Poésies éparses

Changeons de registre avec aujourd’hui un retour à la poésie aux côtés de Stéphane Mallarmé (1842-1898). Je vous propose de relire une courte pièce de vers extraites du recueil Poésies : « Apparition ».

Lorsque le poète compose ce poème, il n’a que vingt ans. On perçoit encore ici l’influence du courant romantique et de Baudelaire. Un ton lyrique, admirable de grâce et de mélancolie, donne à ses vers une saveur toute particulière.

Pour finir la semaine sur une note poétique, je vous propose un sonnet de Stéphane Mallarmé (1842-1898) : Renouveau. On peut le rapprocher d’un autre poème écrit dans les années 1860, Brise marine. On retrouve dans ces vers des tonalités très baudelairiennes.

Le poète décrit un état où se mêlent « ennui » et volonté de sursaut, dépression quasi métaphysique et espérance d’un monde « gracié ». Je vous laisse découvrir ces quelques vers.

Je vous propose aujourd’hui de relire quelques vers de Stéphane Mallarmé (1842-1898). Il s’agit du poème intitulé « L’Azur », extrait du recueil Poésies. Ce poème aux accents baudelairiens, inspiré d’Edgard Poe, exprime le découragement de l’artiste redoutant la stérilité poétique, et hanté par l’obsession de la beauté et de l’idéal.

Mallarmé, d’abord inspiré par Baudelaire et par l’esthétique parnassienne, porte à l’extrême leurs exigences de perfection. Pour lui, la mission du poète est de faire « figurer » l’absolu des choses. Maître du symbolisme, il se distingue des Parnassiens en affirmant que le symbole véritable, loin de se réduire à une seule interprétation, est inséparable du mystère.

Oui, aujourd’hui, je fais le choix de vous proposer un texte que l’on n’a pas l’habitude forcément de lire tous les jours… Il s’agit de l’épitaphe que Gérard de Nerval (1808-1855) avait composée pour lui-même et qui parut bien après sa mort dans le recueil Poésies diverses (1877).

Mais, au départ, ce texte avait été inséré dans une correspondance adressée à une petite nièce de Bonaparte, la princesse de Solms. Cette épitaphe imaginée par Nerval sous la forme d’un sonnet apparaît beaucoup plus sobre et apaisée que les poèmes des Chimères. Elle exprime un mode mineur où la sérénité se mêle à une forme de désinvolture affectée, le désenchantement d’une existence qui s’en va.

Arthur Rimbaud est né en 1854. Alors que la guerre de 1870 éclate, il n’est âgé que de 16 ans. Face à un tel déchaînement de violence à proximité de sa ville de naissance, le poète ne peut rester indifférent.

Avec une extrême lucidité, Rimbaud décortique au sein de ses poèmes restés parmi les plus célèbres une réalité scindée en deux. D’un côté ceux que l’on pourrait appeler les profiteurs de guerre ; et de l’autre ceux qui sont forcés d’y laisser bien souvent la vie, du moins leur âme alors qu’ils ne sont souvent qu’à peine un peu plus âgé que le poète.

Le poème Le Mal,  que je vous propose de relire aujourd'hui, est à mettre en regard du célèbre Dormeur du Val. Arthur Rimbaud montre la réalité de la guerre face à un dieu et des autorités politiques qui laissent faire, voire profitent de la situation.

Je vous proposer aujourd’hui de redécouvrir quelques vers de Théophile Gautier (1811-1872). Il s’agit de « Point de vue », extrait de ses Poésies.

Le poète s’est toujours souvenu qu’il fit un séjour dans l’atelier d’un peintre : il en a gardé l’habitude de voir et de rendre avec les mots les spectacles qu’un artiste peintre prendrait pour sujet d’une toile. Ce petit poème est un « paysage » ; on notera la composition qui est nettement marquée par la succession des plans et qui nous amène de la campagne - elle était alors très proche de Paris - à la vue, dans le fond, de la masse de la ville.

Le poète argentin Roberto Juarroz est peu connu en France. (J’extrapole, avec cette affirmation, à partir de ma propre ignorance) Julio Cortázar le considérait comme “un grand poète d’instants absolus”, et ses vers (nombreux dans cette imposante édition bilingue), semblent des héritages renouvelés du romantisme XIXe siècle.

Je suis en train de perdre les zones intermédiaires.

Je ne perçois plus que le proche 

ou le très lointain.

Ce changement radical des sens 

ou peut être la manifestation d’un sens nouveau 

confirme mon soupçon 

que c’est uniquement aux extrêmes 

que réside le réel.

L’infini n’est pas également partout infini.

En ses points les plus intenses 

les plus grandes distances se résorbent.

La leçon majeure de l’infini 

c’est de cesser parfois d’être infini.

7e poème des 11e Poésies verticales, parues en 1988.

Je vous avais déjà proposé la relecture d’un poème très connu d’Arthur Rimbaud (1854-1891), Le Mal, un peu plus tôt dans la semaine. Cependant, un lecteur averti m’a fait remarquer que nous n’avions pas encore mis en ligne Le Dormeur du Val. Or, si l’on demande à quelqu’un de citer un poème de Rimbaud, ce sera certainement celui-là qui lui viendra en premier à la bouche.

Je me devais donc de réparer au plus vite ce manque. C’est chose faite. Je vous propose donc de retrouver, pour terminer cette semaine et sans faire de parallèle avec l’actualité (je ne me le permettrais pas) de relire Le Dormeur du Val.

Continuons notre petite célébration du Printemps des Poètes avec aujourd’hui un court poème d’Alfred de Musset (1810-1857) : Tristesse, extrait de Poésies nouvelles. Ces quelques vers illustrent une vie passée à la recherche du bonheur mais qui se termine dans l’alcoolisme et la débauche alors qu’il est presque oublié de tous.

Musset nous a laissé des vers inoubliables mais aussi des pièces de théâtres remarquables comme Les Caprices de Marianne, Il ne faut jurer de rien ou encore Lorenzaccio. Georges Sand fut quelques temps sa compagne mais leur relation ne fut pas de tout repos…