Springora, le 2 janvier dernier chez Grasset, a largement fait trembler le monde de l’édition, et il y a de quoi. Dans une tribune rédigée par l’auteure Caroline Laurent et publiée ce jeudi 6 février sur France Info, écrivains, éditeurs, traducteurs et journalistes — parmi lesquels Cécile Coulon, David Foenkinos, Léonora Miano et Jerôme Attal, pour ne citer qu’eux — sont catégoriques : « L’ère du silence est terminée. »

Parfois, il ne reste plus que le silence pour crier sa souffrance et son mal-être. Parce qu'on ne peut plus faire autrement, parce que les papas et mamans loup n'ont plus le pelage doux, mais des dents pointus, des crocs déchirants le cœur. Parce qu'il n'y a plus la moindre place pour un petit sourire. Et il n'y a rien à dire. Non, Madame, je vous assure, rien à dire. Les loups ne sont pas toujours des loups et les bleus de l'âme passent comme les nuages noirs au fond de mes yeux.
Mais la dame persiste et, petit à petit, les doigts de l'enfant murmurent des mots sur le papier. Et si la parole n'est pas encore présente, elle attend au bord des lèvres, prête à être délivré.

Cet album très subtil, suggère finement les choses. Le dessin baigné de rouges et de bordeaux est également d'une grande délicatesse. Benjamin Lacombe a su parfaitement capter ce silence insupportable par des traits fins, le regard triste et compatissant des oiseaux, le décor réduit à son minimum.

Un album qu'on ne peut oublier et qui se garde longtemps, longtemps…

HIVER2024 - Robert Lynen, l'étoile montante du cinéma français des années 1930 reconnu pour son rôle dans Poil de carotte, reste dans la mémoire de quelques-uns, notamment Georges Perec qui lui rend hommage dans Je me souviens. 

« Elsa filait sans se retourner. Le dos droit, concentrée pour trouver la bonne cadence, elle regardait ses skis afin de les maintenir dans les traces. » Neuf ans, encore innocente et pleine de fougue, Elsa se rend à l’enclos des rennes – seule, comme une grande. Il fait déjà un peu sombre dehors, mais elle sait qu’elle sera de retour avant la tombée de la nuit. Le cœur gonflé d’impatience, l’horreur remplace le bonheur : là, au cœur de la forêt, elle découvre Robert Isaksson, un couteau ensanglanté à la main. 

L’enfance de Marc n’eut rien du long fleuve tranquille. Son frère aîné, Enzo lui tapait dessus, violemment. Un drame familial, où les parents perdus tentent de préserver leurs enfants, sans comprendre d’où vient cette rage qui anime leur premier fils. Les bleus s’effacent est le dernier roman d’Hervé Pouzoulic : un récit à la première personne, où les ténèbres ont la peau dure…

L’encre électronique coule, mais ne tache pas. Et les férus de technologie s’amusent toujours dans leur coin à trouver des applications inédites, ou à repousser les limites de ces appareils. Récemment, c’est en jouant sur la vitesse de rafraîchissement que Ben Krasnow est devenu une star du web...

Sur le port de plaisance de Royan, en cette mi-avril lumineuse et pas encore écrasée de soleil, le capitaine Valadon profite de ces rares instants que sa fille Alexandra lui a offerts : elle est venue passer une semaine avec son fils Petit Louis chez ce grand-père aux anges ! Du coup, il avait, lui aussi, pris quelques jours de congés et savourait, après une interminable série de tours de manège (!…), une bière avec sa fille sur une terrasse.

Murielle Szac est journaliste, directrice de collection, mais aussi auteure. Pour Un lourd silence (Editions Seuil Jeunesse), son premier roman écrit en 1999 et qui reparaît aujourd'hui, elle nous parle de cette sombre période de l'Histoire qui entache la France et dont bien des points ne sont pas encore tous soulevés… Rencontre

Bibliothèques : Un conseil gardez le silence !

L’auteur de Mystic River frappe en plein cœur dans un nouveau roman porté, encore une fois, par la communauté d’origine irlandaise de Boston. Dans une traduction de François Happe, Le Silence est l’histoire d’une vengeance, d’un ordre établi, et de tensions sociales à leur paroxysme. 

BONNES FEUILLES - « Le 1er janvier, au 10 rue Georges-Marie, l’irréparable a été commis. » Charlotte et Martin vivent une vie tranquille avec leurs enfants, jusqu’à ce qu’un événement tragique se produise... 

Auteur de comics noirs à la qualité incontestable et cinéaste plus ou moins heureux, Frank Miller reçoit un nouveau plébiscite relayé par

Culte de l'image, contre cultes et blessures

La télé était éteinte, pas un cri, pas de hurlements ni d'applaudissements : on aurait pu croire que le bar Willamsburg de Brooklyn était déserté. Pourtant, ce 16 mars, on comptait une trentaine de personnes réunies calmement, en silence, lovées dans un fauteuil… et venus pour lire. On proposait tout de même un peu de vin, et de la musique - une harpiste présente pour l'occasion. Rien ne vaut un doux accompagnement musical…

Arte propose de redécouvrir ce soir le film de Peter Brooke, inspiré du livre de William Godling, Sa Majesté des mouches. Il s’agit de la version de 1963, plutôt oppressante, parce qu’en noir et blanc. 

Michel Cool recevra à l'occasion du Salon du Livre un prix récompensant son livre témoignage, Conversion au silence publié aux éditions Salvator. Célèbre journaliste, Michel Cool a inversé son sujet d'étude en se concentrant sur lui-même et les sources de sa foi chrétienne. Le prix lui sera décerné par le Syndicat des libraires de littérature religieuse.

Ce premier roman, naturaliste par son thème, ancré dans la réalité ouvrière, ne se contente pas de décrire les conditions de travail au sein des Fonderies et Aciéries du Midi dans les années 60-70. Non, il va bien au-delà, pénètre l'intimité d'une famille, les pensées les plus secrètes, les moins avouables d'un fils, le plus jeune, ébranlé, affaibli, façonné par la mort accidentelle d'un père ;   qui se construit et grandit dans l'ombre du mort, s'efforce d'y échapper, de s'en démarquer pour devenir, à son tour un homme.

Enseignante en anglais, une langue de renégats, dans un collège mixte, refusant la port du voile et distillant avec conviction et persévérance un message de tolérance à mille lieux des discours et des acte de haine et d’exclusion qui fleurissent dans cette Algérie de la fin du XXème siècle, la narratrice a bien pris conscience du fait que sa vie est en sursis, que ceux qui se sont « donné le droit de tuer » ne peuvent qu’être en train de préparer l’occasion.

Un petit pays slave se décompose dans la guerre mondiale, déconfiture face à laquelle le lecteur va devoir tenir bon. Montrant un visage peu connu du second conflit mondial, et dans un style très personnel, Et l’amour aussi a besoin de repos est un roman finement ciselé, tendrement travaillé, impitoyable sous ses allures de balade romantique. D'une grande qualité littéraire.

ROMAN FRANCOPHONE - À la sortie du tribunal, Pierre, le narrateur, apprend qu’il est condamné à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales, assortis d’une mise à l’épreuve de dix-huit mois et d’une injonction de soins. Il a trente-trois ans. Ainsi débute le récit d’un triste fait divers. Sale bourge, premier roman de Nicolas Rodier, fait partie des cinq livres finalistes du Prix de L’Instant. 

Au sein d'une conférence animée par Isabelle de Gaulmyn, du Figaro, c'est le lien qui peut exister entre violence et religion qui a été mis en débat. Avec, autour de la table pour en parler la journaliste au Point Mirelle Duteil (dont l'ouvrage Les islamistes ont déjà perdu va sortir en mai 2013), Rachid Benzine (qui a écrit notamment Le Coran expliqué aux jeunes, Seuil, 200 pages, 9 €) et Frédéric Rognon (pasteur et auteur de Les chrétiens et la violence, Olivétan 255 pages, 22,50 €).

L’auteure à succès, Christine Angot, rencontrait ses lecteurs ce mardi 15 février à la FNAC de Montparnasse à Paris.

Depuis septembre, la révolte gronde, portée par les femmes du pays. Et une violente répression répond aux revendications qu’elles portent. En l’espace de deux semaines, une centaine de personnes avait perdu la vie au cours des manifestations. Des voiles brandis en protestation, réclamant une liberté interdite, à laquelle répondent des tirs à balles réelles. Et ce 15 novembre, une nouvelle pierre s’ajoute à l’édifice.

Absentéisme et violence scolaire : Sarkozy à Beauvais

« Il me tient par le menton et j’ai peur de mourir. » Lou adore et adule son père, Gérard. Conteur merveilleux, avec sa grosse voix et son rire ébouriffant, la vie pour lui est une aventure. Chaque moment, une mission dans laquelle il ne cesse d’entraîner sa fille, qu’il surnomme « moussaillon » avec malice. Comment ne pas être parfaitement séduite par cette figure paternelle merveilleuse ? Pourtant, sous la joie exubérante couve la violence. 

Recrudescence de violence scolaire, insécurité en baisse