Cette histoire d'hommes est celle d'une famille privée de leur mère par la maladie. Soudés, ils avancent vers l'avenir la tête et le cœur emplis de souvenirs, sans savoir qu'un jour, il faudrait recomposer de nouveau. Pour Dante, 17 ans, une petite Emma s'impose et vient remplir l'absence de pleurs et de babils. Mélanie, ancien flirt, lui abandonnera cette petite Emma, «fruit» d'un accident d'un soir.
L'innocence définitivement enterrée, Il devra assumer ce coup du sort qui perturbe ces projets d'avenir, l'apprentissage de la paternité et le regard des autres. Adam, 16 ans, fera face à la violence des coups et des mots après avoir révélé sa préférence sexuelle. Fort de ce que lui aura transmis son père, il tentera d'ériger sa fierté en guise d'armure et taira cette violence du quotidien. Telle une équipe solidaire, le père nouvellement "papi", "oncle" Adam et Dante le papa en herbe vont surmonter ces épreuves ensemble.
Il y a en réalité dans trois histoires plus ou moins développées. Celle du père qui se voit gérer la paternité d'un de ses enfants encore mineurs et doit lui transmettre avec patience sa propre expérience. Celle d' Adam qui va devoir croire aux liens de confiance unissant sa famille afin que sa nouvelle identité en construction ne l'isole pas. Et enfin celle deDante qui passera l'épreuve initiatique vers l'âge adulte signée "Emma" avec ce que cela impose d'amour et de responsabilités.
Malorie Blackman marque ces deux jeunes personnages principaux d'un sceau symbolique comme seuls les drames peuvent le faire, en les nommant "Adam" de
la Bible chassé du paradis et "Dante" de
la Divine Comédie sur le chemin de l'enfer. Fort heureusement, rien n'est écrit, on le sait. Malgré une fin un peu triste mais ne laissant cependant pas de goût amer,
Boys don't Cry st un roman chaleureux et plein d'espoir, l'image d'un cercle familial aimant face à la crise. Les adolescents filles et garçons trouveront ici une belle lecture.