L’île aux arbres disparus. Londres, fin 2010. À la veille de Noël, Ada, adolescente interrogée en classe se lève et pousse un hurlement, aussi long que douloureux. Ada est la fille d’un dendrologue, qui tente de comprendre les arbres et plus particulièrement le figuier qu’il a dans son jardin.
Fille et père se sont éloignés depuis la mort de la mère d’Ada — et personne de la famille n’est venu pour les funérailles. Quand la tante d’Ada annonce sa venue en Angleterre, l’adolescente refuse catégoriquement.
Mais cette femme, très méditerranéenne, tactile, toujours empressée à l’idée de cuisiner, va faire remonter un passé enfoui, lié à l’île de Chypre — et l’histoire d’amour entre Kosats, d’origine grecque, et Derfne, d’origine turque. Les parents d’Ada. Et tout le déchirement d’une population, en pleine guerre civile en 1974.
Et pendant ce temps, le figuier nous parle, pour dire combien les chauves-souris sont utiles, les moustiques dangereux pour les humains, les fourmis exceptionnelles.
De très belles phrases, d’une simplicité déconcertante, l’histoire d’Elif Shafak compte parmi les ouvrages que l’on devrait, en ces temps d’inquiétude, lire. Avec un peu d’amour, n’importe qui peut aller mieux.(trad. Dominique Goy-Blanquet)