Une journée sous la pluie avec les Monsieur Madame

Nous avons beaucoup hésité, et finalement, c'est l'envie de s'amuser qui a pris le pas. « La télé rend fou », effectivement, et nous n'aurons de cesse que de le prouver, voilà un peu le fond du livre Madame Monsieur, bonsoir... Publié aux éditions Panama.

Signé « à dix mains », il ne semble pas nécessaire de transformer cet article en compilation d'extraits montrant le cynisme et le mépris qui transpire dans les locaux de TF1, tels que dépeints par les journalistes auteurs du livre. Internet regorge désormais de ces citations assassines.

Épicé, quand il touche à Poivre d'Arvor, attendrissant quand c'est Pernaud qui pilote. En fait, une fois la lecture achevée, on n'en ressort pas particulièrement métamorphosé. Si ce qui est écrit est vrai, c'est une honte. Si c'est faux, dommage, ça aurait fait un polar journalistique bien inspiré.

Mais un certain réalisme transpire... Ambiance Big Brother disséminée partout dans les locaux, présentateurs super stars qui se prennent pour des vedettes voire des idoles (mais ont-ils réellement tort ? N'existe-t-il pas un public qui les ovationne ?), direction écoeurante... Finalement, ça sent le TF1. Le vrai, l'authentique. Le terroir, quoi.

Loi du silence brisée ou non, en somme, Madame Monsieur Bonsoir, c'est un ouvrage qui ne manque pas d'humour, et noir souvent, n'en déplaise à la chaîne, qui, loin de faire exploser l'image que l'on en a, la conforte, et brosse parfois dans le sens boboisant du poil des intellectuels bien léchés.

Ça se lit sans grande surprise, mais ça a le mérite d'être bien enlevé, distrayant, et pour qui voudra y lire la dénonciation de telle ou telle exaction, on lui donnera matière. De là à justifier des menaces de mort, prononcée à l'encontre de l'éditeur... Il faut croire que certains prennent soit très à coeur cette histoire, soit que l'on patauge dans un marasme sans nom...

est parue le 30 avril dernier !

Nous imaginons vos yeux ravis et votre envie de vous rendre, au plus vite, si ce n'est déjà fait depuis un mois, en libraire pour vous procurer ce 91e petit personnage (toujours aux éditions Hachette Romans) dont vous faites la collection depuis de nombreuses années et nous vous comprenons.

Maintenant, si nous vous disons en plus, que cette Madame Câlin est le fruit à de la première collaboration entre Adam Hargreaves (le fils de Roger Hargreaves, le créateur de la série…) et de Yugo Yamaguchi, l'illustratrice de Hello Kitty, nous sentons que le sang de votre petit cœur de collectionneur ne va faire qu'un tour !

Le groupe japonais Sanrio, aujourd'hui propriétaire des deux marques depuis 2011 (suite à la fermeture de Chorion, énorme société mondiale de contenus multimédias pour enfants dont elle avait acquis les droits d'exploitation en 2004) profite de cette probable fructueuse collaboration pour faire entrer doucement les Monsieur-Madame (Mr Men and Little Miss en version originale) au pays du soleil levant et des mangas.

La grande force de Sanrio, et par conséquent d'Hello Kitty, est d'avoir créé et transformé un personnage identifiable très rapidement en une marque reconnaissable par tous, dans le monde entier, que l'on soit un enfant de trois ans ou un adulte d'un âge certain depuis presque quarante ans.

C'est sur ce terrain que les Monsieur Madame se retrouvent puisque depuis de nombreuses années, le merchandising (ou marchandisage en français correct…) a pris le dessus sur les livres et l'on peut aujourd'hui trouver les personnages de la petite collection de livres sous toutes les formes possibles et inimaginables avec des produits dérivé à foison.

Il y a quelques semaines la marque d'eau Evian créait un site en partenariat avec la franchise pour jouer avec les célèbres personnages et même permettre d'en créer de nouveau.

Si en France, le personnage d'Hello Kitty est le plus souvent lié à l'enfance et surtout aux petites filles, à l'étranger les plus grandes stars n'hésitent pas à arborer la célèbre petite « chatonne » par exemple, en robe,  comme récemment Lady Gaga l'a fait.

Pourquoi donc ne pas imaginer des soirées de célibataires Monsieur Madame,  ou encore des groupes de Metal portant des t-shirts Monsieur Grognon ?

Ha ! on nous signale dans l'oreillette que c'est en train de se réaliser. Ils sont décidément très fort chez Sanrio…

Dans quelques années, sur Hollywood Boulevard, peut-être qu'à côté des étoiles signées

Stallone, Willis, Stewart ou encore Radcliffe, nous verrons les grosses et longues mains de ,  celles de Mme Princesse ou encore celles de Monsieur Malchance.

En effet, les studios de la Fox, viennent d'annoncer la mise en chantier de la version ciné des « Monsieur Madame », rappelons que la Fox c'est L'Âge de Glace ou encore Rio.

C'est Shawn Levy qui sera à la production de cette adaptation, et Shawn s'y connaît en production pour la jeunesse puisque c'est lui qui a réalisé et produit, entre autres, les trois Nuit au Musée. Pour le moment, on ne connaît ni le réalisateur ni le scénariste qui se collera aux petits personnages.

Le futur producteur a déclaré : « J'ai aimé la lecture de ces livres quand j'étais enfant, et maintenant j'aime les lire à mes propres enfants. Leur humour, leur esprit et le ton unique en font une série vraiment classique. »

Les Monsieur-Madame sont nés en 1971 sous la plume de Roger Hargreaves et c'est aujourd'hui plus de 90 personnages qui existent et dont on dit qu'il s'en vend un toutes les 2,5 secondes dans le monde. Roger Hargreaves est décédé en 1988 et c'est son fils Adam qui a continué la série.

Il y a quelques années, la série avait été adaptée en dessin animé, mais sans grand succès. Aujourd'hui, le label appartient à la société japonaise Sanrio, société également détentrice du personnage d'Hello Kitty.

TF1 en tremblerait encore que l'on considérerait véritablement le livre comme une bombe. Mais peut-être est-elle à retardement. Ou un peu comme celles que l'on découvre un peu trop tard, dès lors que l'on a mis le pied dessus, pas question de l'enlever sous peine de perdre sa jambe et le reste...

Madame, Monsieur, bonsoir, nous voulions prendre un peu notre temps avant de vous en faire une critique. Histoire que le buzz médiatique retombe quelque peu et que l'on découvre si ce brûlot méritait bel et bien que l'on tente de pendre haut et court ses auteurs.

Ça y est.

On a tranché.

Et pas leur gorge...

Il existe quelque part une île couverte d'immeubles sur laquelle il pleut tout le temps. Ses habitants sont des chats très distingués. Bien habillés, ils ne sortent jamais sans leur parapluie : pas question de se mouiller ! En face de cette île s'en trouve une autre où il ne pleut jamais et où la nature est luxuriante. Un jour, un habitant de cette seconde île se rend sur la première. Quelle joie pour lui de sauter dans les flaques, pêcher des poissons et les croquer goulument, dormir à la belle étoile. Mais les autres chats s'offusquent de tout ce laisser-aller. Ils ne peuvent tolérer une vie si simple, loin de leurs convenances et conventions. Il est grand temps d'éduquer ce sauvageon ! Mais rien n'y fait : impossible de lui inculquer les bonnes manières. Une seule solution : le chasser de l'île. Et pourtant ! Si ce chat sans éducation pouvait leur venir en aide...

Il n'est pas facile de s'accoutumer aux habitudes des autres et de tolérer les différences. Les chats guindés de l'île pluvieuse le découvrent avec l'arrivée dans leur morne quotidien d'un chat plein de joie de vivre et de naturel. On peut pourtant tant apprendre de l'autre et de ses différences, comme nous le rappelle avec justesse .

Avec leur dominante de gris et de bruns, les jolies illustrations de Florian Pigé reflètent toute la morosité de la vie de ces chats si austères. Heureusement que le doux sourire du joyeux chat de l'île voisine va venir égayer ce triste univers et donner le sourire à tout le monde.

Une île sous la pluie, un album salutaire pour expliquer aux enfants qu'il ne faut pas avoir peur de l'autre, même s'il ne vit pas comme soi.