Le faiseur de pluie

« Moi aussi, je suis une salope, je vais me faire avorter, pense Jeanne, sauf que le docteur Koupkov m’épargnera l’aiguille à tricoter et une mort atroce. On dit de lui qu’il est un faiseur d’anges. Enfin, on ne le dit pas directement, on le fait comprendre. »

Les années 1970, en France. La question de l’avortement, activité clandestine durant cette époque, alors que les luttes féministes prennent de l’ampleur. Le nom de Simone Veil, notamment – lors de son discours devant l’Assemblée, en ce 26 novembre 1974 – ancre ce récit de fiction dans une réalité historique. Et proche, finalement. 

À travers Jeanne, protagoniste de ce court roman, s’ouvre à nous ces questions à la fois intimes et publiques, puisqu’elles touchent chaque femme. Les mères, les jeunes célibataires, ouvrières, artistes, femmes mûres ou adolescentes, avec ou sans un entourage aimant… Toutes auront, pour une raison qui leur est bien propre, recourt à cette opération. 

Un roman qui se lit simplement, permettant de revisiter un moment de notre histoire qui se doit de rester vivant, clair, important. 

Aujourd’hui, je vous reparle de Pauline Doudelet ! Cette fois vous n’avez plus d’excuse pour ne pas la connaitre. D’une part parce que ses articles font régulièrement des incursions dans la revue du web, d’autre part parce que je vous en avais déjà parlé ici et là, et enfin parce que d’après les statistiques du blog vous venez régulièrement me visiter après une visite sur son site !Vous le savez, j’avais adoré Petits meurtres à Paris, dont j’attends avec impatience la suite ! Par conséquent quand j’ai appris la sortie d’un nouveau polar, je l’ai acheté avec plaisir ! D’autant que c’était l’occasion pour moi de découvrir Noir c’est Noir, la collection polar de Numeriklivres, dirigée par Jean-Basile Boutak. Oui, chez Numeriklivres, car le temps d’un ouvrage Pauline a renoncé à l’auto édition. Si vous vous demander pourquoi, aller donc faire un tour ici.Bref, passons à l’ouvrage ! Pluie de corps n’est pas un polar comme les autres. Ou plutôt, ce n’est pas juste un polar. C’est un mélange audacieux d’humour, de noirceur, d'amour, de suicides collectifs et de réunions dans des lieux plus étranges les uns que les autres.Henri Lefèvre est inspecteur à Lille et mène l’enquête sur une série de suicides un peu étranges : des habitants, de plus en plus nombreux, se jettent du haut des toits en criant des absurdités. Pour cela il est accompagné par un « bleu » (un peu) lourdaud qui enchainent les idioties. Tout cela sous le commandement d’un commissaire dont les accointances font que les pistes de Lefèvre ne doivent pas aboutir. Ajouter à cela des rencontres sur internet, des boites de nuits peu fréquentables, des visites de musées improbables et beaucoup d’humour et vous obtiendrez le mélange explosif qu’est pluie de corps.J’ai trouvé assez sympathiques les incursions des messageries de rencontres sur internet sous la forme de bulles et nous sous la forme de dialogues traditionnels. Et il est vrai que dans ce roman les rebondissements sont multiples tant sur les évènements au premier plan de l’enquête que sur des personnages plus secondaires.Pour en savoir plus pour tous les étranges personnages de cette histoire (dites, ils ne sont pas tous comme ça à Lille hein ? ;)) il vous suffit de vous rendre ici !C’était une chronique en numérique !

Restons en terres poétiques avec aujourd’hui un texte de Saint-Amant (1594-1661) intitulé « La Pluie » (1529).

Au cours de ces strophes, le poète se plaît à nous composer un tableau où l’arrivée brusque de la pluie dans un climat torride crée un sentiment de joie chez tous les acteurs de cette scène.

Il n’est pas si loin, le doux temps de cet album qui fit de Margaux Motin l’idole des jeunes (et de toute manière, chez Margaux, tout est à lire, pour s’offrir une tranche de bonne humeur et de petites crises). Mère célibataire qui avait trouvé un Jules à sa taille, dans le tome 1, voici la suite des aventures d’une famille ô combien semblable à celles que l’on connaît – voire que l’on est.

Mais si dans Vent lointain, les ajustements d’une nouvelle cellule familiale étaient de taille, avec Après la pluie, ce sont les affres du quotidien et les douloureuses disputes qui ouvrent le bal. Entre Margaux et Pacco, le torchon brûlerait ?

Qu’à cela ne tienne, la maman se retrousse les manches, partant à la recherche d’une solution pour que l’un et l’autre se réconcilient.

On aime le silence de certaines cases, la douceur et la tendresse dont on aimerait être toujours capables de faire preuve.

On se délecte de pleines pages poétiques et prosaïques, où l’affreuse vie de tous les jours se sublime.

Bref. On aime Margaux.

Quitter Paris ? En plein milieu des années 20 ? Vous n'êtes pas sérieux - et pourtant, vous semblez avoir plus de 17 ans... C'est que l'affaire doit être sérieuse... Pire ? Grave ? Bigre !

Alors, oui, prendre ses cliques et ses claques et filer bien loin de cette capitale parfois odieuse, de cette ville infâme qui dévore. Que Rastignac lui-même...

Le roman d'aujourd'hui part justement d'une inversion complète des pôles balzaciens : on ne réussit plus à Paris, on y est calomnié, et toute honte bue, il faut faire son deuil de la Capitale.

Rendez-vous pour notre chronique matinale (de 10 heures tout de même) avec Le sel sur la plaie, de Jean Prevost...

Il existe quelque part une île couverte d'immeubles sur laquelle il pleut tout le temps. Ses habitants sont des chats très distingués. Bien habillés, ils ne sortent jamais sans leur parapluie : pas question de se mouiller ! En face de cette île s'en trouve une autre où il ne pleut jamais et où la nature est luxuriante. Un jour, un habitant de cette seconde île se rend sur la première. Quelle joie pour lui de sauter dans les flaques, pêcher des poissons et les croquer goulument, dormir à la belle étoile. Mais les autres chats s'offusquent de tout ce laisser-aller. Ils ne peuvent tolérer une vie si simple, loin de leurs convenances et conventions. Il est grand temps d'éduquer ce sauvageon ! Mais rien n'y fait : impossible de lui inculquer les bonnes manières. Une seule solution : le chasser de l'île. Et pourtant ! Si ce chat sans éducation pouvait leur venir en aide...

Il n'est pas facile de s'accoutumer aux habitudes des autres et de tolérer les différences. Les chats guindés de l'île pluvieuse le découvrent avec l'arrivée dans leur morne quotidien d'un chat plein de joie de vivre et de naturel. On peut pourtant tant apprendre de l'autre et de ses différences, comme nous le rappelle avec justesse .

Avec leur dominante de gris et de bruns, les jolies illustrations de Florian Pigé reflètent toute la morosité de la vie de ces chats si austères. Heureusement que le doux sourire du joyeux chat de l'île voisine va venir égayer ce triste univers et donner le sourire à tout le monde.

Une île sous la pluie, un album salutaire pour expliquer aux enfants qu'il ne faut pas avoir peur de l'autre, même s'il ne vit pas comme soi.

C'est au qu'a eu lieu lundi 15 juin la cérémonie de remise de prix dédié aux livres audio.

Dans la catégorie jeunesse, c'est Pierre Créac'h avec Le château des pianos (éditions Sarbacane) qui l'a emporté haut la main devant d'autres excellents titres.

Les aventures de la famille Motordu (volume 1) de et lu par Pef (Gallimard audio) ;

Les bateaux volants de et lu par Alexandre et Mathieu Vanasse (Planète Rebelle) ;

Les cromosaures de l'espace de et lu par Anselme Wladimir (Gallimard audio) ;

Les vacances du petit Nicolas de René Goscinny, lu par Benoît Poelvoorde (Gallimard audio) ;

Petites histoires du monde de et lu par Jean-Claude Carrière (Éditions Bulles de savon).

Le château des pianos est également Plume d'Or, c'est-à-dire qu'il est coups de cœur du jury toutes catégories confondues et ça, c'est un vrai coup de maître !

Nous avions rencontré Pierre Créac'h lors de la parution de ce bel album qui raconte la visite impromptue d'un jeune garçon dans un château abandonné dont les seuls habitants semblent être de vieux pianos bien bavards…

Pierre Créac'h - Le Château des pianospar LesHistoiresSansFin

Stephenie Meyer ne comprend toujours pas qu'on accole son nom à celui de Rowling, mais l'auteure d'Arizona a dû omettre de consulter les chiffres de vente du dernier tome de la série Twilight, intitulé 'Breaking Dawn'. Des milliers de fans ont fait la queue devant des librairies américaines pour se le procurer quand il est sorti et savoir enfin ce qu'il advient de Bella et de son amour pour le vampire Edward.

« J'aime encore plus qu'Harry Potter parce que les personnages sont un peu plus vieux et plus romantiques », explique une lectrice. Et avec 7 millions d'exemplaires vendus à travers le monde, traduits en 20 langues, on se demande comment Stephenie a pu passer à côté de la comparaison.

Car sans doute, Rowling a été la plus rentable des écrivaines, depuis toujours. Et à travers toute l'Amérique du Nord, les tomes de 'Breaking Dawn' ont connu un succès phénoménal. Le lectorat est plus ciblé, féminin, entre 12 et 16 ans majoritairement, mais la réussite se confirme tome après tome. Chaque suite a quasiment fait doubler le nombre de ventes par rapport au précédent.

Et le marketing reprend très vite ses droits, puisqu'un film adapté du premier tome doit sortir au cinéma cet hiver, outre-Altlantique. Le buzz s'est créé avec les réseaux sociaux, et le dynamisme d'internet a su faire le reste. Aujourd'hui publié par Hachette, indisponible pour commenter ces chiffres au moment où nous écrivons, on reste loin des centaines de millions de ventes réalisées par la mère Rowling.

Mais Stephenie a plus d'un tour sous sa plume. Elle prépare un préquel et envisage d'écrire d'autres livres se concentrant plus sur certains personnages... La sortie du tome 4 Fascination est prévue pour le 2 août pour les anglophones et le 22 octobre en version française...