Des missiles Tomahawk s’écrasent sur le pont High Level d’Edmonton, l’envoyant s’effondrer en trois énormes portions sur la rivière en dessous. Des escadrons américains et russes s’échangent des coups de feu et des grenades dans la cage d’escalier de la tour de Calgary. La population de High Level se révolte, armée de fusil à pompe et de couteau de chasse, luttant contre des envahisseurs venus des Territoires du Nord-Ouest.
Tom Clancy, le maître du roman à suspense technologique américain a choisi Alberta comme décor pour son nouveau roman. Pulp fiction s’est déplacé à Wildrose Country. Cette province du Canada, ainsi nommée en référence à la quatrième fille de la reine Victoria est ainsi devenue le terrain de jeu de l'auteur Tom Clancy.
Ce livre s’intitule EndWar, il est sorti le mois dernier en Amérique du Nord, en parallèle du jeu vidéo. Celui-ci fut écrit sous le pseudonyme de David Michaels, et utilise tous les clichés et stéréotypes du genre. Des éléments que les habitués de l'auteur quelque peu pro-américain retrouveront sans peine. Mais quand la zone de combat met en scène des noms comme Red Deer, la Grande Prairie (tout tourne autour du pétrole évidemment) et Fort McMurray, on se doit de rester alerte et de voir.
Des machines très bien rodées
On ne fait pas suffisamment attention aux livres de Tom Clancy de nos jours, pas plus qu’à la machine littéraire James Patterson, le seul qui produit en moyenne trois titres par an. Clancy et Patterson travaillent quotidiennement avec des collaborateurs selon un processus d’échange constant où ils fournissent l’intrigue et quelques brouillons puis laissent le soin de l’écriture à d’autres. C’est effectivement du scénar sans cervelle, mais cela leur rapporte clairement des millions. On ne peut toutefois ignorer leur popularité. Patterson, à ce titre, a été sacré auteur le plus emprunté dans les bibliothèques britanniques.
L’intrigue se passant dans un futur proche, EndWar nous délivre un récit d’une 3e Guerre mondiale, où les Russes (NdR : si, promis...) lancent une invasion d’Alberta en passant par les Territoires du Nord-Ouest avec la ferme intention de s’approprier les vastes terres pétrolifères et redonner à la Mère Patrie son statut de superpuissance mondiale.
La guerre, rien de plus inspirant...
Le 1er ministre canadien fictif, un Robert Emerson, est décrit comme « aussi faible que conservateur » et ne déroge pas à son statut en restant particulièrement inutile. Avec les forces russes capturant les rues d’Edmonton et de Calgary, Emerson fâche le président américain en refusant de déployer les forces canadiennes dans ce conflit. Il prend le parti que le Canada a plus à y perdre s’il fait quelque chose.
« Et si nous jouons les victimes de deux super puissances démoniaques, nous pourrions bien gagner quelque chose: la sympathie du Monde » déclare ensuite Emerson, preuve de sa realpolitik de poule mouillée. Le compte des cadavres s’envole alors que des « tirs cinétiques » pulvérisent un convoi russe sur l’autoroute menant au nord d’Airdrie, l’action devient alors encore plus tendue quand des terroristes cachent des petits engins nucléaires à Edmonton et Calgary avec un détonateur enclenché sur 48 heures.
Comment tout cela va finir ? On attend sa publication en France pour tout vous en dire...