L'argent du diable. Le prix du silence

Le vendredi 18 juin, à midi, tandis que le soleil tapait fort et que les touristes desséchés cherchaient un coin d’ombre, le jury du Prix de la Nouvelle érotique, présidé par Jean-Pierre Chambon et composé de Julia Palombe, Marion Mazauric, Pierre Jaccaud, Jacques-Olivier Liby, Christophe Siébert et Daredjane, lauréate de l’an dernier, s’est réuni, plein d’allant et d’enthousiasme, dans le patio du remarquable Wine Bar de Nîmes, à une courte encablure des arènes.

L'argent du contribuable a servi aux prix littéraires de cette année

Littérature et argent semblent au premier abord ne pas faire bon ménage. Considérons d’un côté un art immortel, propre à mettre à nue les tréfonds de l’âme humaine, et de l’autre un grossier outil mercantile, source de bassesse et de mesquineries routinière. Mais une brève plongée dans l’histoire des lettres suffit pour mettre à jour les liens étroits qu’entretiennent certaines œuvres avec des considérations pécuniaires.

BONNES FEUILLES - Papillon de Lasphrise s’est retiré dans sa tour d’ivoire angevine. Après une existence dédiée à l’amour et à la guerre, le voilà tout entier habité par le démon de l’écriture. Au soir de sa vie, il pactise avec le diable : tant que ses Poésies n’auront pas accédé à la postérité, il ne connaîtra pas le repos éternel. L’immortalité sera sa malédiction. 

L'argent, toujours l'argent, ce nerf de la guerre, omniprésent, omnipotent - ou presque… C'est en découvrant tous les pouvoirs que confère cette valeur arbitraire que Douglas Kennedy a commencé à s'inquiéter de son influence sur les gens, des conséquences qu'il peut avoir sur notre vie. Et même - surtout ? - avec nos proches. 

« Elsa filait sans se retourner. Le dos droit, concentrée pour trouver la bonne cadence, elle regardait ses skis afin de les maintenir dans les traces. » Neuf ans, encore innocente et pleine de fougue, Elsa se rend à l’enclos des rennes – seule, comme une grande. Il fait déjà un peu sombre dehors, mais elle sait qu’elle sera de retour avant la tombée de la nuit. Le cœur gonflé d’impatience, l’horreur remplace le bonheur : là, au cœur de la forêt, elle découvre Robert Isaksson, un couteau ensanglanté à la main. 

Les éditeurs sont alertés par les papetiers depuis un moment : les prix d’achat du papier vont augmenter, et pas plus tard que très prochainement. Entre janvier et aujourd’hui, deux hausses ont été enregistrées chez les fabricants. La société canadienne Marquis fait un point d’étape... sur la prochaine salve.

Le Diable Vauvert : Dans l'enfer du Salon du Livre

Le diable a changé ses plans.
Le diable sait s’adapter, être flexible.
Le diable ne manque pas de ressources.

Malgré les scandales répétés, l'Église ne semble pas avoir pris conscience de la gravité de la situation et rien ne semble avoir évolué. Cet ouvrage est le premier à dresser un état des lieux des abus sexuels au sein de l'Église suite au rapport 2021 de la CIASE (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église). Face à la surdité de l'institution, des soeurs sortent du silence.

Créée en 2003, l'Association L'Autre livre s'est donnée pour mission de « résister à la marchandisation du livre », ainsi qu'œuvrer à la défense de « l'exception culturelle, la pluralité et la diversité face à la concentration croissante de l'édition ». Dans ces circonstances, l'association a souhaité ne pas se rendre au Salon du livre de Paris, pour deux raisons, tant économiques que politiques. Le message est clairement exprimé dans un courrier dont ActuaLitté a pu prendre connaissance.

Parfois, il ne reste plus que le silence pour crier sa souffrance et son mal-être. Parce qu'on ne peut plus faire autrement, parce que les papas et mamans loup n'ont plus le pelage doux, mais des dents pointus, des crocs déchirants le cœur. Parce qu'il n'y a plus la moindre place pour un petit sourire. Et il n'y a rien à dire. Non, Madame, je vous assure, rien à dire. Les loups ne sont pas toujours des loups et les bleus de l'âme passent comme les nuages noirs au fond de mes yeux.
Mais la dame persiste et, petit à petit, les doigts de l'enfant murmurent des mots sur le papier. Et si la parole n'est pas encore présente, elle attend au bord des lèvres, prête à être délivré.

Cet album très subtil, suggère finement les choses. Le dessin baigné de rouges et de bordeaux est également d'une grande délicatesse. Benjamin Lacombe a su parfaitement capter ce silence insupportable par des traits fins, le regard triste et compatissant des oiseaux, le décor réduit à son minimum.

Un album qu'on ne peut oublier et qui se garde longtemps, longtemps…

C’est l’histoire d’un père pris dans le silence et de sa fille partie part à la recherche de l’identité de cet homme... Le livre Le silence de mon père, publié aux éditions L’iconoclaste, par Doan Bui, vient de recevoir le prix littéraire de la Porte dorée. Une enquête intime menée comme un polar, un voyage dans les secrets de famille, les exils et la mémoire, de la banlieue du Mans aux ruelles de Hanoi. Et une dotation de 4000 €.​

« Je m’appelle Jean Gilles. J’entrais dans ma onzième année lorsqu’un matin d’hiver, ma mère décida de me conduire chez la grand-tante aux soins de qui l’on me confiait habituellement pour les vacances. J’y devais demeurer quelque temps. »

Ce premier roman, naturaliste par son thème, ancré dans la réalité ouvrière, ne se contente pas de décrire les conditions de travail au sein des Fonderies et Aciéries du Midi dans les années 60-70. Non, il va bien au-delà, pénètre l'intimité d'une famille, les pensées les plus secrètes, les moins avouables d'un fils, le plus jeune, ébranlé, affaibli, façonné par la mort accidentelle d'un père ;   qui se construit et grandit dans l'ombre du mort, s'efforce d'y échapper, de s'en démarquer pour devenir, à son tour un homme.

On ne se débarrasse pas si facilement du Diable. Et lorsqu'il s'agit de Miranda Priestly, avatar de papier d'Anna Wintour, le démon refait sa garde-robe Prada. Dix ans après le premier opus, Lauren Weisberger signe un très logiquement nommé La revanche s'habille en Prada : le retour du diable. Prévue pour avril 2013, la suite sera également publiée par Simon & Schuster.

Octobre, mois d'Halloween, la saison se prête idéalement au lancement de la campagne promotionnelle de la prochaine adaptation du premier roman de Stephen King, Carrie, attendue dans les salles obscures nationales le 4 décembre prochain. Pour l'occasion, le studio Sony s'est mis en tête de donner des frissons au public en organisant sans prévenir un happening dans un coffee shop new-yorkais. Caméra cachée et effets spéciaux à l'appui, résultat garanti.

Argent magique, monnaie du futur, billets intraçables… Depuis quelques années, les Bitcoins sont source de nombreux fantasmes. Si cette crytptomonnaie promet monts et merveilles, son fonctionnement reste obscur pour le grand public. Que vous souhaitiez investir ou non, on vous propose un itinéraire en trois ouvrages pour y voir un peu plus clair. 

Les Lorientales ont pour vocation de faire découvrir des ouvrages et romanciers issus du monde oriental, aux habitants du pays de Lorient. Cette année, c’est le livre de Yamen Manai qui a été primé, publié aux Éditions Elyzad. 

jPod de Coupland : le pari du gratuit a réussi au Diable Vauvert

Ah, la vocation... cet instant de grâce où l'auteur en devenir sent soudainement le doigt de la Muse inspiratrice lui caresser le front, pendant que lui, ou elle, se gratte le papier, voire le clavier. Le moment est crucial dans une vie, et ne tient parfois qu'à la rencontre avec une oeuvre, justement, qui suscitera l'allégresse subite.

Edimbourg. 1910. Jessie est devant la porte du 10 Luckenbooth Close, un immense immeuble de neuf étages qui appartient à Monsieur Udnam, un homme très important, très influent et très riche de la ville.   

Douceur et enchantement des vrombissements et alertes sonores de camions déchargeant leurs marchandises en pleine journée... C’est qu’il faut pourtant bien approvisionner les boutiques, pour que les clients consomment. Depuis 2012, l’association Certibruit s’emploie à réduire les nuisances sonores — et par conséquent, améliorer l’environnement urbain. 

Mathieu Menegaux signe avec Je me suis tue, publié en avril 2015 aux éditions Grasset, un premier roman psychologique détonnant et puissant. 

Impossible de parler d’un livre pareil qui, à chaque phrase, à chaque ligne, change de direction et détruit les repères.