Charlotte Des Ligneris, Caroline & Virginie

Virginia, la sœur de Vanessa, se réveille en colère, elle grogne, hurle, elle devient aussi féroce qu'un loup. Pour apaiser sa colère, Vanessa se plie en quatre mais rien n'y fait, la mauvaise humeur fait rage. Quand Virginia lui parle d'un endroit magique où il y a des fleurs aux fruits, Vanessa décide de créer pour sa sœur ce monde imaginaire, le Bloomsberry Club.

est un album où s'alternent colère et douceur, conflit et tendresse. Les couleurs et les dessins d'illustrent parfaitement cette ambivalence et mettent en exergue la relation fusionnelle des deux sœurs. Virginia Wolf est un loup que sa sœur essaie de dompter. Le travail de typographie accentue la colère, assombrit leur relation et puis les couleurs apparaissent comme une éclaircie après la tempête.
Inspiré de la vie des sœurs Vanessa et Virginia Woolf, l'album de Kyo Maclear est surtout une histoire d'amour fraternel … Un album à lire, à feuilleter, à découvrir et surtout à partager.

Toute la semaine, tous les jours, nous vous conseillons les livres jeunesse que nous avons aimés. Peut-être dans ce choix, un ou plusieurs livres vont vous donner envie d'écrire… ben oui, pourquoi pas !

où régulièrement des auteurs vont nous donner leur choix de lectures aussi bien « jeunesse » qu'« adulte », les livres qu'ils aiment, les livres qui les ont fait grandir, les livres qui ont fait hier ce qu'ils sont aujourd'hui.

Pour ce faire nous avons demandé à Charlotte Bousquet. Auteur « jeunesse », auteur « adulte » Charlotte Bousquet est une auteure engagée dans ses textes comme dans ses choix de roman. Pour Les Histoires Sans Fin, ses cinq titres sont uniquement écrits par des femmes.

Les Noces Vermeilles, Béatrice Egémar

Louise de Laval, une jeune noble de province, devient dame d'honneur de Catherine de Médicis pour découvrir la vérité sur la mort de sa sœur. Prise dans le tourbillon empoisonné des intrigues politiques et religieuses de ce mois d'août 1572, Louise vit les prémices de la Saint-Barthélemy et assiste, impuissante, à la terrible nuit du 24 août. Des personnages réellement attachants, une intrigue extrêmement bien ficelée et surtout, une vision hallucinée, cauchemardesque du massacre de la Saint-Barthélemy, jamais voyeuriste puisque le lecteur la vit en même temps que l'héroïne, mais terriblement marquante.

Les Vagues, Virginia Woolf

Six personnages. Trois hommes – Bernard, Neville et Louis. Trois femmes – Jinny, Susan et Rhoda. Un cœur absent, Perceval, qui demeure extérieur à la narration et disparaît prématurément. Une narration alternée, rythmée par les vagues en bord de mer, du matin au crépuscule, symbolique de la vie qui s'écoule. C'est un roman poétique, sur les non-dits, sur l'incommunicabilité et les occasions ratées, sur le temps qui passe et les espoirs déçus. Les Vagues font partie de mes plus belles expériences littéraires.

Frangine, Marion Brunet

Frangine est un roman qui devrait trouver sa place dans tous les CDI. L'histoire ? Joachim et pauline ont deux mamans. Et alors ? Alors, pour Joachim, élève de Terminale et narrateur de l'histoire, ça n'a jamais posé de problème. Ses amis le savent, et personne ne l'ennuie avec ça. Mais quand Pauline arrive en seconde, c'est la catastrophe. Mise à l'écart, harcelée, l'adolescente vit un enfer. Jusqu'à ce que… Des personnages superbes, un thème qui me passionne : Frangine est un roman que j'aurais adoré écrire !

Le puits de solitude, Marguerite Radcliffe Hall

J'ai lu ce roman à vingt ans, et je l'ai perdu. Où ? Quand ? Impossible de savoir, impossible également de me rappeler le titre. Je me souvenais juste de cette jeune femme anglaise, élevée comme un garçon, et de sa belle Américaine manipulatrice et lâche… Le Puits de solitude est réapparu dans ma vie de lectrice grâce aux libraires de Violette &Co. Je l'ai de nouveau dévoré : au-delà de l'histoire de Stephen, femme hors norme, hors genre, Le Puits de solitude est une belle réflexion sur l'identité et une fresque historique, qui va de la fin du XIXème siècle à l'après-guerre.

Harry Potter, J.K. Rowling

J'adore Harry Potter. J'y ai retrouvé les histoires de collège anglais que je dévorais quand j'étais gamine (Les Jumelles, Bennett, etc.), la magie des « portes ouvertes » sur d'autres mondes, la mythologie, etc. Ce cycle se dévore à tout âge, abolit les frontières parfois – souvent ? – arbitraires entre jeunesse, young adult et adulte et je trouve cela génial ! Mon seul regret, c'est de ne pas avoir grandi avec !

Charlotte Bousquet est éditée depuis 13 ans. Récemment elle a publié les 4 volumes de La Peau des rêves aux éditions de l'Archipel qui a remporté le Prix Imaginales des collégiens en 2012. Un thriller Proie Idéale chez Rageot ainsi qu'un roman pour les jeunes, Ce que tu cherches tu trouveras. Dans L'École de la mort, le 25e ouvrage de la collection Courants noirs, aux éditions Gulf Stream, elle propose deux nouvelles extrêmement angoissantes.

Auteur prolixe (plus d'une centaine de livres de littérature jeunesse), , accompagné pour cette histoire par , illustratrice nantaise formée à l'ESAD de Strasbourg, met en scène un petit garçon courageux et plein d'énergie, déterminé, amoureux et plutôt heureux, Petit Paul.

D'humeur joyeuse, ravivé par le retour du printemps, le jeune garçon enfourche son vélo pour rejoindre la maison de son amie Mily Rose, dans l'intention de lui offrir un foulard coloré. Dans un environnement bucolique et familier, entre lac, forêt, vastes champs et collines, il sillonne routes et chemins pour rattraper le foulard que le vent, plutôt joueur, vient d'emporter loin de la maison de Mily Rose.

Animé par une petite fierté, il est bien décidé à ramener l'objet précieux et s'enhardit au fil de sa course. Prudent mais audacieux, il dépasse tous les obstacles, détourne ses peurs, et grandit page après page.

Une histoire initiatique sensible, empreinte de poésie, attentive à la nature qui resplendit, s'illumine à travers la douceur du printemps et la tendresse du jeune héros pour son amie. Jamais mièvre, le récit est porté par le caractère héroïque et en même temps délicat de l'enfant qui mord la vie. Sans véritable embûches ni mésaventures, l'histoire progresse docilement, gagne réellement en profondeur avec l'éclat des illustrations lumineuses, la variété des couleurs, pleines de fraîcheur.

Tout aurait pu rester ainsi, mais un coup de vent emporta le foulard que Petit Paul avait posé sur un rocher en attendant son amie. Le tissu de soie vola au-dessus du lac, comme un drôle d’oiseau maladroit. Il frôla l’eau, puis s’éleva, s’éleva encore. Aussitôt, Petit Paul enfourcha son vélo et pédala pour rattraper le foulard.

L'ensemble convainc. Dès quatre ans.

ITW Charlotte Bousquet : La marque de la bêtepar LesHistoiresSansFin

La Caroline du Nord n'en voudrait pas spécialement aux lectures personnelles, ni à leurs goûts musicaux que possède Amazon ? Ah bon ? Mais alors, quand le cybermarchand de Seattle annonçait qu'il souhaitait protéger la vie privée de ses clients, c'est une campagne de bluff qu'il nous aurait servie ? Bien... faut croire.

Parce que, selon l'État, la seule chose à laquelle il s'intéresse, ce sont les informations des clients qui permettront d'établir les taxes dont ils sont redevables. Parce qu'en achetant chez Amazon, ils ont contourné la législation en vigueur qui ponctionne les marchands de brique et de mortier, et à laquelle Amazon a échappé, parce qu'il est sur internet et qu'il s'est commodément arrangé avec les conditions en vigueur dans l'État.

« C'est véritablement une question de justice et d'équité avec les petites entreprises », explique le secrétaire aux revenus de Caroline du Nord. Les renseignements demandés ne concernent donc que cette taxe et rien d'autre. On se fiche de savoir que certains aiment Histoires d'O et que d'autres relisent Sade, rapporte (presque) le Wall Street Journal.

Pourtant, Amazon n'en démord pas : les données que réclame l'État ont trait aux informations personnelles des clients de Caroline du Nord alors que le cybermarchand a déjà fourni des informations anonymes sur ce qui avait pu être acheté.

Juste des informations pratiques !

Tentant de déjouer les communications louvoyantes d'Amazon, le porte-parole explique que pour établir le montant exact de la taxe, il est nécessaire de disposer des informations type Code de l'article, à savoir, achat d'un livre, distingué de l'achat d'un CD. Mais qu'en aucun cas, ils n'ont besoin de savoir quel CD ni quel livre a été acheté.

Une distinction assez subtile pour que la firme de Seattle tente d'introduire le doute dans l'esprit du consommateur. Et son procédé a suffisamment fonctionné pour que déjà l'American Civil Liberties Union of North Carolina envoie une lettre pour demander à l'État de respecter la vie privée et les droits des consommateurs.

Jennifer Rudinger, la directrice exécutive, dans ce courrier, précise qu'une pareille démarche est anticonstitutionnelle...