Je suis en CP Tome 3 : Jour de piscine

Votre enfant est entré en CP il y a maintenant deux mois. Il commence à savoir déchiffrer les mots et n'a plus qu'une idée en tête : lire son premier « vrai » livre ! Avec le petit coffret « Je suis en CP », il va pouvoir faire ses débuts en douceur grâce à trois courtes histoires qui lui parlent de lui et de ses préoccupations d'écolier.

lui fait revivre sa première journée d'école, l'angoisse qui le tenaillait, puis finalement la joie de rencontrer sa maîtresse et de découvrir l'école. Il retrouve dans Dispute à la récré les chamailleries de cour de récréation. Avec Le Nouveau, il apprend que l'arrivée d'un petit nouveau est toujours enrichissante, surtout s'il n'est pas français !

Magdalena, elle-même institutrice, raconte le quotidien d'une classe de CP. Les illustrations réalistes, vives et colorées d'Emmanuel Ristord rendent les mésaventures de Maîtresse Julie et de ses élèves très vivantes. Et comme les enfants sont quand même là pour apprendre, à la fin du livre, un petit « dico-mots » explique en image quelques mots.

Outre un livre rassemblant les trois histoires, le coffret « Je suis en CP » contient un petit emploi du temps cartonné, un alphabet, une planche d'autocollants de tous les petits héros des romans, des étiquettes à coller sur les livres et cahiers, et un marque-page. Pour donner aux enfants le goût de la lecture.

Lier intimement l'histoire de deux Indiens de l'Ontario à celle de soldats combattant dans les tranchées de Vimy lors de la 1ère guerre mondiale aurait de quoi surprendre le néophyte. Après la lecture du , cette maudite guerre revêt âprement son caractère mondial, se déleste entièrement de la rivalité franco-allemande à laquelle elle est souvent et maladroitement encore réduite, ouvre notre horizon de lecteur français, modifie un peu notre devoir de mémoire. Et c'est très bien.

À l'heure des commémorations qui se préparent, ce roman est incontournable, puissamment évocateur d'un enfer dont nul n'est sorti véritablement indemne, éveilleur de conscience, mais pas seulement. Il est aussi une œuvre poétique magistrale où la nature majestueuse et sauvage du Nord de l'Ontario accompagne l'homme et le soldat jusque dans les profondeurs atroces des tranchées, au plus près, au plus juste et bouleverse le lecteur, secoué face à l'horreur, la violence et la folie engendrées par la guerre, mais également emporté, exalté par la culture des Indiens, leurs croyances, l'amitié indéfectible entre deux jeunes garçons. Il est interpellé également par leurs conditions d'existence face à la suprématie des Blancs, désireux de croire chaque fois, en tournant les pages, qu'il est possible de vivre ensemble avec ses différences.

Roman choral où les voix, à tour de rôle, par alternance, racontent pour survivre. Niska, une vieille Indienne Cree retrouve, sur le quai d'une gare,  Xavier, son neveu, survivant de la guerre, enrôlé dans les troupes canadiennes et le ramène chez elle, à l'écart de la ville, à quelques jours de voyage.

Trois jours de canoë pour permettre à son neveu de remonter doucement les souvenirs et tenter d'expurger la douleur qui enfle et le conduit inexorablement vers la mort. À la fois épique et intimiste, la voix de Xavier résonne, imprégnée de doutes, de pensés et de sentiments, assaillie par cette folie guerrière incontrôlable et dévastatrice et fait chanceler le lecteur, à la fois terrifié et en même temps touché par la force poétique du récit et l'immense tristesse qui s'écoule sans fin.  « Nous sommes malheureux, transis, trempés; boueux, effrayés à l'idée que nous allons mourir bientôt. »

Trois jours de canoë où Niska, de son côté, raconte son enfance pour rattacher son neveu à la vie. Deux histoires parallèles qui, progressivement, selon un rythme calme, comme au fil de l'eau, dessinent des vies, des mondes différents au sein desquels la minorité indienne s'efforce de trouver sa place.

Tantôt, tel un correspondant de guerre, Joseph Boyden décrit les combats et l'enfer des tranchées avec un sens du détail inouï (qui témoigne assurément d'un travail de recherche documentaire approfondi), rend compte des conditions de vie insupportables des soldats. Le froid, la boue, la pluie, les rats, l'attente et l'angoisse, le mal du pays, les maladies, la saleté et les poux, la morphine pour supporter la douleur et l'horreur, les cadavres autour de soi, la peur et la folie, la culpabilité puis le plaisir de tuer.

Décor éprouvant, réaliste, saisissant d'effroi, qui porte en lui toute la souffrance des soldats, d'enfants même jetés dans la guerre (« dont certains n'ont pas dix-sept hivers, mais quinze »), affecte intensément, mais cette horreur, nécessaire comme un témoignage, aide à comprendre la lente dérive d'Elijah (le meilleur ami de Xavier) vers une folie meurtrière et désespérée, dont nul ne peut s'échapper au final, pas même les survivants, traumatisés à jamais.

Avec la même intensité et la même force descriptive, Boyden, à travers la vieille femme Niska, raconte l'exclusion, ("les parents rappelaient leurs enfants à mon approche") la douleur des minorités face à la dépossession de leur langue, de leur culture par les Canadiens, le placement des enfants indiens dans des pensionnats tenus par des sœurs canadiennes impitoyables (« Les Crees sont des païens qui attirent le courroux de Dieu »),  son combat de femme pour ne pas perdre son identité et celle de ses ancêtres ; ses visions, riches d'enseignements et d'avertissements. "Je savais dès ma jeunesse que la destruction menaçait à l'horizon. Mes premières visions me montraient des hommes abattus comme des arbres, en quantités innombrables. Ils vivaient dans la boue, tels des rats ; et ne vivaient que pour inventer de nouvelles façons de se massacrer les uns les autres. Nul n'est à l'abri par des temps pareils, pas même les Crees de Mushkegowuk."

Au fil de son récit, elle raconte aussi l'enfance de son neveu, chasseur d'orignaux avec Elijah et peu à peu, sans brusquerie, le soldat meurtri des tranchées, dépossédé de lui-même, retrouve une pleine humanité, comme appelé à la vie et emporte avec lui l'émotion et les sanglots du lecteur. Pour longtemps sans doute.

Depuis cet ouvrage, Joseph Boyden, d'origine indienne, irlandaise et écossaise a conquis un large public puisque ce roman a été traduit en une quinzaine de langues et est même officiellement disponible en langue cree. Aujourd'hui son dernier roman "dans le  grand cercle du monde" vient de remporter le prix Littérature-Monde au dernier festival Etonnants voyageurs. Ne vous privez pas de ce talent. Lisez-le sans attendre.

L'histoire est terrible, toute inscrite dans ce « La » du titre. Elle raconte l'existence d'une sœur, celle de l'auteur, lointaine et secrète, absente de la famille le plus souvent.  Tenue à distance. Rarement évoquée, Françoise ne vit que par le silence qui l'entoure jusqu'à ce que ce dernier ne devienne insoutenable, prenne corps dans le récit de , son frère. "Au vrai, elle est pour moi un vacarme assourdissant, en témoignent les innombrables otites dont enfant mes oreilles ont été affectées." Et atteigne le lecteur en plein cœur.

Née en 1938, Françoise est la sœur aînée, mise à l'écart depuis la naissance de l'auteur. "Elle est partie, explique ma mère, à cause de la menace de mort qu'elle représentait pour le bébé à naître. Je suis ce bébé." Victime d'une encéphalite convulsivante à  dix mois, elle cesse d'être une enfant ordinaire. Son comportement agressif l'isole des autres et épuise ses parents. Internée en clinique puis au couvent ("Ma mère a toujours oscillé entre deux secours"), Françoise, malgré les traitements, demeure agitée. Une lobotomie pratiquée à l'adolescence, le 21 juin 1952, six mois avant la commercialisation des premiers neuroleptiques, la condamne et l'exclut totalement de la vie familiale, jusqu'à sa mort en 2014.

"Ni morte, ni vivante, ni vraiment absente ni tout à fait présente […] Elle envahit les pensées de chacun, elle est partout, elle obsède à chaque instant."

A l'aide des carnets rédigés par sa mère, l'auteur, dans un style épuré, reconstruit la vie de sa sœur, évoque la chambre "d'une disparue, d'une revenante", comble l'absence de celle qu'il n'a pas connue véritablement, manifeste son effroi,  son inquiétude et sa culpabilité face à cet abandon, "cette distance confortable" et par l'écriture, réhabilite une sœur, lui donne la place qu'elle n'a jamais pu occuper dans la famille, si excessivement  liée  à la mère, "quand je vois la sœur, je vois la mère, deux mères ou deux sœurs, je me demande", met en mots une souffrance et une solitude immenses.

L'auteur remonte, recherche dans l'histoire de ses grands-parents et parents, notamment de sa mère,  la faille, l'origine du malheur ("une intoxication au lait de vache pasteurisé […] La malédiction"), un lointain atavisme. Par petites touches comme par effleurement, il laisse entrevoir Françoise, enfant, bouleversée par les grossesses de sa mère, puis vers 12 ans, arrachée à sa famille pour être placée en asile psychiatrique puis chez les sœurs de la Visitation et  dans la maison Saint-François tenue par des Franciscaines et de nouveau en hôpital, jusqu'à son admission en maison de retraite.

Sans jamais s'attarder, comme si Pascal Herlem se tenait au loin, comme s'il fallait contenir la souffrance, sans indécence, il survole l'existence de Françoise en courts chapitres, en courtes phrases. Dire l'essentiel, avec toute la brutalité et la précision des mots, sans apporter de compléments pour nuancer ou adoucir. Une écriture sèche, cruelle qui éreinte le lecteur, l'indispose et le bouleverse. Pris dans cette intimité familiale, il est mis à mal, effrayé par tant de violence, presque empreint lui-même d'un sentiment de honte et de culpabilité, d'une douleur profonde,  même si les dernières pages laissent entrevoir une fine lumière et l'apaisement. « Alors, pour la première fois, il m'a semblé que je pouvais en rester là. Et compter sur le temps à venir pour repenser à toute cette histoire tranquillement. »

« J’oublie tout. Mon enfance fut une complète perte de temps. »

Shuna, fille d’une mère née au Bangladesh et d’un père anglais, se marie. La trentaine, dans l’Angleterre contemporaine, elle s’engage avec un Anglais qui a refusé de se convertir à l’islam. 

Sa famille, très pratiquante, la déshonore et refuse de venir à la cérémonie. Son père, Anglais roux aux yeux bleus, s'est converti jeune homme et a fait un mariage arrangé au Bangladesh. Sa mère, profondément croyante, a élevé ses enfants dans le respect de la religion musulmane. 

Son mariage qui se transforme en rendez-vous manqué la plonge dans ses souvenirs d’enfance marqués par sa double nationalité, le racisme et le poids de la religion.

Les textes prennent parfois des chemins de traverse pour être lus. Drole. Saugrenu. Impertinent. Mélancolique. Tendre. Acide.

Touchant. De ces textes que vous savez parfait à offrir, comme une bulle d’air emplie d’énergie et d’intelligence, qui touche juste quoi qu’il arrive.

La maison Actes Sud a fait le choix de créer une nouvelle collection de textes hybrides entre theatre et littérature, chez Papiers. Si certes à l’origine le texte était destiné aux planches , son adaptation inaugure donc la nouvelle collection Au singulier.

On baguenaude de saynètes en saynètes pour suivre le lent cheminement du deuil de son père par le personnage, entre épisodes familiaux, sa vie sexuelle, ses considérations sur comment va le monde monsieur , son ailurophilie (il comprendra). En funambule.

Si j’étais encore libraire, il serait en pile de 10 sur la table littérature. Vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Ce troisième tome du Sabre de Shibito de Missile Kakurai (pour les dessins) et de Hideyuki Kikuchi (pour le scénario) est une belle et grande surprise. Si le premier tome nous avait laissés curieux mais un peu perplexes, et le deuxième tome intrigués mais en attente, le tome 3 lui nous a conquis.

Shibito a découvert l'entrée d'une grotte poussé certainement par une sorte de souvenir vaporeux. Les compagnons de route de ce dernier vont pouvoir s'y reposer un peu. Un décide pourtant de le suivre à l'intérieur de la grotte. Il s'agit de Kinzô l'apothicaire toujours à la recherche d'un peu d'or. Il n'y trouvera pas ce qu'il escomptait et manque de faire écraser par un mystérieux samouraï de deux mètres de haut.

En fait, de samouraï il s'agit plutôt d'un automate. Et ce que recèle la grotte est encore plus troublant. On y trouve entre autres des armes de guerre d'une autre époque. De notre époque. Kinzô ne voit pas bien comment cela peut fonctionner et quel est l'intérêt de ces armes qui ont l'air trop massives pour être efficaces sur un champ de bataille. Shibito, lui ne dit rien mais semble en savoir plus...

Le tome que l'on attendait

Voilà enfin, le tome que l'on attendait ! Celui qui lance l'histoire et nous accroche définitivement aux pages du manga. Si les précédents tomes manquaient d'un héros fort et charismatique du fait du réveil un peu long de Shibito, ce troisième tome nous sert l'imminence du réveil complet de celui-ci. L'histoire commence à se développer de manière intéressante et de nouveaux éléments sont mis en place. Le tome 3 relance très agréablement ce titre qui aurait encore pu basculer dans une lecture insipide.

Petite précision ce tome se compose de deux parties. La première est la continuation de l'histoire des deux tomes précédents, et la deuxième est une préquelle. Cette deuxième partie qui coupe l'histoire principale nous laisse sur un double suspens intenable et ne pas attaquer le tome 4 dans la foulée serait bien difficile.

Une préquelle qui arrive à point nommé

Cela dit le moment était idéalement choisi pour glisser la préquelle, et on comprend enfin quel type d'homme était Shibito, et on entrevoit le destin qui lui est réservé. Beaucoup de questions y trouvent leur réponse comme la raison de l'éclair de lucidité qui a frappé Shibito lorsqu'il a affronté la princesse du clan Kaguragi ou encore la spécificité de son sabre. Un point qui a son importance quand même puisque le manga s'intitule Le sabre de Shibito.

Au niveau des dessins on appréciera le charac-design et particulièrement les expressions du visage très réalistes et finement esquissées. Certains arrières-plan et décors sont plutôt bien fouillés avec des détails bien nets. Le tout reste dessiné dans un style assez clair et si les trames sont un peu plus utilisées le mangaka nous gratifie quand même à l'occasion de quelques-uns de ses très bons crayonnés. Les combats enfin sont toujours aussi clairs et dynamiques.

Le Sabre de Shibito tome 3 est donc la révélation que l'on attendait. Le personnage principal prend corps et l'on attend un bel héros, de nouveaux éléments de l'intrigue se mettent en place, et un petit coup d'oeil astucieux vers le passé nous permet de saisir un peu mieux les événements qui vont avoir lieu. Le dessin comme toujours est de bonne qualité.

Le Sabre de Shibito tome 3 de Missile Kakurai (au dessin) et de Hideyuki Kikuchi (au scénario) est édité par 12 Bis. Et vous pourrez dévorer ses 192 pages pour 6,50 €.

Un mignon petit canard se promène tranquillement dans la savane quand il tombe nez à nez avec un crocodile qui fait la sieste. Notre petit héros n'a nullement l'intention de dévier de son chemin et somme le reptile de bouger de là, et vite ! Evidemment le crocodile ne compte pas se laisser enquiquiner par ce gringalet... Mais a-t-on vraiment affaire à un canard et un crocodile ?

Avec les aventures de son petit canard un brin schizophrène, fera hurler de rire petits et grands. Mais derrière le rire un message important est transmis aux petits : peu importe son apparence physique, ce qui compte c'est l'idée qu'on a de soi, car la confiance en soi permet de réaliser et réussir tout ce qu'on veut.

Des illustrations dans les tons ocres et verts, un graphisme simple pour un joli petit album cartonné qui réjouira autant les enfants que leurs parents. Et si vous avez trouvé Je suis un lion bien trop court, vous pouvez lire, dans la même collection et du même auteur, Je veux voler dans lequel un petit oiseau aimerait bien apprendre à voler, mais son papa est bien trop occupé pour lui consacrer du temps.

Des textes drôles et tendres pour enseigner la vie aux jeunes enfants.

Le Caire, années 1980. La vie ordonnée de Tarek se transforme en prison dorée. Jeune médecin, il succède à son père à la tête du cabinet familial. Son quotidien oscille entre une profession exigeante et une vie de famille complexe, peuplée d'une épouse discrète mais aimante, d'une matriarche autoritaire passionnée par la France, d'une sœur confidente et d'une domestique détentrice des secrets de famille.

L'initiative de Tarek d'ouvrir un dispensaire dans le quartier défavorisé du Moqattam lui offre un renouveau, redonnant du sens à son engagement professionnel. Cette nouvelle activité prend un tournant inattendu lorsqu'une amitié surprenante se noue entre lui et Ali, un résident du quartier que Tarek décide de protéger.

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Comment un homme qui semble manquer de tout peut-il enrichir la vie de celui qui paraît tout posséder ? Bientôt, un vent de liberté souffle sur l'existence de Tarek, remettant en question ses convictions et bouleversant son existence.