Les vendanges de juillet. suivi de Juillet en hiver

Ce court roman pour la jeunesse, , a été écrit suite à la rencontre de l'auteure avec une femme qui faillit être raflée le 16 juillet 1942.

Ecrit à la 1ère personne, il raconte l'histoire d'un enfant juif français qui, le jour où il va fêter son anniversaire est emmené avec sa famille puis enfermé dans le vélodrome d'Hiver (le Vél d'Hiv) à Paris.

" La guerre ça fait marcher les Allemands dans les rues et serrer fort les mains des petits garçons […] La guerre, ça commence l'été et ça empêche de faire des châteaux de sable. La guerre ça empêche d'aller se baigner dans l'eau salée. La guerre ça remplace les vacances à la plage par les jeux dans l'impasse avec Daniel et Bernard."

Démuni face aux événements tragiques qui s'annoncent, Max est préoccupé par son poisson rouge qu'il a dû abandonner dans la précipitation et dont personne ne va plus s'occuper ainsi que du cadeau d'anniversaire (un autre poisson) qu'il ne va pas recevoir pour ses huit ans. Ou comment les préoccupations quotidiennes et concrètes préservent (un temps) de l'horreur.

Imprégné de tendresse et d'une grande douceur, le récit, mêlé à des souvenirs d'enfance bucoliques de l'auteure, échappe à une tonalité mélodramatique, conserve une belle sobriété de bout en bout malgré sa tragédie.

L'air de rien, avec la naïveté du jeune garçon, Sophie Adriansen, parvient tout de même à relater les événements de l'Histoire, à rendre compte, de manière sensible (mais sans excès) des conditions de vie sous l'occupation (couvre-feu, carte d'alimentation, port de l'étoile…), de la peur, de la promiscuité, du bruit infernal, de la faim et de la soif à l'intérieur du vélodrome, puis dans le camp de Drancy.

"Les gens font pipi n'importe où. Ca ne sent pas très bon. C'est une odeur qui pique les narines. Des dames mettent un foulard devant leur nez pour être moins gênées." A évoquer aussi les enfants cachés chez les Justes.

Même si Max souffre, la puissance de ses rêves, de son imagination le sauve de l'enfer de la guerre.

Discrètement illustré par Tom Haugomat, l'ouvrage délicat et intimiste, oscille alors entre tristesse et joie, espoir et vitalité. Résistance et Résilience. La Vie par-dessus-tout.

est de retour !

Si vous avez pensé à quelqu'un d'autre que le héros inventé par Goscinny et Sempé il y a  55 ans, je ne peux que vous demander de vous concentrer un petit peu ou alors de changer de site, ce n'est pas notre genre de parler de politique, ou alors très peu…

Bref, le 9 juillet prochain, soit quatre jours après le début des grandes vacances, vous pourrez découvrir au cinéma, Les vacances du Petit Nicolas. 

En 2009, le réalisateur Laurent Tirard adaptait Le petit Nicolas avec Valérie Lemercier et Kad Mérad dans le rôle des parents du héros et Maxime Godart dans le rôle-titre. Alors que les adaptations cinéma de BD ou de romans jeunesse, en France, sont souvent raté (je ne donnerais aucun nom et non, je ne vois pas pourquoi vous pensez directement à Boule et Bill…) le Petit Nicolas était plutôt agréable à regarder, bien joué et même parfois franchement drôle. Le film a quand même attiré 5,7 millions de spectateurs dans les salles, ce qui est une belle réussite.

Rebelote cinq ans plus tard, le même réalisateur s'est attelé à la suite en gardant les mêmes acteurs pour jouer les parents, mais en changeant l'acteur titre ; Maxime Godard ayant 15 ans cette année, cela aurait semblé bizarre…

Quelques jours avant la sortie du film, nous vous raconterons si Mathéo Boisselier qui reprend le rôle fait un aussi bon Nicolas…

En attendant, Le Petit Nicolas, avant d'être un héros de cinéma est avant tout un héros de papier et pour cette sortie, deux maisons d'édition se partagent ses aventures et surtout pour la première fois travaillent ensemble.

D'un côté nous avons Gallimard jeunesse, l'éditeur original, qui ressort pour l'occasion les trois premières aventures du jeune héros en édition spéciale, un gros livre de poche qui réunit Le Petit Nicolas, Les récrés du Petit Nicolas et Les vacances du Petit Nicolas, ainsi qu'un double CD des Vacances… lu par Benoit Poelvoorde. L'acteur avait déjà enregistré, la première aventure, Le Petit Nicolas en 2009.

De l'autre IMAV, maison d'édition créée il y a 10 ans par Anne Goscinny, fille de René Goscinny, gardienne de l'esprit des livres de son père.

IMAV, ressort également un beau livre en couverture cartonnée, 180 pages comprenant 19 histoires, déjà paru en mai 2013 mais également, le roman du film, la novélisation, adapté du scénario du film dont l'intérêt est, selon l'éditrice « d'avoir entre les mains le roman d'un film que l'on a vu [et] le plaisir de retrouver l'histoire qui nous a émus ou fait rire au cinéma. C'est l'image mise en mots qui vient s'inspirer de l'univers original. C'est une façon de remettre l'histoire à l'endroit : un livre a donné naissance à un film qui à son tour redevient livre. ».

IMAV, par la même occasion fait paraître l'album photo du film, mais également le livre d'activité où l'on pourra apprendre entre autres à reconnaitre les coquillages, faire des glaces maison, une chistera et comment faire une cabane de trappeur.

De plus, l'éditeur propose également « Mon journal de vacances » où vous pourrez raconter tout ce que vous faites au jour le jour pour toujours s'en souvenir…

Et cerise sur ce joli gâteau, pour les parisiens ou les vacanciers à Paris, une exposition gratuite à la mairie du 4e arrondissement présentera des dessins et des documents inédits !

Avec Le Petit Nicolas, cet été, les jeunes lecteurs vont bien rigoler !

Régulièrement cité dans les études sur les gouts des jeunes lecteurs anglo-saxons sur la littérature jeunesse, le Dr Seuss fait figure de proue.

Pourtant, cet auteur qui fêterait officiellement ses 111 ans le 2 mars prochain est décédé il y a 23 ans.

Presque inconnu en France, seules cinq adaptations de cinq albums différents ont réussi à se retrouver devant le public français : (1956),  Le Grinch (avec Jim Carrey en 2000), Le Chat chapeauté (2003) Horton (2008) et un peu plus récemment Le Lorax (2012), mais aux États-Unis, l'auteur né en 1904 en a publié plus de soixante !

The sun did not shine.
It was too wet to play.
So we sat in the house
All that cold, cold, wet day.

(extrait du Chat chapeauté - The Cat in the Hat - ; Random House, 1957)

Si Theodor Seuss Geiseldit Dr Seuss ne fait absolument pas partie de la culture française il est revanche un demi-dieu dans les souvenirs d'enfants de plusieurs adultes dont des célébrités comme Marylin Manson qui avouait déjà en 1997 lors d'une interview qu'il aimait la Bible autant qu'il pouvait aimer The cat in the Hat.

Le Dr Seuss est connu aux États-Unis comme celui qui a révolutionné la littérature jeunesse américaine en simplifiant au maximum le vocabulaire de chaque texte. Ainsi, pour reprendre l'exemple du Cat in the Hat, il n'utilise que 220 mots différents tout au long du livre et aucun ne fait plus de cinq lettres sauf l'emploie du mot « should » : « devrait ».

En 1991, à la mort de l'auteur, Audrey Geisel, sa veuve, trouve la matière d'un album qui n'est jamais paru et ce n'est qu'en 2013 qu'elle redécouvre ces ébauches et les confie à Random House, la maison d'édition à l'origine de tous les albums de l'auteur. Elle déclare dans un communiqué de presse :

«Ce n'est pas très surprenant d'avoir trouvé ceci. Ted a toujours travaillé sur plusieurs projets et a toujours, tout le temps, commencé de nouvelles choses. Il était constamment en train d'écrire et de dessiner pour de nouvelles histoires »

 Extrait du manuscrit de What Pet Should I Get ?

C'est donc, cet été que va sortir What Pet Should I Get ? L'auteur l'aurait écrit au même moment que l'un de ses classiquesOne Fish, Two Fish, Red Fish, Blue Fish entre 1958 et 1962.

C'est son ancienne directrice artistique Cathy Goldsmith qui s'est occupée du travail sur ce « nouvel » album : « Je sais qu'il regarde de là-haut tout le processus de créations sur cet album. Je sens sur mes épaules une énorme responsabilité et je fais tout simplement ce qu'il aurait pu faire lui-même. »

Du côté de Random House, la maison d'édition à simplement communiqué un « Nous sommes vraiment très heureux de le faire ».

Il serait peut-être temps qu'un éditeur français se penche sur la production de cet auteur jeunesse légendaire. À bon entendeur…