Les matérialismes philosophiques. [colloque, Cerisy-la-Salle, septembre 1995

La philosophie appréhendée par la très grosse tête artiste Michel Foucault, passe toujours par des phases historiques : d’abord le philosophe guérissait les âmes, interprétait les rêves, et cherchait à nous réveiller de notre oubli. Puis la révolution cartésienne et son « discours vrai », et depuis Nietzsche ? Plus récemment encore ? –, la philosophie a reçu en partage une tâche qui ne lui était point jusqu’ici familière : « Celle de diagnostiquer et de prophétiser l’instant. »

« Je, ici, à présent », voici l'exigence de la philosophie moderne. On ne parle plus de Vérité, d’Âme, de Monde, du Bien, du Mal, mais de la vie : d’abord, ce fut l’Histoire, la tragédie, puis le baroque allemand comme chez Benjamin, les archives des hôpitaux psychiatriques pour Foucault, et aujourd’hui TikTok, instagram… On découvre le visible. Le « maintenant » du discours quotidien face aux discours scientifique et littéraire, affranchis de ce maintenant.

Fini les lois universelles, les grandes idées, aucune instance extra-historique : la subjectivité, la volonté de puissance derrière toute utilisation du mot « vérité », sont démasquées. Tout est expérience, rapport à, dynamique, langage. Michel Foucault, intégrant ce constat, proposera des histoires de.

Dans un entretien réalisé au Japon en avril 1978, Foucault soutient que Friedrich Nietzsche est le premier à définir la philosophie comme « l’activité qui sert à savoir ce qui se passe et ce qui se passe maintenant », en attribuant donc au philosophe le rôle de « diagnosticien » de l’actualité. Son époque est celle de Roland Barthes qui argumente sur le catch ou Georges Perec qui décrit des recettes de cuisine.

Ce texte inédit a été exhumé des 28.000 pages du fonds Foucault acquis par la BnF en 2013. Devrait arriver prochainement, entre autres, une édition des cours sur Nietzsche qu’il donna à Vincennes avant de passer au Collège de France.

Revenons aux grands classiques du XVIII° siècle avec aujourd’hui un extrait des Lettres philosophiques (1734) de Voltaire (1694-1778) : Lettre VIII. On retrouve dans cette missive fictive un parfait écho de la réflexion critique des philosophes de l’époque de Voltaire sur le thème du pouvoir et des libertés. Ils s’inscrivaient alors dans une recherche constante de modèles.

Au premier rang de ces derniers, se trouvait celui de la vieille Angleterre qui, dès 1649, avait fait sa révolution et décapité la première tête couronnée d’Europe (Charles II). Voltaire a pu juger sur place, pendant son exil, des bienfaits du libéralisme anglais.

Attaché, comme Montesquieu dans De l’esprit des lois au principe d’une monarchie parlementaire, il ne manque pas, dans ses Lettres philosophiques, appelées aussi Lettres anglaises, de faire un vibrant éloge des institutions d’outre-Manche. Leur nature et leur esprit lui semblent autant de garants des libertés fondamentales de l’individu et de la nation tout entière.

Cette manifestation est organisée par les Archives de France avec le soutien de la Commission nationale française pour l’UNESCO. Sous le thème « Les Archives demain », trois grandes questions structureront les débats :

Ce colloque donnera la parole à différents experts et personnalités dont Pierre Nora, Martine de Boisdeffre (directrice des Archives de France) ou encore Abdul Waheed Khan (de l’UNESCO).

L’année 2008 est l’occasion de célébrer le bicentenaire des Archives de France au sein de l’Hôtel de Soubise. Ce colloque, dont l’entrée est libre, rentre dans le programme des festivités autour de cette date anniversaire.

Chers lecteurs, ce blogue a trois ans.Vous trouverez ci-dessous un index classé par le nom des auteurs qui ont été abordés depuis 2010 dans les chroniques de Laurent Jouannaud, Denis Gombert, H.J Coudy, Carl Aderhold, Matthieu de Bonneuil et Elisabeth Guichard-Roche... et de votre serviteur.Cette liste ne comporte ni les billets d'humeur, ni l'actualité littéraire. La bête immonde - Hervé BelMarguerite Audoux (1863-1937): Petite histoire littéraire - Hervé Bel, Marie-Claire - Hervé BelClaude Aveline (1901-1992): Le poids du feu - Hervé Bel, Le prisonnier - Hervé BelJean Balde (1885-1938):Reine d'Arbieux - Hervé BelHonoré de Balzac (1799-1850) :Eugénie Grandet - Laurent JouannaudGermaine Beaumont (1890-1983):Les clefs, Hervé BelFrédéric Berthet (1954-2003) :Daimler s'en va - Fabienne GrolleauMaurice Betz (1898-1946):Souvenirs du bonheur - Hervé BelJulien Blanc (1908-1951) : Le temps des hommes - HJ Coudy, Seule la vie - HJ CoudyJean Blanzat (1906-1977):Le faussaire - Hervé BelPierre Bost (1901-1975): Faillite - Denis Gombert, Le scandale - Denis GombertEmmanuel Bove (1898-1945) :Biographie de Bove - Hervé Bel, Le piège - Hervé Bel,Henri Calet (1904-1956) :Contre l'oubli- Mohammed Aïssaoui, Calet dans le métro (1) - Hervé Bel,  Calet l'aventurier (2) - Hervé Bel,  Autopsie de Calet (3) - Hervé Bel,  Abécédaire de l'adultère (4) - Hervé Bel, Le salaire de l'adultère (5) - Hervé BelFrancis Carco (1886-1958): Le roman de François Villon - Carl AderholdGaston Cauvin (? - ?) :L'homme clair - Hervé BelLouis-Ferdinand Céline (1894-1961):D'un Céline l'autre - Hervé Bel, D'une polémique l'autre: la célébration de Céline - Hervé BelAndré Chamson(1900-1983):l'auberge de l'abîme - Élisabeth Guichard-RocheGabriel Chevallier (1895-1969) : La peur - Hervé BelJean-Paul Clébert (1926-2011) :La vie sauvage - Denis GombertEmile Clermont (1880-1916):Amour promis - Hervé BelColette (1873-1954):Le blé en herbe - Laurent JouannaudJean-Louis Curtis (1917-1995) :Un jeune couple - Hervé BelEugène Dabit (1898-1936) :Villa Oasis - Hervé BelRené Dalize (1879-1917):Le club des neurasthéniques - Hervé BelDanrit (1855-1916) :Oeuvres - Alain GillotJacques Decour (1910-1942):La Faune de la collaboration - Hervé BelDenis Diderot (1713-1784): Jacques le Fataliste - Laurent JouannaudPierre Drieu La Rochelle (1893-1945) : entrée dans la Pléiade, Hervé BelMarguerite Duras (1914-1996):L'amant - Laurent Jouannaud,Henri Duvernois (1875-1937): Edgar - Hervé Bel,Jean-Pierre Enard (1943-1987):Oeuvres - Hervé BelEtiemble (1909-2002):L'enfant de choeur - Hervé Bel,René Fallet (1927-1983) :Paris au mois d'août - Hervé BelJean Forton (1930-1982):La vraie vie est ailleurs - Hervé Bel, L'épingle du jeu - Hervé Bel, un site sur Jean Forton - Hervé Bel, Un écrivain trop discret - Hervé Bel, Des nouvelles de Jean Forton (1930-1980) - Hervé BelRobert Francis (1909-1946): Le bateau-refuge - HJ CoudyJean Freustié (1914-1983) :Le droit d'aînesse - Hervé BelRomain Gary (1914-1980) :oeuvres - Laurent JouannaudJean Gaulmier (1905-1997):Hélène ou la solitude - Hervé BelAndré Gide (1869-1951):Les caves du vatican - Laurent JouannaudRaymond Guérin (1905-1955) : La blessure de Raymond Guérin (1) - Hervé Bel, La blessure de Raymond Guérin (2) - Hervé Bel, La blessure de Raymond Guérin (3) - Hervé Bel,Kleber Haedens (1913-1976): Adios - Hervé BelAndré Hardellet (1911-1974):Le seuil du jardin - Hervé BelLouis Hémon (1880-1913): Maria Chapdelaine - Denis Gombert, Monsieur Ripois - Hervé BelStephen Hecquet (1919-1960): Anne ou le garçon de verre - HJ Coudy, Les collégiens - HJ CoudyHergé (1907-1983):Tintin - Laurent JouannaudMichel Houellebecq :Les particules élémentaires - Laurent JouannaudVictor Hugo (1802-1885) :Les misérables - Laurent JouannaudJean-René Huguenin (1936-1962): Biographie, un jeune mort d'autrefois - Denis Gombert, La côte sauvage - Denis GombertJacques de Lacretelle (1888-1985) :Silbermann - Hervé BelAndré Lafon (1883-1915) :L'élève Gilles - Hervé BelArmand Lanoux (1913-1983): Quand la mer se retire - Matthieu de BonneuilLautréamont (1846-1870) :les chants de Maldoror - Laurent JouannaudJMG Le Clézio :La quarantaine - Laurent JouannaudAndré Malraux (1901-1976): La condition humaine - Laurent Jouannaud, L'espoir - Laurent JouannaudFélicien Marceau (1913-2012) :Creezy - Denis GombertRobert Margerit (1910-1988):Oeuvres - Hervé BelVictor Margueritte (1866-1942): La garçonne - Laurent JouannaudJean-Pierre Martinet (1944-1993) :La grande vie - Hervé BelAndré Maurois (1885-1967):Les roses de septembres - Hervé BelJean Meckert-Amila (1910-1955) :Abîme - Hervé Bel, L'homme au marteau - Hervé Bel, La tragédie de Lurs - Hervé Bel, Jusqu'à plus soif - Hervé Bel, Nous sommes tous des assassins - Hervé BelPatrick Modiano :Rue des boutiques obscures - Laurent JouannaudPierre Molaine (1906-2000) :Le sang - Hervé BelPaul Nizan (1905-1940) : Antoine Bloyé - Hervé BelGeorges Perec (1936-1982) :La vie, mode d'emploi - Laurent JouannaudCharles-Louis Philippe (1874-1909): Bubu de Montparnasse - Hervé BelJean Prévost (1901-1944) :Le sel sur la plaie - Hervé BelMarcel Proust (1871-1922) :Une expérience proustienne - Matthieu de Bonneuil, Une émotion proustienne - Hervé Bel, De l'utilisé de Marcel Proust pour l'entreprise - Hervé BelPyerre de Mandiargues (1909-1991):La motocyclette - Denis GombertPascal Quignard :Les ombres errantes - Laurent JouannaudJean Reverzy (1914-1959) :Le passage - Hervé BelAndré de Richaud (1907-1968) :Echec de ma concierge - Hervé Bel, La douleur - Hervé BelJean Rogissart (1894-1961) :Mervale - Hervé BelRosny Aîné (1856-1940):La guerre du feu - Laurent JouannaudRoger Rudigoz (1922-1996): Saute le temps - Hervé BelFrançoise Sagan (1935-2004):Oeuvres - Laurent JouannaudClaire Sainte-Soline (1891-1967) :Journée - Denis Gombert, Journée - Hervé Bel, Le dimanche des rameaux - Hervé Bel,Jean-Paul Sartre (1905-1980) :La nausée - Laurent JouannaudGeorges Simenon (1903-1989) :Les complices - Laurent Jouannaud, Simenon a dû croiser la veuve Becker - Hervé Bel, Réalité et littérature: le commissaire Maigret s'appelait-il Guillaume? - Hervé BelStendhal (1783-1842):Pour ou contre la Chartreuse de Parme? - Laurent JouannaudAndré Suarès (1868-1948) :Le voyage du condottière - Denis GombertRoger Vailland (1907-1965): Bon pied, bon oeil - Denis Gombert, De la singularité d'être français - Carl AderholdPaul Valéry (1871-1945): Le cimetière marin - Laurent JouannaudMaxence Van der Meersch  (1907-1951) :La maison sur la dune - HJ CoudyRoger Vercel (1894-1957): La Hourie - Hervé BELVercors (1902-1991): Zoo ou l'assassin philanthrope - E. Guichard RocheBernard Waller (+2010): Pacific 231 - Carl AderholdRobert Walser (1878-1956) :Institut Benjamenta - Matthieu de BonneuilJean-Didier Wolfromm (1941-1994) :Diane Lanster - Philippe BaudryEmile Zola (1840-1902) :Au bonheur des dames - Laurent Jouannaud

Commençons la semaine sur une note volontiers poétique avec un petit poème de Francis Jammes (1868-1938) : « La salle à manger », extrait du recueil De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir (1898).

Au sein d’un recueil où s’exerce un art poétique de la simplicité qui devient ainsi un effet, on retrouve cette pièce de vers qui vient à nouveau poser cette interrogation restée célèbre : « Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? » que l'on retrouve dans « Le Lac » de Larmartine. On peut dire, d’une certaine façon que « Le Buffet » de Rimbaud peut marquer une étape entre la manière romantique de traiter ce sujet et celle choisie par Francis Jammes.

Ouais, je suis un homme de parole. Et quand M. Louis Lanher (comment ça, vous ignorez encore qui est Louis Lanher ? Insupportable idée !) qui n'est pas mon grand ami, mais pour qui j'ai un profond irrespect et un manque total d'admiration m'a dit : "Lis ce livre, il est meilleur que le le mien !", je n'avais pas besoin d'ouvrir ledit livre pour en être déjà assuré. Reste que, mon petit Louis, tu m'as demandé de le faire, et je l'ai fait.

Photographies d'un hamburger est sorti mi-2006, si mes informations sont bonnes et ma mémoire avec. C'est l'histoire de Lucien. Un paumé vivant dans le désoeuvrement d'un quartier HLM parisien, arpentant les murs d'une fac pour des études illusoires, aspirant à l'indépendance pendant que sa mère chante les louanges de l'amour à répétition dans la chambre d'à côté avec des partenaires multiples, que son frère se terre dans un mutisme vidéoludique sinistre et que sa soeur... fait des tournantes consentantes dans des caves. Mais nous y reviendrons.

La vie de Lucien est un carnage émotionnel, sa sociabilité se résumant à son pote Ahmed, bien mieux équipé pour affronter l'existence. Alors un beau jour, ou un beau soir, Ahmed va faire un geste et proposer à Lucien, qui est en passe de perdre le titre d'ami, de tirer un coup. Gratos. Dans une cave.Avec une fille consentante... Qui s'avérera être ladite soeur, susmentionnée plus haut, bien évidemment... Et grâce aux bons et loyaux services d'un policier présent qui avait infiltré le réseau et averti ses collègues (non sans avoir tiré également sa crampe), Lucien va se retrouver en prison.

Je déroge pas trop, là, hein Louis ?

Bon. En parallèle de cette sordide, mais presque banale histoire se déroule la vie de Barbara, Mustapha. L'une est dirigeante d'un syndicat nommé les hystérocrates, bande de féministes décidées à combattre le Phallus phallocratique. L'autre est un riche milliardaire, disposant d'un harem, mais comme aurait pu le dire Proust, il lui désire le seul vagin qu'il ne peut pas avoir. Et par conséquent, décrète qu'il va foutre en l'air l'organisation hystérocratique de Barbara.

Tout le monde est encore là ? Bien.

Photographies m'a posé un sérieux problème. D'abord parce que je n'aime pas dire du mal des gens, après les avoir rencontrés. Ensuite, parce que l'auteur m'a été sympathique, qu'on s'est serré la paluche lors de la nocturne du Salon du livre et que Louis l'aime bien, alors bon... Je n'ai quasiment pas décroché de Photographies : les pages s'enchaînaient toutes seules, passant de l'une à l'autre sans que j'en saute, ni ne puisse freiner ma course. Sauf que c'est avec une certaine consternation que j'ai lu.

Outre un texte presque blanc de style et creux de fond, l'histoire tourne sur elle-même comme une toupie, sans en provoquer l'enfantine féerie. On dévore, en attendant, en guettant l'élément fort qui va donner au texte tout son relief, sa majesté presque. Mais en vain. Attention, ce n'est pas un livre nul du tout. Simplement, il est vidé de sa force, à l'image de son héros.

Désolé, hein, mais voilà, alors que le premier chapitre donne un ton et une saveur pas loin du captivants, la suite s'enfonce de miasmes en marasmes et de Charybde en Scylla, pour déboucher sur une explication crypto-phallocratique du 11 septembre. Bref, mon petit Louis, je suis navré mais ce livre, depuis le petit tabouret où je suis assis, pour donner mon trèshumble avis, ben il n'est pas grandiose. Ni bon, ni vraiment mauvais. Juste fade...