« Une drôle de guerre », voilà, selon Bernard Perret, à quoi nous assistons depuis quelques années sur .
Ainsi, tant la dilapidation des ressources naturelles que l’augmentation des inégalités entre les pays et à l’intérieur de leurs frontières respectives n’est plus susceptible se poursuivre indéfiniment. En 2005, les 500 personnes les plus riches du monde gagnaient autant que les 416 millions les plus pauvres. Une telle disparité représente une menace réelle pour la paix et la stabilité des démocraties.
Bernard Perret n’adhère cependant pas aux théories de la décroissance qui sont pourtant dans l’air du temps…
En effet, l’auteur est polytechnicien, ingénieur général des Ponts et Chaussées, administrateur de l'Insee et spécialiste de l'évaluation des politiques publiques. C'est un haut fonctionnaire respecté pour sa compétence et son sérieux. Selon lui, il faudrait être de mauvaise foi pour faire la fine bouche sur les bienfaits de la croissance.
Dès lors, nous sommes confrontés à un choix : le souci des générations futures face à nos consommations irréfléchies. La crise écologique impose de subordonner le souhaitable au nécessaire. En effet, « la protection de l’environnement n’est pas un objectif supplémentaire qui viendrait s’ajouter aux objectifs économiques et sociaux du développement, c’est la contrainte vitale à partir de laquelle tout doit être repensé.»
L’auteur ne se contente donc pas de critiquer le système actuel, il énonce qu’il faut remettre l’économie à sa place, l’obliger à respecter les contraintes écologiques vitales pour la société.
Pour y parvenir, le rôle de l’État doit être réaffirmé (sans qu’il s’agisse d’un retour à l’interventionnisme que l’on a pu connaître). Ainsi l’État demeurera le lieu privilégié d’expression d’une volonté collective car il est le seul à pouvoir le faire. De plus, il faudra également « apprendre à gérer ensemble ce qui appartient à tous » et constitue donc un bien commun.
Ces changements sont aujourd’hui incontournables. Cependant, le développement durable ouvre de nouveaux champs, la qualité (de l’environnement, de l’habitat, mais aussi et surtout du vivre ensemble) remplacera la quantité. En ce sens, Bernard Perret énonce comme un fait établi que nous devons économiser les ressources de la nature. En revanche, nous pouvons toujours penser sans compter…
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