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Vilfredo Pareto

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Sociologie

Vilfredo Pareto, génie et visionnaire

C'est en 1916 qu'est paru à Florence l'oeuvre majeure de Vilfredo Pareto, le Traité de sociologie générale. Il n'a été lu, pour autant qu'il l'ait été, qu'après la guerre de 1914-1918. Pareto devait mourir en 1922.Tout se passe comme si cette oeuvre puissante avait été censuré en Europe. Elle fut honorée du bout des lèvres en Italie. En France, le Traité fut publié en 1917-1919 dans la traduction de Pierre Boven revue par l'auteur. Les professeurs de sociologie ne parlent pas de Pareto, ils ne le mentionnent pas dans les bibliographies. On explique cette censure, ce phénomène de résistance, par le fait qu'il était fasciste. On oublie que le fascisme, dans les années 1920, avait droit de cité et qu'il était couvert d'éloges par des hommes d'Etat de pays démocratiques. D'ailleurs quand Mussolini prit le Pouvoir, le Traité était déjà paru, et tout ce que Pareto avait à dire, il l'avait dit. Certaines attitudes vis-à-vis de lui ressemblent plus à des rites de conjuration, des entités sociales qu'il aimait bafouer, ce ne sont que des pratiques propitiatoires. Il est temps de réhabiliter cette pensée qui a vaincu l'oubli, on peut de moins en moins impudemment l'ignorer. "Le génie est l'aptitude de voir des choses invisibles, de remuer les choses intangibles, de peindre les choses qui n'ont pas de traits" (Joseph Joubert). "Lorsqu'un vrai génie apparait dans le monde, vous le reconnaissez à ce signe que tous les sots sont ligués contre lui" (Eric Freron).

02/2019

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Sociologie

Oeuvres complètes. Tome 15, Le mythe vertuiste et littérature immorale

En été 1910, Pareto s'aperçoit, en mettant de l'ordre dans les matériaux recueillis pour le Traité, qu'il a réuni une grande gerbe de faits pour illustrer la théorie des "dérivations". S'il avait placé tous ces faits dans le Traité, il aurait rendu encore plus lourd un livre qui avait déjà des proportions gigantesques. Que faire? Les journaux étaient remplis d'articles sur la pudeur, de défenses de la décence. Les ligues vertuistes prospéraient et se manifestaient ouvertement, de sorte que la tendance que ces faits illustraient pouvait intéresser le public. Et voilà que Pareto soustrait alors au Traité une poignée de fiches qui avaient été recueillies pour lui et il écrit en moins de trois mois Le Mythe vertuiste et lu littérature immorale. Ce petit livre nous révèle quelles lectures Pareto avait faites et leur abondance: aux classiques latins et grecs se sont ajoutés les textes chrétiens recueillis par Migne, qui, dans sa bibliothèque de Céligny, étaient rangés à côté des Satires et des Epîtres de Boileau, des écrivains de l'Encyclopédie et des œuvres complètes de Voltaire et de Machiavel. Le Mythe peut-il être considéré comme la manifestation la plus brillante du tempérament voltairien de Pareto? Assurément l'humour y est brutal, la perspicacité psychologique, le sens de la perception juste, le réalisme de l'observateur capable d'entrevoir le détail atroce et révélateur. Pareto dénonce et se moque, il ensevelit ses malheureux adversaires sous une avalanche de sarcasmes, il use et abuse d'une érudition historique qu'une édition critique du livret révélerait facilement chaotique et parfois même incertaine. L'histoire antique, médiévale et moderne est lancée, avec violence et amertume, à la tête des vertuistes d'hier et d'aujourd'hui. Bien que cet opuscule soit animé, d'un bout à l'autre, d'une indignation sincère, d'un sens de la protestation très véhément, d'une irrévérence joyeuse, on oublie facilement que Le Mythe est un écrit sociologique et que Pareto lui attribuait, sans vanité aucune, la dignité d'une recherche sociologique objective. Il ne s'agit pas simplement d'un avertissement ou, comme on l'a dit, d'une "longue digression" née de l'accumulation trop rapide de notes et de documents en vue de l'énoncé définitif de la doctrine des dérivations. Peut-être la vocation d'écrivain maudit et l'antipathie, quasi épidermique, pour les moralistes de toutes espèces, ne furent-elles pas totalement étrangères à la décision d'écrire Le Mythe vertuiste. Ce petit livre est une introduction, d'allure légère, à la théorie des dérivations. Du reste, la correspondance parétienne confirme cette interprétation: peu d'allusions au livret (et Pareto n'était pourtant pas avare d'indiscrétions sur ses travaux en cours) mais un vrai torrent de renseignements sur la doctrine des dérivations et sur celle des résidus. C'est parce que Le Mythe... et le Traité formaient un tout dans l'esprit de Pareto. Le livre fournit, en fait, un répertoire détaillé d'une classe particulière des dérivations, et en même temps, à partir d'une classe bien déterminée, la documentation qui dans le Traité sera placée dans une perspective plus grande et plus juste.

01/1971

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Economie

Oeuvres complètes. Tome 21, Faits et théories

Cet ouvrage, publié en 1920, est l'avant-dernier que Pareto a fait éditer de son vivant. Il s'agit d'un recueil de textes (articles et études), qu'il a donnés à des revues durant la dernière période de sa vie. Le sociologue avait déjà percé sous l'économiste, et de façon toujours plus prépondérante la réflexion sur la politique occupait une place prédominante. C'est donc à propos de questions délimitées que Pareto affirme dans ces écrits la maîtrise de sa pensée, en appliquant à des analyses ponctuelles les principes de la méthodologie qu'il venait d'élaborer (action logique et action non-logique, procédure logico-expérimentale, différence entre résidus et dérivations). En même temps cet ouvrage prend un caractère testamentaire, du fait que Pareto y a joint un long épilogue, dans lequel il résume les grandes lignes de sa pensée, tout en apportant parfois l'une ou l'autre précision nouvelle. Saris doute l'ouvre de Pareto est-elle en général touffue, pleine de digressions parfois ennuyeuses, mais il faut également reconnaître que l'auteur possédait le sens du trait. On trouvera dans Faits et théories quelques formules bien frappées, qui ramassent de façon saillante l'essentiel de l'un ou de l'autre aspect de sa pensée. Si l'on considère la substance de cet ouvrage, il excite l'intérêt du lecteur à divers titres. Tout d'abord il présente de nombreux éléments d'autobiographie intellectuelle, principalement en ce qui concerne l'évolution discutée de Pareto. La pensée globale d'un auteur peut ne pas être "homogène". S'il est attentif aux faits qu'il analyse et aux problèmes qu'il rencontre il est obligé, à moins d'être un dogmatique de ses propres idées, d'élargir son horizon, de modifier ses méthodes, d'adopter des points de vue nouveaux, d'infléchir la ligne générale de ses réflexions et parfois de se mettre en question lui-même. Cela ne va pas sans hésitation, variations et parfois contradictions, que l'on aurait tort de lui reprocher. Au contraire il témoigne ainsi de son ouverture d'esprit et de sa capacité à dominer ses propres préjugés. L'originalité consiste précisément à tracer de nouvelles voies, de rompre avec d'anciens maîtres, sans pour cela les renier, d'accepter certaines équivoques et obscurités. C'est à ce prix qu'une recherche progresse. Il faut du temps à une pensée avant qu'elle ne parvienne à maîtriser le champ qu'elle entend explorer. C'est dans cette optique qu'il faut lire ce livre, que ce livre est important.

01/1976

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Economie

Oeuvres complètes. Tome 14, La liberté économique et les événements d'Italie

Ecrit au lendemain de la plus violente répression policière de l'histoire de l'Italie moderne, ce livret est à la fois un témoignage et une analyse rigoureuse d'un événement politico-social. L'histoire apparaît à Pareto comme une lutte entre la bourgeoisie, diminuée et affaiblie, et une classe ouvrière courageuse, combative et hardie. Cependant, l'une et l'autre font usage de théories qui masquent la réalité des événements historiques; pour les découvrir et les reconnaître, il faudra abaisser ce masque. Ainsi est amorcé - entre autres - le passage de l'étude de l'économie à la sociologie des systèmes politiques. Comme Marx et Freud, Pareto nous a montré un processus d'exploration de l'inconscient collectif. Il est indubitable qu'il l'a fait sans aucun respect de la raison, avec passion et violence polémique. Raymond Aron a écrit: "il pense simultanément contre les barbares et contre les civilisés, contre les despotes et contre les démocrates naïfs, contre les philosophes qui prétendent trouver la vérité dernière des choses et contre les savants qui s'imaginent que seule la science a du prix." G. Busino s'est demandé par contre: "Pareto qui nous montre, par son langage apocalyptique, que la vie est un enfer, que la cruauté est éternelle, que nous sommes les victimes de nos propres illusions et de nos propres mythes, Pareto qui nous pousse à voir comment les conflits et les équivoques sont ou peuvent être, ne nous aide-t-il pas à vivre en hommes sans préjugés, insensibles aux utopies et aux mythes, jaloux de notre liberté?"

01/1970

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Sociologie

Oeuvres complètes. Tome 11, Sommaire du cours de sociologie suivi de Mon journal

Comme Marx et Freud, Pareto, bien que partant de points différents et ne visant aucun but concret, nous a montré un processus d'exploration de l'inconscient collectif. Il est indubitable qu'il l'a fait sans aucun respect de la raison, avec passion et violence polémique. Le fait que, comme le dit R. Aron, "il pense simultanément contre les barbares et contre les civilisés, contre les despotes et contre les démocrates naïfs, contre les philosophes qui prétendent trouver la vérité dernière des choses et contre les savants qui s'imaginent que seule la science a du prix", signifie-t-il vraiment que Pareto a voulu construire "la science contre la raison"? On peut en douter, si l'on croit que le fait d'indiquer les contingences, de montrer les contradictions, de mettre en évidence les irrationalités est déjà en soi une manière de les surmonter et donc de les vaincre. La critique de la raison ne démontre pas que Pareto la déprécie; au contraire, elle montre que la raison est intégrée dans une vision dans laquelle trouvent place, sans être soumis à un examen qualitatif et hiérarchisant, tous les éléments qui constituent concrètement l'action de l'homme. Pareto qui nous montre, par son langage apocalyptique, que la vie est un enfer, que la cruauté est éternelle, que nous sommes les victimes de nos propres illusions et de nos propres mythes, Pareto qui nous pousse à voir comment les conflits et les équivoques sont ou peuvent être, ne nous aide-t-il pas à vivre en hommes sans préjugés, responsables et courageux, insensibles à la rhétorique, aux utopies et aux mythes, à être jaloux et orgueilleux de notre liberté?

01/1967

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Sociologie

L'Année sociologique Volume 73, N° 1/2023 : Vilfredo Pareto (1848-1923)

Pour le centenaire de la mort de Vilfredo Pareto, ce numéro revient sur les domaines essentiels de l'oeuvre parétienne, grâce à des auteurs étrangers et français de quatre disciplines différentes (actuariat, économie, histoire, sociologie) et dont les compétences sont avérées sur les thèmes qu'ils se proposent d'aborder. Il y est question du renouvellement de la pensée de Pareto à travers des auteurs contemporains. Après l'analyse historiographique, viennent les études de ses fondamentaux philosophiques (sa " théorie sociologique des croyances collectives " ou sa critique du socialisme et du protectionnisme) et mathématiques (avec sa courbe des revenus qui est devenue un classique de la sociologique économique), suivies de contributions plus spéciales sur la théorie économique et la sociologie économique. Si " l'économie est une petite partie de la sociologie, et l'économie pure est une petite partie de l'économie " comme Pareto se plaisait à l'écrire, l'effacement de son oeuvre dans la sociologie actuelle est loin d'être total : certaines de ses idées fortes développées en matière de répartition (comme la courbe de distribution des revenus) et de mobilité sociale (sur la circulation des élites) sont toujours d'actualité dans les travaux contemporains.

05/2023

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