Wilder Publications vient de relancer une production de la Déclaration d'Indépendance, de la Constitution américaine ainsi que d'autres documents historiques et fondateurs des États-Unis. Sur chacun, les lecteurs peuvent trouver la mention suivante :
This book is a product of its time and does not reflect the same values as it would if it were written today
Le livre comme témoignage d'une autre époque, qui ne refléterait pas les convictions ni manière de penser telles qu'elles seraient aujourd'hui... Une mise en garde qui semble superflue, d'autant plus qu'elle s'accompagne de la note :
[Parents] might wish to discuss with their children how views on race, gender, sexuality, ethnicity, and interpersonal relations have changed since this book was written before allowing them to read this classic work.
En somme, que les parents n'hésitent pas à discuter avec leur progéniture de ce qu'ils peuvent trouver dans ces textes, pour leur permettre d'en saisir les tenants et aboutissants...
De quoi prendre les Américains pour des imbéciles finis, ou simplement infantiliser la population un peu plus ? Walter Olson, du Cato Institute assure que ces mentions sont destinées à faire en sorte que personne n'intente un procès ni ne fasse de commentaires à l'éditeur. Une mesure de précaution en somme...
Le Capitole, siège du pouvoir législatif
Pour le coup, toute idée ayant plus d'un siècle aurait probablement quelque chose de choquant, évidemment. Sauf que ces avertissements choquent plus les lecteurs que les documents eux-mêmes. Chez Amazon, par exemple, les consommateurs pestent et râlent comme des putois, estimant qu'on les insulte en mettant ces avertissements, et que ce genre de comportement est franchement effrayant, souligne Fox news.
Soulignons pour notre part que cette attitude est exactement celle qu'un certain Bienvenu Mbutu souhaiterait que l'on adopte avec Tintin au Congo. Certes l'album n'est pas aussi ancien que la déclaration d'indépendance, mais enfin, il réclame au moins un avertissement sur les couvertures pour signaler que cette oeuvre « contient manifestement des images et des dialogues à caractères raciste et offensant à l'égard des Noirs, mais aussi de l'humanité tout entière », ainsi que l'expliquait son avocat, Me Ahmed l'Hedim.
Et Bienvenu de rappeler que sur la version anglaise, un avertissement est déjà apposé, alors pourquoi n'en serait-il pas de même avec les versions françaises et néerlandaises ?
Protection superflue...
Pour revenir au cas qui nous passionne, un avocat consulté par le journal explique que cet avertissement placé dans le livre n'a aucune espèce d'importance. En effet, nulle responsabilité civile n'est engagée pour l'éditeur si ce dernier venait à se faire chatouiller la moralité par tel ou tel de ses concitoyens. « La Constitution est le document fondateur du pays, un document juridique à part entière. »
Aucun risque, donc, mais en plaçant une mise en garde, on suscite la polémique. Que finalement, l'éditeur souhaitait éviter... Ou peut-être justement obtenir ?