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Histoire du Caucase au XXe siècle

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Histoire du Caucase au XXe siècle

L'histoire du Caucase contemporain, ancienne région de contact entre les empires, est un parcours au fil d'un siècle de relations entre Russie, Turquie et Iran. Des premières années du XXe siècle aux conséquences de la chute de l'Union soviétique, ces territoires de confins furent l'objet d'enjeux politiques et militaires, mais aussi économiques, culturels et migratoires exacerbés par cet ancrage géographique à la croisée des influences. Comment la densité d'un espace frontalier turbulent se retrouve-t-elle au coeur de politiques qui visent à l'homogénéiser et à l'intégrer dans des espaces de plus en plus nationaux ? Comment passe-t-on d'une frontière ouverte, vécue de manière fluide par les populations, à ce lieu de confrontation, politique ou idéologique ? Tandis que la question de la circulation des hommes a pris ces dernières années un caractère dramatique, Etienne Peyrat livre les clés pour comprendre la nature même des frontières et de leur évolution dans le monde contemporain, entre jeu des puissances et vie des sociétés.

10/2020

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Une traversée de siècle

A travers cet ouvrage, Philippe Taret raconte la traversée de siècle d'un "inconnu de l'histoire ", Pierre Guy, bâtonnier de l'ordre des avocats de Grenoble de 1938 à 1945. Nourri d'une recherche fouillée ayant mis à jour une documentation en partie inédite, l'ouvrage aborde le parcours de ce notable provincial à travers son milieu social et familial, entre la Haute-Savoie de la fin du XIXe siècle et Grenoble à partir du début des années 1920. Au fil des pages, le parcours de Pierre Guy, qui traverse les deux guerres mondiales, vient éclairer de manière étonnante l'histoire de ces conflits majeurs du XXe siècle : au sein de l'ambulance alpine du Caucase entre 1917 et 1919, jetant un jour singulier sur la première guerre en Perse qui déboucha sur des massacres inter-religieux ; au sein du barreau de Grenoble entre 1938 et 1945, où sa carrière d'avocat culmina lors de l'épuration, ayant la lourde charge de la défense des miliciens de Grenoble dont six furent fusillés, le 2 septembre 1944, au terme d'un procès expéditif. Cet épisode marquant de sa vie permet une réflexion sur l'indépendance de la justice et les droits de la défense dans une période tragique et met en lumière le rôle du barreau de Grenoble pendant l'Occupation et à la Libération.

03/2022

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Russie

L'âge soviétique

L'âge soviétique, ouvert en 1917, s'est-il refermé en 1991 ? Comment comprendre aujourd'hui cette trajectoire singulière ? Pour répondre à ces questions, cet ouvrage propose une traversée du XXe siècle soviétique, lequel prend naissance dans les révolutions de la fin de l'empire russe, cristallise dans le stalinisme et s'achève par l'éclatement de l'URSS en quinze Etats indépendants qui empruntent des voies distinctes. De l'Eurasie septentrionale à l'Asie centrale et au Caucase, cette trajectoire se déploie à plusieurs échelles, des circulations et rapports de force mondiaux aux mutations locales. Ce livre croise la grande histoire politique, propice aux clivages interprétatifs, et l'étude des pratiques économiques, sociales et culturelles quotidiennes. Façonnées par les épreuves et les épisodes de grande violence, travaillées par les rationalités modernisatrices des pouvoirs politiques et scientifiques, les sociétés soviétiques et postsoviétiques montrent aussi leur autonomie dans leur quête d'une vie acceptable. L'exploration de ces dynamiques offre des appuis pour mieux comprendre l'expérience soviétique et ses débordements contemporains, entre pratiques autoritaires et insubordinations critiques.

10/2021

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Littérature turque

Regarde donc l'Euphrate charrier le sang

La petite population grecque de l'Ile-Fourmi - sorte de paradis miniature sur terre - vit en bonne intelligence avec les villages turcs de la côte. Mais nous sommes en 1923, et le traité de Lausanne prévoit un gigantesque échange des populations pour mettre fin à la guerre. Le roman de Yachar Kemal débute au moment où la nouvelle de l'exil forcé éclate sur l'île, comme partout en Asie Mineure, où plus d'un million de Grecs doivent faire leurs bagages, tandis qu'un demi-million de musulmans doivent quitter la Grèce. Le jeune Vassilis, survivant de l'enfer des Dardanelles et du front du Caucase, refuse de partir. Il se cache, seul dans l'île désertée par tous, ayant juré sur la Bible de tuer le premier qui y mettra les pieds. C'est un étrange personnage, Poyraz Musa, jeune officier ottoman, lui aussi héros de la guerre et fuyant visiblement son passé, qui débarque le premier sur l'île, décidé à s'y installer. Les deux hommes vont alors se croiser au fil d'un étrange jeu du chat et de la souris, où les horreurs de la guerre qu'ils ont partagée ne sont jamais absentes. Ce dernier roman de Yachar Kemal revient sur un chapitre oublié de l'Histoire du XXe siècle, d'une actualité malheureusement intacte, et impressionne le lecteur par son souffle épique exceptionnel.

06/2004

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Intelligence artificielle

L'Intelligence artificielle ou la course à la puissance

Que l'irruption de l'Intelligence artificielle (IA) ouvre un monde, bouleversant le nôtre, semble (déjà) entendu. La rapidité - la violence - de sa diffusion, la variété de ses applications, ou encore la difficulté à penser sa dynamique même de développement, tout semble promettre d'inconnues révolutions dans tous domaines : l'économique, le militaire, le diplomatique, la vie sociale tout entière... Dans le champ économique, les gigantesques capacités de recueil et de traitement des données de masse ébauchent des développements de marchés mal imaginables. Les entreprises qui sont à l'origine de l'élaboration des moteurs d'IA maîtrisent pour l'heure ses dynamiques d'extension bien mieux que les Etats eux-mêmes, avec en perspective des moyens inédits de peser sur les échanges mondiaux de toute nature. Acteurs majeurs de la mondialisation, ces entreprises-mastodontes campent désormais au premier rang des acteurs du jeu international. Les plus récents conflits ont permis de mesurer à quel point une IA naissante a déjà modifié nombre de pratiques guerrières. En Ukraine ou à Gaza, on observe ainsi une transparence accrue du champ de bataille, l'aide aux ciblages et l'élargissement de leur champ, et plus généralement les modifications des règles classiques du renseignement opérationnel et stratégique. Même si cette IA, sous ses diverses formes, ne constitue pas un changement absolu du jeu guerrier - il faut toujours des hommes pour tenir le terrain et on peut résister à Gaza même au rouleau compresseur israélien -, elle témoigne de changements déjà advenus, ou promis : les dévastatrices méthodes de ciblage israéliennes, les limitations de l'intervention humaine dans la prise de décision qu'exige la rapidité de la machine, demain la possible maîtrise de ces techniques par des acteurs asymétriques et une vulnérabilité croissante de nos échafaudages cyber... Si la diplomatie est d'abord affaire d'image, de discours et de dialogue, la multiplication des informations, des représentations, des capacités de peser sur les opinions indépendamment des discours structurés par les politiques a toutes chances de bouleverser le jeu. Elle peut certes donner aux Etats de nouveaux moyens de connaissance, de communication ou d'influence, mais ceux-ci devront se confronter aux moyens innombrables et mal maîtrisables d'autres acteurs. C'est sans doute l'ensemble du champ de l'action diplomatique qui devra être revu pour se préserver, ou s'adapter, bien au-delà des habituels démentis et mises au point face aux déferlantes de désinformation, bref des stratégies réactives et inaudibles. Plus largement, c'est la base sociétale elle-même qui se trouve mise en cause, sans doute dans un double sentiment. D'un côté, on peut croire disposer de moyens de connexion et de connaissance potentiellement infinis, ne dépendant d'aucune autorité classique visible. A l'inverse, rôde la vague perception d'une insécurisation totale : l'impossibilité de distinguer le vrai du faux, de tracer l'origine des informations, de limiter leur diffusion, bref de faire le départ entre le légitime et l'illégitime - distinction au fondement de toute relation sociale et de toute politique rationnelles. Ajoutons ce qui n'est plus seulement une perception : l'incapacité de ses concepteurs mêmes à expliquer les voies et dynamiques de développement de l'IA. L'intelligence humaine ne sera pas dépassée, mais elle pourra être contournée, marginalisée... Face à ces perspectives, qui peuvent froidement être dites angoissantes au vu de l'éclatement des acteurs, des concurrences de puissance et de la place relative (importante par les budgets de développement, limitée par leur pouvoir de contrôle) qu'y occupent les Etats, la question de la régulation internationale se pose avec acuité, urgence. Ce qui suppose qu'on s'accorde sur les méthodes d'évaluation du phénomène, sur les acteurs concernés, sur les forums efficaces... Un défi énorme, à inscrire au cahier des charges d'une vaste redéfinition du multilatéralisme, qui se fait attendre. L'événement attendu du 4 novembre changera-t-il la politique étrangère américaine, la présence des Etats-Unis dans le monde, les expressions de leur puissance ? Si la réponse ne l'est pas, les grilles de lecture sont à peu près connues. Le débat diplomatique américain est marqué par un traditionnel et régulier balancement entre la tentation du repli sur un monde interne et proche, et celle de la projection pour ordonner le monde extérieur ; et, historiquement, par le balancement concret entre deux grandes zones d'engagement - et de guerres au XXe siècle - : l'ouest du Pacifique et l'est européen. Ces grilles classiques de déchiffrement devant être croisées, à chaque temps, avec les interpellations de l'actualité. L'actualité américaine présente, c'est structurellement l'émergence de la concurrence stratégique chinoise. Une concurrence bien réelle, mais pour une issue encore incertaine. Autrement dit, il semble à Washington encore possible d'empêcher, voire de freiner drastiquement, l'affirmation de puissance globale de Pékin. Conjoncturellement, s'imposent les ressauts d'une vieille histoire qui se faisait à l'ouest : le délitement de l'empire russe et l'instabilité du monde arabo-israélien. Au-delà du résultat électoral, c'est sans doute l'équilibrage entre les exigences de long et de court termes qui contraindra l'évolution de la politique d'engagement américaine dans le monde. L'obsession chinoise, transpartisane, a toutes chances de demeurer structurante pour les quatre années à venir : ses modalités d'expression peuvent varier, plus dures ou plus souples, tout en restant bridées par une interdépendance réelle, en particulier au niveau technologique. A l'est, Washington n'aura sans doute d'autre choix, quel que soit l'élu, que de peser pour un gel négocié du conflit russo-ukrainien, en transférant le travail de long terme aux Européens, sous garantie lointaine d'une OTAN à la fois revivifiée et au poids relativisé dans la stratégie globale de l'Amérique. Autrement dit, l'Alliance atlantique demeurera, que nul n'en doute, un élément essentiel de la puissance américaine mais plus au sens politique que militaire : les Européens étant priés - courtoisement ou agressivement, c'est selon... - de se prendre davantage en charge. Au Moyen-Orient, tout sera fait pour ramener le conflit israélo-palestinien à un niveau "gérable" - militairement et politiquement, en particulier avec le développement des relations officielles entre Tel Aviv et ses voisins du Golfe. Mais c'est l'Iran qui constitue la clé de la stabilisation de la région, un Iran écartelé entre ses problèmes internes de stabilité, la nécessité de préserver une influence régionale acceptable et ce qui reste d'esprit missionnaire à la République islamique ou à ses affidés. Pour les Européens, peser sur une situation plus fluide qu'il n'y paraît, c'est sans doute : inventer un modus vivendi stratégique à l'est de l'Europe, sans oublier les aires décisives que constituent le Caucase et la mer Noire ; réapparaître comme acteurs médiateurs et pacificateurs au Moyen-Orient, y compris dans les négociations avec Téhéran, et pas seulement comme reconstructeurs de ce que les autres détruisent ; et définir une politique plus claire vis-à-vis de la puissance chinoise, sans pour autant se parfumer d'être une "puissance du Pacifique" ... Géographie oblige : "Pendant longtemps l'Histoire a fait la géographie, les armes à la main... Aujourd'hui, c'est la géographie qui fait l'Histoire".

09/2024

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