Les petites mécaniques

Avec La mécanique des vides, Zéphir imagine deux voyages initiatiques où la quête du mot se meut en traque de la mémoire et de l'identité.

Dans cet album coexistent ainsi deux récits parallèles : le premier présente la naissance d'un homme au monde dont les paroles fuient, dont les lettres des mots prononcés s'envolent dans une direction qui invite au voyage. Le second met en scène les esprits d'une forêt qui, contraints de se replier pour fuir la déforestation, recueillent les souvenirs et plaisirs de leurs camarades qui acceptent de se confier.

Ces deux histoires s'entrecroisent, entrent en écho et se répondent un peu à la manière de W ou le souvenir d'enfance de Georges Perec. Si elles semblent tout à fait dissemblables à première vue, une seconde réflexion parvient à les lier et découvre une partie de la force poétique qui les habite : le pouvoir du mot comme garant de l'identité.

L'écriture fine de l'auteur se déploie à travers des sequences généreuses qui prennent le temps de présenter l'action et qui suspendent la quête de sens pour entrer dans un temps de récit différent, distendu.

Les images, hypnotiques, sont tendues entre une grande plasticité et un dessin très maîtrisé, entre le réalisme de la représentation et la picturalité qui emporte parfois le regard. Le dessinateur place ainsi l'image dans une dialectique en miroir des histoires, en équilibre entre le nommable et l'ineffable, entre le descriptible et le sensible.

Poétique et engagé, cet album invite à une lecture douce, contemplative et spirituelle.

1852. Katharine, jeune londonienne de 17 ans, est envoyée chez son oncle pour prouver sa démence, afin que sa tante récupère la gestion de la fortune familiale. Arrivée au manoir de Darkwind, la jeune fille découvre son oncle Tully, un personnage excentrique doté d'un esprit aussi ingénieux que déroutant. Et autour de lui, des dizaines de familles issues de la misère la plus terrible, qui ont trouvé à Darkwind travail et réconfort. Ce qui devait être une mission peu glorieuse de quelques heures va devenir une aventure humaine de plusieurs semaines. Katharine a trente jours pour décider.

En sacrifiant son oncle et ces familles, elle sauve la fortune familiale et assure son avenir. En mentant à sa tante pour préserver tous ces gens, elle se condamne à la misère. Et quand l'amour et l'étrange s'en mêlent, les certitudes volent en éclats.

Inspiré d'une histoire vraie, nous emmène au cœur de l'Angleterre du XVIIe siècle, dans un univers à la fois historique et hors du temps. La finesse de la plume de Sharon Cameron dresse une incroyable galerie de portraits, pleins de profondeur. Aux antipodes des héroïnes actuelles, Katharine, ordinaire et dépassée, est troublante de sincérité. Le domaine de Darkwind, inspiré de l'abbaye de Welbeck dans le Nottinghamshire au Royaume-Uni, et l'oncle Tully, digne hériter fictionnel du cinquième duc de Portland, prouveront aux lecteurs curieux que la réalité dépasse parfois la fiction.

Des lieux insolites, une intrigue bien menée et des personnages profonds et réalistes font de ce roman une aventure passionnante.

C'est l'heure des vacances pour Gaël: ses parents, en route pour Tahiti, le déposent chez sa grand mère, Mama-Gozh, dans un petit village au fin fond de la Bretagne. Langage local et tradition, Gaël n'est pas d'un grand optimisme quant à ce séjour. Pourtant, le village a des voisins bien étranges: les korrigans, petits êtres venus des Landes aux allures de gnomes, dont la présence connue des villageois suscite encore méfiance et prudence. Le maire ne partage pas cet avis et n'hésite pas à déloger de son emplacement le Menhir des korrigans, un geste terrible qui fera s'abattre une drôle de malédiction sur les habitants. Gaël n'est pas au bout de ses peines et va être plongé en un rien de temps au cœur des croyances et superstitions bretonnes, qu'il est encore le seul à ne pas prendre au sérieux...

Il y a quelques heures avait lieu la remise des Pépites du Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Seine-Saint-Denis sous le chapiteau du Cirque Électrique dans le 20e arrondissement de Paris.


Malgré les événements du vendredi 13 novembre, la direction du salon a fait le choix de la maintenir ainsi que le salon « Parce que ce droit à la culture et à la liberté n'est pas négociable, parce que nos enfants ont droit à l'imaginaire et aux rêves ».

La directrice du salon, a tenu à rappeler que ce salon avait une « tonalité particulière » cette année. Que le choix de maintenir le salon avait été longtemps et murement réfléchi, parce que pour le jeune public et particulièrement dans ce département c'est un premier moment avec le livre, la littérature et ceux qui là font.

Sylvie Vassalo a également rajouté que maintenant, après les terribles évènements une question allait se poser, celle de la responsabilité de l'adulte à sécuriser les enfants aussi bien physiquement que psychiquement. Mais que maintenant il fallait un certain retour à la normale.

D'un point de vue logistique, la directrice du S.L.P.J à souligné que pour tout ce qui était sortie scolaire, particulièrement le mercredi, le salon était en attente d'un message des ministères de la Culture et de l'Éducation, mais qu'elle avait bon espoir. Le salon sera, le mercredi, entièrement gratuit.

Pour la remise de prix, cette année, deux parrains de grands talents (comme chaque année) ont remis les prix au fur et à mesure.
Ainsi, Anne-Laure Bondoux et Olivier Tallec ont succédé avec brio à Marie Desplechin et à Gilles Bachelet.

Huit catégories ont été récompensées cette année :

Album,
 BD/Manga, 
Roman 9/12 ans, 
Roman européen pour adolescents, Documentaire, 
Livre d'art, 
livre audio 
et Création numérique

Paloma et le vaste monde, Véronique Ovaldé, Jeanne Detallante, Actes Sud junior

Le Jardin de Minuit, Édith, d'après Philippa Pearce, Soleil

Histoires du chien qui avait une ombre d'enfant, Hervé Walbecq, l'école des loisirs

Stone Rider, David Hofmeyr, trad. Alice Marchand (anglais), Gallimard Jeunesse

Le Petit Musée de Picasso, Béatrice Fontanel, Gallimard Jeunesse

La Vie en design, Céline Delavaux, Stéphane Kiehl, Actes Sud junior

Mr Gershwin : les Gratte-ciels de la musique, raconté par Susie Morgenstern, ill. Sébastien Mourrain, Didier Jeunesse

David Wiesner's Spot, concept et design : David Wiesner, Houghton Mifflin Harcourt, (États-Unis). Application compatible Apple

Madame Le Lapin Blanc, Gilles Bachelet, Éditions du Seuil jeunesse

(Voir l'interview)

Pépite BD / Manga

Choisis quelque chose mais dépêche-toi !, Nadia Budde, traduction Vincent Haubtmann, L'Agrume

Pépite(s) du Roman adolescent européen

Doglands, Tim Willocks, traduction Benjamin Legrand, Syros

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La drôle de vie de Bibow Bradley, Axl Cendres, Éditions Sarbacane

(Voir l'interview)

Pépite du Documentaire

L'Art face à l'histoire, Nicolas Martin, Eloi Rousseau, Éditions Palette

Pépite du livre d'Art

Mr. Hopper, mystère Hopper, ouvrage collectif, illustrations Aude Samama, Dada/éditions Arola

Pépite du Livre Ovni

Le Dictionnaire fou du corps, Katy Couprie, Éditions Thierry Magnier

Pépite de la Création numérique

Fourmi, Oliver Douzou, d'après l'album paru aux éditions du Rouergue, Opixido

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Uropa, Bernar Islaire, Laurence Erlich, Casterman (mention spéciale)

Pépite de l'adaptation cinématographique

Le Jour des Corneilles, réalisation Jean-Christophe Dessaint, scénario Amandine Taffin, production Finalement, Mélu- sine Production, Max Films, Walking The Dog, The Big Farm, distribution Gebeka Films. D'après le roman Le jour des corneilles, Jean-François Beauchemin, Ed. Les Allusifs (2004).