Au final, ce fut sans étonnement qu'Antoine Gallimard, venu sur son scooter à l'hôtel Lutetia - et reparti avec d'ailleurs - aura été nommé à la présidence du SNE. Un vote loin d'être en carton, contrairement à ce que les urnes pouvaient laisser entendre, et qui aura pour l'occasion réuni tous les présidents des différentes sections du SNE.C'est avec l'arrivée de Christine Albanel et Jacques Toubon, venus saluer l'élection, que les réflexions seront allées bon train.
Celles du président arrivant, heureux de suivre la voie que Serge Eyrolles aura tracée durant ces dix-neuf années et qu'il s'engage à poursuivre....
Celles de Christine Albanel, regrettant que l'on n'ait pas su, ni pu sauver le CELF - avis aux amateurs de procédures désespérées - mais pour qui cet univers suscite toujours autant de mobilisation et de passion. « Le livre reste une cause nationale », précise l'ancienne de la rue de Valois, qui voit dans ce monde une préoccupation majeure. « Même l'iPad, qui provoque interrogations et espoirs est vu au travers du prisme du livre, cela devrait nous donner confiance. Et envie de se battre pour lui. »
Quant à Jacques Toubon, le prolifique, il salue ces ex- la rue de Valois et retracera rapidement le parcours qu'il a accompli avec Serge Eyrolles. Que ce soit sur le photocopillage, le déménagement du Salon à la Porte de Versailles, vécu comme un traumatisme à l'époque, l'ancien ministre salue la carrière bien menée de Serge Eyrolles.
Reste que « les problèmes sont tous devant nous. Aucun n'est résolu et toutes les questions sont ouvertes », notera-t-il. La feuille de route que Serge Eyrolles a laissée à Antoine Gallimard, il exhorte ce dernier à la remplir, autant qu'il invite la France à se mobiliser avec les autres acteurs européens pour que la Communauté européenne fasse avancer les dossiers.
« Le président Sarkozy lui-même a défendu le rôle que la profession a à jouer, un rôle important, tant à travers son syndicat que surtout dans l'union dont ses acteurs peuvent faire preuve. [...] La mission d'Antoine est une mission de service public. » Et sans se rendre compte que le président qui vient d'arriver pour deux ans a déjà les épaules qui lui pèsent, Jacques Toubon ajoute : « Une mission qu'il remplira entre 2010 et 2020. »
Vas-y Antoine ! Merci Serge !
Et voilà comment on en colle pour 10 ans à une âme de bonne volonté... « Vas-y Antoine ! Merci Serge », conclura le ministre, particulièrement enthousiaste...
Le mot de la fin, on le laissera évidemment à Serge Eyrolles, ému, comme l'on s'en doute, de quitter ce poste, bien plus que de ne pas avoir reçu Frédéric Mitterrand, indisponible - l'AFP s'est procuré copie du mot de son médecin... « Il aura été difficile de convaincre Antoine de prendre cette place », commence-t-il, avant d'ajouter avec un grand sourire qu'une élection à 87 % des voix, c'est toujours assez loin de ce que l'on appellerait de la démocratie...
Fier de s'être battu pour les petits, les moyens et les grands (et contre eux de temps en temps...), pour les libraires et les lecteurs, Serge Eyrolles quitte sa présidence avec émotion, gardant une pensée pour tous : « Je vous aime. »