G. A. V.

Parfois, je range ma bibliothèque... en commençant par les dernières lettres de l'alphabet ! et (Urban Comics) s'y trouvent l'un à côté de l'autre. Et je me souviens... 

La chronique BD, avec BDfugue.com

À la fin des années 80, j'écoute France Culture, et plus précisément le "Panorama" à l'heure du déjeuner. On y parle de sujets variés, et les intervenants ont autant d'esprit que d'érudition. Les nouveautés BD font l'objet de commentaires réguliers, avec un louable souci d'éclectisme. 

À cette époque, les éditions Zenda nous révèlent tout un pan de la bande dessinée américaine, et je peux suivre au fil du temps les parutions en albums séparés de V pour Vendetta et des Gardiens (in french in the texte !) qui font l'objet de chroniques radiophoniques dithyrambiques !!!

Alan Moore, David Lloyd

V pour Vendetta, sur BDfugue

Pour moi qui n'apprécie guère les Comics, c'est louche... 

Mais je tente une lecture : bingo, ça me plaît ! J'entre ainsi dans l'univers du scénariste Alan Moore : un personnage hors normes, d'une envergure intellectuelle inhabituelle dans le petit monde de la bande dessinée.

Et même son look est assez spectaculaire, mais logique au vu de ce qu'il écrit : on l'imagine mal ayant une tête de comptable (pardon pour les comptables qui me lisent) ! 

V et Watchmen paraissent à peu près simultanément et on est tenté de les rapprocher, mais ils sont profondément différents.

Le premier, V pour Vendetta prend le parti d'une narration assez classique : dans une Angleterre fasciste qui se relève d'une crise mondiale, un homme assassine les principaux dignitaires du régime. Victime de tortures et d'expériences médicales, la vengeance semble être sa motivation principale, mais est-ce la seule ? 

Les références, notamment littéraires, abondent dans ce récit, à commencer par le masque du "héros", allusion à Guy Fawkes, cet officier catholique pendu en 1605 suite à sa tentative de faire sauter le parlement pour protester contre les persécutions religieuses. Masque paradoxalement célèbre aujourd'hui, car utilisé par les membres du mouvement des Anonymous...

Preuve est faite que visages dévots et pieuses actions

nous servent à enrober de sucre le diable lui-même.

(D'après Hamlet, de Shakespeare)

Alan Moore, Dave Gibbons

Watchmen, sur BDfugue

Avec les Watchmen, par contre, les codes narratifs explosent !!!

L'histoire est celle de cinq justiciers et d'un superhéros, traqués par un assassin qui veut les éliminer les uns après les autres. Six personnages tout sauf exemplaires, évoluant dans un monde proche du nôtre… en pire. Une intrigue principale, de nombreuses histoires secondaires, mais essentielles, déroulées au fil de dialogues d'une subtilité incroyable : chaque mot y a son importance ! 

Watchmen utilise la bible esthétique des Comics - planches type "gaufrier" et couleurs flashy - pour mieux la pervertir avec des effets cinématographiques de zooms et gros plans. Les niveaux de lecture se multiplient et se répondent les uns les autres, rendant la matière même du livre inépuisable !!! 

L'œuvre de Moore s'enrichit régulièrement : des titres aussi étonnants que From Hell ou La ligue des gentlemen extraordinaires (Delcourt), Tom Strong, Top Ten (Urban Comics) et j'en passe, font de cet homme un créateur fascinant. 

Un de ceux qui, avec Neil Gaiman ou Frank Miller, sortent la BD américaine du pré carré cultivé par la Marvel pour la faire entrer dans le champ de la littérature...

Depuis son arrivée inattendue au ministère de la Culture, Frédéric Mitterrand ne cesse de se justifier vis-à-vis de son oncle défunt. Être nommé ministre par Nicolas Sarkozy, quand on se dit « homme de gauche », et qui plus est neveu du seul président socialiste de la Ve République, c'est une « ouverture » d'esprit dont on peut en effet estimer qu'elle mérite quelques explications. Ainsi, dès son arrivée rue de Valois, l'ancien directeur de la Villa Medicis déclarait « ne pas trahir François Mitterrand ».

Rebelote hier : en déplacement au Festival de la correspondance de Grignan, le nouveau ministre de la Culture a affirmé « combien il avait le sentiment d'être fidèle à son oncle en venant ici ». Il a ainsi déclaré, selon l'AFP, que « c'est une terre qu'il a fréquentée, c'était un homme romanesque et littéraire, nous sommes ici chez lui ».

Le Festival s'articulant cette année autour de la thématique « Voyage en Italie », Frédéric Mitterrand avait initialement été invité en tant que directeur de la Villa Medicis de Rome. Il a néanmoins souhaité maintenir son déplacement après sa nomination au gouvernement. Une occasion d'invoquer Tonton ?

Le ministre, qui devait à l'origine lire des extraits de la correspondance de pensionnaires célèbres de la Villa Médicis, a finalement fait la lecture d'un passage de La dormeuse de Naples, d'Adrien Goetz, dont les premières pages sont composées d'une lettre du peintre français Ingres.

Mais est-ce le ministre de la Culture, autrement dit le gouvernement, qui a lu ce texte, ou bien l'amateur de littérature ? Frédéric Mitterrand, interrogé à Grignan sur cette possible confusion a revendiqué son « pré carré artistique ». Il peut-être donc un peu déplacé de communiquer sur ce « pré carré » intime pour justifier son nouveau poste ministériel...

Il n'en reste pas moins que pour Frédéric Mitterrand, si « la femme du président de la République (est) bien chanteuse (il) pouvait bien être acteur ».

Dans un monde totalitaire où l’information est contrôlée et où les libertés sont pour la plupart inexistantes, le despote Néponiime règne sans partage et se sert des rock-stars androïdes pour embrigader la population. Dans cet univers futuriste, une maladie “le Marabout” fait des ravages et occasionne de terribles mutations génétiques et au final la mort.

Un groupe de résistants tente le tout pour réveiller les consciences et révéler la vérité en utilisant justement un de ces robots adulés par le public en la personne de Lolita… l’amour impossible de Medhi, jeune homme déclaré à tort porteur de la fameuse maladie qui se cache depuis des autorités.

Ce deuxième tome gagne tout son intérêt dans la volonté de rentrer dans les pensées de Lolita… inconsciente de ce qu’elle fait et du pourquoi de ses actions – on lui dicte simplement ce que l’on attend d’elle – c’est finalement une spectatrice omnisciente des évènements, qui semblent savoir de façon inquiétante l’issue de la bataille.

Servi par un dessin et une esquisse légère qui rappelle par certains points l’innocence d’une Marjane Satrapi échouée au beau milieu d’un manga, on retrouve des planches audacieuses – de véritables collages à partir de photographies/gravures (…).

Tantôt vide, tantôt saturée, l’imagerie est à l’image du scénario : remplie de rebondissements, oppressée par une atmosphère lourde. Une fin de tome pourtant assez surprenante avec les textes de chanson de Lolita qui laisse perplexe : fausse modestie de Delphine Rieu ou regard ironique sur le star-system ? À trancher…

A.DOLL.A, tome 2. Résistance publié aux Humanoïdes associés, de Delphine Rieu et Javier Rodriguez, pour 14,90 €.

Retrouver et au Salon du Livre de Paris, sur le stand N04 des Apprimeurs avec les Cartes à Lire de Voyage au centre de la Terre (J. Vernes), Le Horla (G. de Maupassant), Conte du haut de mon crâne (S. Vidal - C. Fauché) et Il suffit parfois d’un cygne (E. Mairesse-Prouvost / N. Gouny).

Les Cartes à Lire, à la manière d’un livre, possèdent un code barre, un ISBN et un prix. Elles ont même une première et quatrième de couverture, pour avoir un avant-goût de l’histoire. Les langues disponibles (bilingue FR / EN) sont précisées, ainsi que les supports sur lesquels les livres sont lisibles (iPhone, iPad et ordinateurs fixes). Pour les rendre accessibles au plus grand nombre, les textes sont convertibles dans une police adaptée aux dyslexiques.

Simple d’utilisation, il vous suffit de :

A vous de lire !

Si par un malheureux hasard, vos livres étaient effacés de votre tablette, vous pouvez les retrouver à tout moment dans votre bibliothèque personnelle sur le site cartealire.com !