La bibliothèque de rue

Popularité discrète mais croissante. Le concept des Little Free Libraries, parfois aussi appelées Bookboxes chez les anglophones, phénomène qui voit se multiplier les bibliothèques de rue depuis le XIXe siècle dans le nord de l'Europe, connaitrait désormais le succès en France. Qu'elles soient le fruit d'initiatives de particuliers, d'associations ou autres municipalités, le principe est similaire. L'on peut trouver sur la voie publique une étagère de fortune, dans laquelle on peut emprunter un titre à la condition d'en apporter un autre en échange.

Dans l'État de l'Idaho, au Nord-Ouest des États-Unis, une bibliothèque de rue vaut le détour : la famille Howard a transformé la souche d'un arbre centenaire en un abri pour des livres. Bien sûr, conformément à l'esprit de ces petites bibliothèques publiques, il est possible de se servir et de déposer des ouvrages. Mais, surtout, d'admirer l'installation...

L'association ATD Quart Monde aide depuis 1957 les populations défavorisées à combattre la pauvreté, y compris dans le domaine de la culture, et met en place des bibliothèques dans les rues pour permettre à tous, et particulièrement aux enfants, d'accéder aux livres. La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse vient de signer un accord avec elle, s'engageant à lui fournir des livres pour ces bibliothèques.

Les boites à livres, depuis quelques années, investissent les villes et les campagnes en s'installant dans des lieux plus ou moins insolites. En Écosse, des toilettes mobiles ont été réhabilitées pour accueillir des livres et des lecteurs, dans un environnement très particulier... Cette bibliothèque très particulière a vu le jour à Hawksland, pendant le confinement.

Jusqu’en 2018, les communes de Suisse avaient obligation de disposer d’une cabine téléphonique, au titre de service universel. Démantelé, le réseau devait alors disparaître. Cependant, la ville de Genève a décidé d’en conserver quatre sur son territoire, pour les confier à des associations. Une transition écologique revendiquée, qui s’est doublée d’une dimension sociale, option bibliothèque de rue…

Des commerçants et habitants de Bordeaux ont rapidement mis en ligne une pétition de soutien après le démantèlement de la bibliothèque de rue de « Neneuil », alias Dominique. Cette personne sans domicile avait instauré ce lieu d'échange et de découverte de livres il y a 3 ans, à proximité du Palais des Sports de Bordeaux. Suez, société employée par la ville de Bordeaux pour assurer la propreté des rues, a procédé à l'enlèvement des ouvrages.

Le démantèlement de la bibliothèque de rue de Dominique, alias « Neneuil », personne sans domicile fixe, à Bordeaux, avait soulevé l'indignation des habitants et commerçants du quartier du Palais des sports. La mairie a rapidement réagi, et Fabien Robert, adjoint au maire chargé de la culture, a annoncé que la structure retrouverait sa place, adossée à l'infrastructure sportive.

La lutte contre la diffusion illégale des livres exige une certaine ténacité, un fait que les éditeurs du monde entier redécouvrent constamment. Alors que Z-Library et LibGen sont sous le feu des actions en justice, s'installe Anna’s Archive, une nouvelle pirate qui ne vise rien de moins que l'exhaustivité...

Pour donner goût à la lecture, rien ne vaut un accès simple et gratuit aux livres : les bibliothèques de rue remplissent ce rôle à merveille. La première du genre vient de faire son apparition au Caire, capitale égyptienne, grâce aux dons d'un homme d'affaires resté anonyme.

L'initiative est assez amusante, et toujours d'actualité. Depuis février dernier, MPHBooks soutient l'idée de ces petites boîtes contenant des livres, et baptisées Little Free Library. Des établissements de prêts miniatures, mis à disposition de qui le souhaite, sans inscription préalable ni pénalités en cas de retard. 

Ces petits montages faits main, où chacun vient prendre et déposer des livres à l’envi, n’auraient pas dû provoquer de pareils débordements. Dans le Nebraska, la ville de Lincoln – apprécions l’ironie – fait face à un léger problème. Les bibliothèques de rue sont bourrées de propagande néonazie...

Le réalisateur, producteur et scénariste Christopher Nolan est connu pour avoir apporté au grand écran des scénarios complexes, originaux et haletants. Son habilité à disséminer des messages cachés chatouille la curiosité de nombreux cinéphiles. Et alors, qu'est-ce qu'il en est de la bibliothèque du personnage Murphy ?

L'établissement a fait ce qu'il devait, pour contenter la demande : avec l'augmentation d'appareils de lecture comme le Kindle ou le Nook, la Salt Lake Public Library a décidé de compléter ses collections de livres avec 5253 ebooks.

Le catalogue compte 2000 enregistrements et la Bibliothèque du Congrès décide dans le même temps de prendre part au National Poetry Month. En puisant dans ses Archives, l'établissement a choisi 50 œuvres, qui sont maintenant disponibles en ligne. Et le programme mis en place prévoit, chaque mois, d'en ajouter de nouvelles, pour le plaisir des internautes.

Elizabeth Cody KimmelLe fantôme de la bibliothèque

Vol avec effraction en bibliothèque : revendre les livres dans la rue...

À Prague, on descend dans la rue pour une bibliothèque nationale

Contrats précaires en bibliothèque : 60 ans et demain à la rue

La petite ville de Zutphen propose à ses 46.756 habitants une splendide bibliothèque, bâtie en 1564 en annexe de l'église St Walburga. Murs immaculés, clés de voûte finement travaillées et bancs qui sentent le bon le bois verni, autant d'éléments qui concourent à son atmosphère apaisante... Mais voilà, les livres sont retenus ici comme des forçats, et portent la chaîne au pied (de page).

Les bibliothèques de rue font désormais partie du paysage, tant en ville qu'en campagne : pourtant, elles savent attirer le regard, ne serait-ce que par leur aspect, et pour les livres qu'elles renferment. Une « little free library » qui se trouve à Mize, dans l'État du Mississippi, suscite les passions : elle est la reproduction parfaite du fameux TARDIS, vaisseau spatio-temporel de la série Doctor Who.

L'École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques (Enssib) propose, à partir de ce mardi 31 mars, un séminaire en ligne consacré au rôle des bibliothèques pendant les périodes de crise, avec une actualité toute trouvée pour cette question. 10 épisodes et autant de rendez-vous en ligne sont prévus, pour creuser la réflexion...

Une malédiction semble s’abattre sur l’initiative des Little Free Libraries, qui bourgeonnent depuis quelques années à travers le monde. Des petites boîtes permettant à tous de s’échanger des livres gratuitement, un concept sympa sur le papier, mais dont la matérialisation est moins idéale pour leurs adeptes. On en viendrait à évoquer la « tragédie des biens communs ».

« La bibliothèque est bien une affaire publique et il importe que l'État comme les collectivités territoriales, pleinement conscients des enjeux culturels, éducatifs et sociaux que représentent les bibliothèques, continuent à mettre en oeuvre des politiques de développement concertées et adaptées », avait assuré le ministère de la Culture. 

Plutôt la prison que de ramener un livre dangereux à la bibliothèque

Les petites bibliothèques de rue font des miracles : ces espaces où l’on dépose, prend et ramène des livres permettent de faire circuler les ouvrages. Et consciente de ce que cette valeur culturelle ajoutée peut apporter à un commerce, la chaîne Pizza Hut s’est approprié le concept. 

Bientôt Chalon dans la rue, au sens propre ? Le festival, qui vient de s’achever après 5 jours et un millier de spectacles, est dans une situation critique. Si le directeur artistique de l’édition 2015 était confiant quant à la programmation, le Off et l’inauguration de « Chalon dans la rue » ont essuyé les plâtres. À présent, c’est l’avenir du festival qui semble dans la balance.

Être auteur, qui plus est débutant, implique de trouver des lecteurs curieux. Autant que d’adopter de nouvelles manières d’aller à leur rencontre. Alors que les chiffres de ventes font grise mine, deux Américaines ont choisi de consacrer leurs week-ends, ou peu s’en faut, à conquérir le public. Avec une arme de partage massif : les bibliothèques de rue. 

« On n’a plus besoin de ça [...]. Dans vingt ans, plus personne n’y fera de toute façon attention. » ÇA, ce sont des livres, méticuleusement rangés dans une bibliothèque du Royaume-Uni, la Royal Library of Wales. Le Pays de Galles serait-il devenu fou ? Deux bibliothécaires s’élancent à un rythme effréné, bazardant les bouquins qui leur tombent sous la main. Le tout en chanson : on ne brûle plus les livres, on chante leur disparition... 

Plus besoin de raser les murs, de sortir avec une capuche pour se dissimuler le visage, ou d’envisager de quitter le territoire, abandonnant derrière soi femmes et enfants. Désormais, tout utilisateur de bibliothèque qui serait en retard dans le retour de ses documents sera gracié. Du moins au sein du réseau des établissements de Montréal.