est né vers 1860.
« Celui-Qui-S'Elance » est un apache Chihenne des Sources Chaudes, une zone des Blacks Mountains située au sud du Nouveau Mexique et dans l'est de l'Arizona.
Il fait partie de l'une des nombreuses tribus apaches de la région que la colonisation européenne tant depuis le Mexique que depuis les Etats-pas-encore-Unis commence à envahir en s'implantant dans les zones d'habitat mobile de sa population qui vit essentiellement de la chasse.
Cette proximité nouvelle, si elle est la source d'échanges commerciaux, est aussi l'occasion de comportement incompréhensibles pour les nouveaux venus qui ont développé un très fort attachement à la propriété individuelle et à la possession de biens, très peu compatibles avec l'approche très pragmatique des autochtones qui prennent tout simplement ce dont ils ont besoin, là où cela se trouve....
Une incompréhension culturelle qui ne peut que dégénérer en conflits plus ou moins étendus, la plupart du temps meurtriers, systématiquement sources d'accroissement du sentiment de haine d'une population envers l'autre.
Nah-Delthy-Ah qui, des années plus tard, intégré à la nouvelle société qui a envahi ses terres ancestrales, deviendra Jason BETZINEZ, va vivre aux côtés de son proche parent, Geronimo, les derniers soubresauts de résistance à l'envahisseur, participera avec lui à des « guerres » qui sont plus des escarmouches tant les guerriers impliqués sont peu nombreux, traversera le pays dans de folles cavalcades ponctuées ici et là d'affrontements anecdotiques, verra ses frères de sang sombrer au moins autant sous les coups de l'alcool que sous les balles des leurs opposants.
L'utilisation délibérée du terme « anecdotique » n'a, pour moi, rien de péjoratif ou de blessant à l'égard de Jason BETZINEZ.
Après avoir dévoré « L'Empire Comanche », je voulais en savoir plus sur ces peuplades Apaches qui vivaient en bordure des territoires contrôlés par les Comanches. Le titre, le sujet du livre m'ont attiré.
Pour découvrir un autre aspect de la résistance des amérindiens à l'invasion européenne.
Ce que raconte, à près de cent ans, Jason BETZINEZ, c'est une guerre de tribus, de quasi clans familiaux sans réelle cohérence, sans vision commune, sans plan d'ensemble, sans aucune chance de succès face à un ennemi organisé, puissamment armé et structuré.
Les raids que raconte Jason BETZINEZ sont dérisoires à l'échelle de l'invasion qui se met en place sur tout le continent. Certes ils ont parfois quelque panache mais ils ne peuvent pas prendre la dimension de la vague qui est en train de déferler et à laquelle ils ne sont nullement préparés à résister.
Quelques coups d'éclat ne peuvent pas masquer un avenir qu'ils ne maîtrisent plus.
Assimilation ou lutte désespérée jusqu'au-boutiste ?
Jason BETZINEZ a choisi l'assimilation. C'est son histoire qu'il raconte. Avec ses mots. Avec son cœur.
Ce n'est pas de la grande littérature mais cela a, au moins, le mérite de faire découvrir une histoire peu racontée sous cet éclairage. C'est plus ethnologique qu'historique.
Et sous l'angle de la culture, je ne suis pas certain que les descendants amérindiens d'aujourd'hui ont aimé, aimeront ou aimeraient ce qui a pu passer pour un renoncement ou un asservissement.
Mais cela mérite quand même de prendre le temps de le lire.