Lydia Misset-Rocherolle, Vincent Bernigole, Marie-Andrée Belarbi, Gwénola Verdier

Rencontres / Débats - Samedi 9 juin 2012 à 17h00 - A la librairie

De 2004 à 2011 plus d’un million d’Erythréens ont fui leur pays, quittant avec pertes et fracas une terre transformée en un gigantesque bagne.
, anciennement responsable du bureau Afrique de Reporters sans Frontières a rencontré et aidé nombre de ces hommes et femmes revenus de l’enfer. son livre, Les Erythréens, témoigne brillamment de leurs parcours blessés, de l’histoire passionnante d’un pays révolté et révèle le quotidien d’une dictature paranoïaque.
Un cri d’alarme.

Continuons notre petite célébration du Printemps des Poètes avec aujourd’hui un court poème d’Alfred de Musset (1810-1857) : Tristesse, extrait de Poésies nouvelles. Ces quelques vers illustrent une vie passée à la recherche du bonheur mais qui se termine dans l’alcoolisme et la débauche alors qu’il est presque oublié de tous.

Musset nous a laissé des vers inoubliables mais aussi des pièces de théâtres remarquables comme Les Caprices de Marianne, Il ne faut jurer de rien ou encore Lorenzaccio. Georges Sand fut quelques temps sa compagne mais leur relation ne fut pas de tout repos…

Le Verbier Festival est un festival de musique innovateur créé en 1994. Les plus grandes stars de la musique classique s’y donnent rendez-vous année après année. Le Verbier Festival mise aussi sur le talent de jeunes artistes du monde entier, tissant des liens entre la jeunesse et les grands maîtres.

Chaque année, ce ne sont pas moins de 40.000 qui se retrouvent dans un cadre unique pour écouter des sons qui ne le sont pas moins à environ deux heures de l'aéroport de Genève et à trois heures de celui de Zürich.

Le Verbier Festival est né d’une idée ambitieuse: rassembler les plus grands talents de la musique classique à Verbier dans une station de ski à la montagne qui leur était inconnue, mettre sur pied une équipe professionnelle, et trouver le financement.

La Verbier Festival Academy a été fondée la même année que le Festival. Elle est devenue rapidement une des plus appréciées du monde. Chaque année, une cinquantaine de musiciens issus des meilleurs conservatoires viennent suivre des cours d’interprétation auprès des plus grands artistes de leur temps.

En 1999, la musique est descendue dans la rue et partie à l’assaut des montagnes et villages environnants avec la création du Fest’Off. Le but : s’adresser à tous, animer la station de Verbier et permettre aux festivaliers de découvrir la région du Val de Bagne.

Une manifestation aux multiples visages :

En 2000, le Festival a atteint son rythme de croisière. Dans ce contexte a été créé l’UBS Verbier Festival Orchestra, un orchestre de 120 jeunes musiciens qui est l’orchestre en résidence du Festival et donne à des jeunes musiciens la chance de travailler avec les plus grands chefs et solistes du moment.

En 2006, deux nouveaux projets sont venus compléter l’offre du Verbier Festival : Discovery et l’Amateur Chamber Music Week. Discovery propose des conférences et discussions aux adultes et des activités créatrices et musicales pour le jeune public.

L’Amateur Chamber Music Week est l’occasion pour des amateurs passionnés et talentueux de se retrouver pour jouer de la musique de chambre en bénéficiant des conseils de professionnels de haut niveau.

Si vous ne pouvez y aller, rattrapez-vous sur internet :

L’année dernière, ARTE avait créé l’événement en diffusant un très grand nombre de concerts en direct sur son site Internet tout au long du Festival de Verbier 2007, et avait rencontré ainsi un succès d’audience sans précédent sur internet grâce à dispositif rendant accessible aux mélomanes de tous pays les concerts classiques donnés à Verbier par les plus grands interprètes.

ARTE réédite l’expérience à l’occasion du 15ème anniversaire du festival, qui accueille cette année encore, des artistes de renommée mondiale : Alfred Brendel, Maxim Vengerov, Paavo Järvi, Boris Berezovsky, Gauthier Capuçon, Martha Argerich, Yuri Bashmet…

Parallèlement au dispositif exceptionnel mis en place sur internet, ARTE diffuse à l’antenne quelques-uns plus beaux concerts enregistrés l’an dernier au festival de Verbier, donnés par Helène Grimaud, Evgueni Kissin, Martha Arguerich, ou encore les frères Capuçon.

Un festival à voir sur medici.tv :

Le Verbier Festival annonce qu'une trentaine de concerts seront filmés par la société de production Medici Arts et diffusés en direct ou en différé pendant 2 mois sur medici.tv. Chaque jour du 18 juillet au 3 août, un concert en direct sera proposé aux internautes.

Parce que l'on ne peut pas forcément se rendre en Suisse tous les soirs pour assister à des représentations ni écouter des concerts, et revenir dans ses pénates pour assurer le travail le lendemain, il fallait trouver une solution.

Il y a peu, nous vous présentions ce festival de musique classique qui vient de s’ouvrir en Suisse. Chaque jour, du 18 juillet au 3 août, vous pourrez retrouver sur le site medici.tv des retransmissions en direct des concerts. Toutes ces diffusions sont accessibles de façon libre et gratuite.

Ce sera une occasion unique de voir et d’entendre Martha Argerich, Hélène Grimaud, Nikolaï Lugansky, Radu Lupu, Boris Berezovsky, Joshua Bell, Paavo Järvi, Renaud Capuçon, Yuri Bashmet, Yuja Wang, Mischa Maisky, Salvatore Accardo et bien d’autres ! Avec surtout plusieurs rencontres inédites entre ces musiciens, qui font la particularité du Verbier Festival.

Toutes ces représentations ont lieu dans le cadre du Verbier Festival, et le site medici diffusera à cet effet une sélection de concerts. « Le Verbier Festival est un festival de musique innovateur créé en 1994. Les plus grandes stars de la musique classique s’y donnent rendez-vous année après année. Il mise aussi sur le talent de jeunes artistes du monde entier, tissant des liens entre la jeunesse et les grands maîtres. »

Ce qui est fort appréciable, c'est la richesse des informations données sur la page de diffusion des concerts. On y trouve des éléments sur l'artiste, le compositeur, le morceau, les prochains rendez-vous, le tout en diffusion directe - streaming - sans aucune difficulté.

L’année dernière près de 1.000.000 de fichiers vidéo ont été visionnés par 150.000 visiteurs uniques de 173 pays différents sur medici.tv. Dès lors, je me permets de à tous les amateurs de musique classique un bon spectacle…

La veille de Noël, la jeune regarde la vitrine d'un magasin de poupées avec envie. Elle est accompagnée de son jeune frère Manuel qui tout à coup va disparaitre. Guidé par ses appels à l'aide, l'enfant va se lancer dans une poursuite effrénée qui va l'emmener dans un monde étrange dont elle ne soupçonnait pas l'existence. Bonhomme de neige parlant, bonbons magiques, chats en armures, poupées animées, soldats de plomb et castors chantants vont rythmés ses péripéties magiques avec un seul mot d'ordre : ramener Manuel à la maison pour Noël.

Cyril Deydier a écrit un conte de Noël où la fantaisie et l'imagination prennent rapidement le pouvoir. En donnant vie à des créatures toutes plus étranges et magiques les unes que les autres, il ravit le lecteur et le plonge dans un monde de douceur et de joie.
Les caractères des personnages sont particulièrement bien décrits ainsi que leur aspect visuel. Ainsi, sans les voir, on réussit sans peine à les imaginer et à les observer se débattre dans des aventures parfois rocambolesques.

Marie-Betty, fidèle à la tradition des fables de fin d'année, amuse, divertit, surprend, touche et ménage un suspense bienvenu quant au dénouement des aventures des deux enfants.
L'humour est également au rendez-vous et l'on ne saurait lire ce roman sans tourner la dernière page un sourire aux lèvres et une furieuse envie de chocolat chaud, d'odeur d'aiguilles de sapin et de douceurs sucrées.

Leïla Pelfresne

Vincent Crouzet nous donne rendez-vous dans un café du cinquième arrondissement, Le Rostand, haut lieu de la littérature, réputé en tout cas pour ses fréquentations. Pourquoi cet endroit ? « Je ne sais pas, c’est à mi-chemin entre chez vous et chez moi… » Tout simplement. Alors, c’est parti pour une interview en bonne et due forme.

Vous m’avez fait marrer avec . J’ai vu la photo du babouin dans l’article, après avoir googlé mon livre, et je suis tombé sur ça. C’était vraiment drôle.

ActuaLitté : Euh, on parle de la photo, hein, pas de l’article… ? Mais vous avez une prédilection pour ces bestioles, ou quoi ? Dans Villa Nirvana, on a l’impression que c’est un vieux copain à qui vous donnez vie. Ou alors vous avez connu un véritable Balthazar ?

Vincent Crouzet : Oui, j’adore ces créatures. Vous savez, en Afrique du Sud, ils sont tolérés, mais chapardent énormément. Normalement ils sont dans le parc national, mais il faut être vigilant : ils sont particulièrement massifs et vindicatifs. Une fois, un touriste a laissé sa fenêtre de voiture ouverte et un babouin est entré. Pour l’en déloger, ce fut une galère terrible.

ActuaLitté : Vous bossez en alternance entre la France et l’Afrique du Sud. Ce n’est pas trop compliqué d’alterner entre les deux pays ? Je veux dire faire l’hirondelle et passer son temps à vivre l’été, ce n’est pas trop compliqué ?

Vincent Crouzet : (rires) Oui, je fais l’hirondelle, d’une certaine manière. Vous savez cela fait cinq ou six ans que je travaille dans ces conditions. Je navigue depuis quelque temps en Afrique. Mon métier m’a amené à découvrir différents pays, comme l’Angola, le Zimbabwe. Enfin, je travaille en zone australe depuis un moment. Mais vous savez, l’hiver me manque. J’aime les pays rudes, comme la Corse…

ActuaLitté : Vous aimez les traditions corses ?

Vincent Crouzet : Euh… Un peu à la manière de l’Enquête corse de Pétillon (rires) Nous aimons les Corses, leurs coutumes et leurs traditions. [NdR : Si vous ne suivez pas cette séquence, découvrez au plus tôt l’enquête corse de M. Pétillon]
ActuaLitté : Et les bombes ? Non, je plaisante… Bref, concernant vos livres, on en est au troisième, quelle est la suite ?

Vincent Crouzet : Eh bien, il y en a un quatrième de prévu. Et un cinquième qui est déjà écrit et puis bien d’autres en fait. J’ai beaucoup d’imagination et aucun problème pour travailler sur plusieurs projets simultanément. Il y aura à l’avenir des nouvelles peut-être et d’autres thrillers sûrement. Le style s’est un peu imposé à moi. Celui qui arrive raconte l’histoire d’un diamantaire, victime d’un sale coup ; le livre retrace en quelque sorte les 30 dernières années de l’industrie du diamant. Pour ça, j’envisageais de l’intituler Quatre C [NdR : les critères du diamant sont Color, Clarity, Carat and Cut, soit la Couleur, la Clarté, le Carat et la Coupe]…

ActuaLitté : Futé… Mais je ne sais pas si pour un non-initié ça marchera…

Villa Nirvana… Avec un titre de ce genre, n’importe quel mec sensé a les papilles qui frétillent et l’entre-jambe en sueur ! Ou alors y’a quelque chose que j’ai raté. Du moins, personnellement, je m’imaginais déjà le lupanar perdu loin sous l’équateur, à la pointe du Cap Bonne-Espérance. Et en découvrant la mention TRHILLER, sur la couverture, je salivais plus qu’un poivrot en manque devant un baba au rhum…

Ben les apparences sont trompeuses. Et en danger puisqu’il faut les sauver, n’est-ce pas ? François est agent. Et espion au service de la DGSE. Catapulté à Scarborough, humble village du fin fond de l’Afrique du Sud, pour retrouver la trace d’un autre agent : Bruno. Sa couverture ? Amateur d’escalade, avec un paquet d’ascensions réussies, et pas des moindres.

Bruno n’est pas qu’un autre espion, c’est surtout son frère, son frère d’arme. Ensembles ils ont partagé une formation, ensemble ils ont combattu, et ensemble, ils ont tué. Et y’a pas, ça créé des liens. Mais la famille, c’est pas toujours évident à supporter. Surtout quand la hiérarchie s’en mêle et vous ordonne de découvrir ce qui a bien pu arriver à son agent infiltré.

Sur place, on y découvre un sacré tableaux, reposant sur des superstitions locales, des légendes qui rôdent aussi près de vous que le grand requin blanc – 7 mètres : un beau bébé ! – responsable de nombreuses morts. François pose ainsi ses bagages dans la Villa Nirvana que son frère a prépayée pour 6 mois encore, et s’apprête à fouiner. Attention cependant, Moby Dick, « question de poids et de rareté », le trafiquant d’armes du coin dispose de féroces doberman pour refreiner les ardeurs d’espions trop curieux. Tout le contraire d’Heather, la bonne qui astique la chambre de la Villa. Heather, ou Lumka, qui en xhosa signifie « prudence »… Tout en elle va de « paires » qui enflamment l’imagination des hommes…

Alors qui est responsable de la disparition de Bruno ? La vieille Ginger et ses amies défraîchies, alternant gin et Earl Grey, semblent influencer la communauté et agir sur elle avec le pouvoir des trois Parques, tissant, filant ou tranchant le fil des destinées… Car le danger se tient terra marique. Après tout ce matériel de plongée digne d’un super pro paraît suspect : qu’allait-il traquer dans les profondeurs, risquant sa vie auprès d’un fameux mangeur d’hommes..?

Peut-être est-ce d’ailleurs sur l’eau qu’il faut regarder, quand Kimberley, la coast guard patrouille sur l’écume. Elle aussi a perdu dans l’Océan un mari, un fils et peut-être plus récemment avec Bruno, un amant… François, seul dans la Villa Nirvana écoutera en vain « le docteur », ce vent qui rend fou et ravage les terres comme les esprits. De toute façon, le chant du souffle austral ne charrie nulle réponse. Seulement la désolation et la dissimulation.

Sous les masques africains, la plage, et derrière la plage, la mort, titrerait-on en toute simplicité à la lecture de ce roman, le troisième en titre de Vincent Crouzet. Je l’avoue, une fois n’est pas coutume, les deux autres m’ont passablement échappé, et j’étais une terre littéraire en jachère quand j’ai ouvert Villa Nirvana. Mais non sans curiosité.

Car la plume est agile ici, et le trait tombe souvent juste… Juste sous la jugulaire, pour trancher net. L’intrigue semble pourtant confuse est l’on se perd aussi facilement dans la lande africaine que dans les relations préalablement tissées entre les personnages. Ça manque un chouia de clarté, pour être honnête.

Alors, oui, les flashbacks qui nous immergent dans le passé (le passif ?) des deux agents non sans une violence jouissive. Les missions confidentielles passées sous le silence de la raison d’État ou celle plus médiatisée du Rainbow Warrior ancrent (sans mauvais jeu de mot) dans un contexte de logique militaire impeccable. Qui rend l’enquête de François et sa quasi désobéissance à l’autorité plus acide encore.

D’un côté, donc, une intrigue, ou du moins sa résolution, que l’on apprécierait un peu limpide, et de l’autre un rythme agressif qui achève les temps morts avec la puissance destructrice d’un M16. Aucun repos, aucun répit, tout va vite, tant dans les rencontres que dans les révélations. Et les différents habitants de Scarborough bien plantés dans leur(s) rôle(s) animent le tout d’une vivacité réjouissante. Et lorsqu’aux locaux se greffent les agents islamistes, des tueuses russes et des dissidents divers, la mayonnaise prend une sacrée tournure

Jusqu’à Balthazar, le babouin qui traîne aux environs de Villa Nirvana et qui saura susciter une certaine sympathie.

Un livre qui se découvre avec plaisir, et s’avale tout aussi vite, finalement (perso, il m’aura fallu un petit week-end pour en venir à bout), et dont le style incisif laisse un goût de fer, si typique du sang, à la lecture. Amateurs de thriller, Villa Nirvana contient les bonnes recettes accommodées à la sauce d’un connaisseur. Et oui, on a accroché, puisqu’impossible de décrocher durant ce fameux week-end nancéen, pour ne rien vous cacher, et de fermer la porte de la Villa…

Suspens, action, intrigue sur fond de géopolitique mondiale… Quant au sexe, François aura fort à faire avec les Anges qui peuplent ses nuits. Ou les hantent, sait-on jamais si l’on dort quand on est éveillé...