Bruno Racine, président de la BnF, concernant l'accord entre Google et la bibliothèque de Lyon, estime que « la nouvelle peut être accueillie de manière tout à fait sereine ». D'autant que cela « ne change rien en ce qui concerne la BNF et ses programmes ».
Et d'ajouter : « La BNF est engagée dans une numérisation massive de ses fonds patrimoniaux et, d'autre part, le projet de bibliothèque numérique européenne est maintenant lancé de façon irréversible. »
Rappelons en effet que voilà deux ans, Jean-Noël Jeanneney, qui occupait alors le poste de Jean Racine avait plus que largement récusé le projet de Google, de numérisation globale et massive. Il redoutait en effet « la rencontre entre souci affiché de servir l'humanité et les intérêts » du géant américain, autant que des utilisations qui seraient faites des fichiers.
Jean-Noël Jeanneney en appelait alors à « une réaction européenne » pour contrer un travail fait « dans un esprit américain », pointant du doigt des choix contestables.
Le danger du monopole est aujourd'hui passé, estime M. Racine, pour qui la « page est maintenant tournée ». « Il n'y a aucune raison aujourd'hui de craindre que l'accord entre Lyon et Google compromette ces priorités. Si j'ai un voeu à former, c'est que ces données numérisées puissent être versées un jour prochain à la bibliothèque numérique européenne », expliquait simplement M. Racine à l'AFP.
On pourrait cependant redouter que la seule présence de Google, depuis le retrait de Microsoft dans ce domaine, accentue au contraire une position dominante...