Clémence Mahogany

Petite victoire. Aujourd'hui 2015, 16e journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, la Gambie vient de décréter interdite l'excision. Cette mutilation génitale que, chaque année, deux millions de fillettes subissent principalement en Afrique.

Femmes battues, violée, mutilée. L'Organisation Mondiale de la Santé a rappelé l'année dernière que près de 35% des femmes et filles se retrouvent confrontées au cours de leur vie à une forme de violence physique et/ou sexuelle.

En France, encore aujourd'hui, une femme décède tous les trois jours sous les coups de son conjoint. Prés de 216 000 entre 18 et 75 ans sont soumise à une violence physique et/ou sexuelle dans leurs relations conjugales.

Parce qu'ici aussi, il faut poser des mots sur les maux, nous sommes allé chercher quelques textes en littérature jeunesse sur ces violences inadmissible.

La tête ne sert pas qu'à retenir les cheveux

Où l'on retrouve les femmes de la famille Bocoum. De retour à Villepinte après des vacances au Sénégal, Ernestine confronte ses rêves de cinéma à la réalité étriquée des castings. Dado, elle, met à l'épreuve ses principes de femme libre et indépendante en se découvrant amoureuse. Quant à Awa, en terminale, elle réfléchit à son avenir. Lors d'une visite chez la gynécologue, elle apprend qu'elle est excisée – elle n'a jamais entendu ce mot auparavant – et découvre cette pratique mutilatrice. La colère qui l'envahit d'abord fait rapidement place à l'urgence : comment protéger ses sœurs ? 

Pauline Penot

Sabine Panet

Ed. Thierry Magnier

Maïmouna qui avala ses cris plus vite que sa salive

Quand Maïmouna se réveilla ce matin-là sous le ciel bleu et revêtit son pagne neuf à fleurs ­rouges, elle ne se doutait pas que les oiseaux au bec coupant avaient planifié l'acte irréparable qui l'empêcherait à jamais de s'ouvrir au monde en toute confiance…

Yves Pinguilly
N'naplé Coulibaly
Caroline Palayer 

Ed. Vents d'ailleurs

La première fois, on pardonne

Elodie, 15 ans, s'est réfugiée chez sa grand-mère, alors que sa mère a quitté le domicile conjugal pour fuir la violence du père. En feuilletant les albums de famille, l'adolescence cherche à mettre des mots sur leur vie passée : pourquoi leur mère s'est-t-elle tue aussi longtemps ? Pourquoi cette barbarie chez son père ? Grâce à la présence aimante de sa grand-mère et aux entretiens avec une psychologue, elle va chercher à affronter la vérité. 

Ahmed Kalouaz

Ed. Le Rouergue

Je suis en Chine

C'est une enfant comme toutes les autres, ou presque ; elle se lève, va à l'école, en revient, fait ses devoirs, se couche. Sauf que, chez elle, la peur l'attend. Les cris de sa mère, victime de violences conjugales. Ces cris que la petite fille s'efforce désespérément de ne pas entendre. Comme le bruit des coups, les remarques blessantes.
Alors elle s'évade, dans une Chine de fantaisie, royaume fabuleux réinventé pour lui offrir une autre vie. En Chine, elle contemple la beauté, savoure chaque minute d'une existence préservée. Elle apprend la patience et le courage. Elle apprend aussi à se battre.
Jusqu'au jour où la frontière entre fiction et réalité disparaîtra : alors, elle se dressera devant celui qui fait souffrir sa mère, pour la venger. 

Christine Féret-Fleury

Oskar jeunesse

Gisèle Halimi : Non au viol

La jeune Sarah rêve d'être avocate. Elle rencontre Gisèle Halimi et découvre ses luttes pour les droits des femmes : sa défense, en 1972, lors du procès dit "de Bobigny", de Marie-Claire, une jeune fille qui s'était fait avorter à la suite d'un viol ; mais aussi son combat, en 1978, à Aix-en-Provence, pour que les violeurs de deux jeunes campeuses soient reconnus coupables. Ce procès, devenu le procès du viol, a permis, en 1980, que ce crime soit clairement défini dans le Code pénal.? Mais les mentalités, elles, n'ont pas changé. Et Sarah porte en elle un lourd secret, que Gisèle va l'aider à exhumer.

Jessie Magana

Actes Sud Junior

La fois où j'ai écouté ma mère

Les menaces, les cris, les coups, ce soir c'en est trop. Une course à pied dans la nuit, un bus, un train, un car, et puis encore de la marche, une longue marche dans des sentiers de montagne… Et les voilà arrivées au refuge.
Mila n'est pas vieille et sa mère n'est pas veuve. Pourtant c'est là, avec Catherine, Mado, Marguerite, Clémence et les autres qu'elles vont trouver leur place. Loin de tout. Loin des hommes. Loin de leur violence. Ici, aux Ouches, des vieilles femmes blessées ont décidé de vivre en communauté, de restaurer les bâtisses, de partager l'essentiel, de se serrer les coudes, de se panser le coeur. La mère de Mila connaît l'une d'entre elles, et l'appelle « nourrice ».
La vie s'organise, rude et douce. Mila étudie, fait la lecture, se découvre des forces inconnues et un amour inattendu pour la montagne et sa sauvagerie. Elle se surprend à espérer que cette vie pourra durer. Elle se trompe. Là-bas, en ville, dans les brumes de l'alcool, les hommes ruminent une vengeance atroce.

Thierry Guilabert

Ed. L'école des loisirs

Il ne reste que quelques jours avant Noël, nous vous proposons notre choix de dernières minutes à insérer dans la lettre pour le père Noël !
Vous pouvez y aller les yeux fermés, c'est garanti « très beaux livres » et c'est chaudement recommandé par !

Hier nous vous proposions cinq albums, aujourd'hui cinq romans (+ un bonus) ! Comme un calendrier de l'avent avec seulement deux jours…

Bien entendu, il en manque, bien entendu énormément de romans de ces derniers mois auraient tout à fait eu leur place ici, mais nous nous sommes arrêté à cinq, c'est comme ça, c'est nous qui décidons…

Dans les commentaires, si vous désirez nous faire part des cadeaux de Noël que vous aller offrir, c'est maintenant ! allez hop !

Solange, dix-sept ans, court les bals parisiens en compagnie de Clémence et Lili. Naïve, la tête pleine de rêves, elle se laisse séduire par Robert Maximilien et accepte de l'épouser. Mais son prince est un tyran jaloux, qui ne la sort que pour l'exhiber lors de dîners mondains. Coincée entre Robert et Emma, sa vieille tante aigrie, Solange étouffe à petit feu. Quand la Première Guerre mondiale éclate, Robert est envoyé sur le front. C'est l'occasion pour Solange de s'affranchir de la domination de son mari et de commencer enfin à vivre, dans une ville où les femmes s'organisent peu à peu sans les hommes…

Charlotte Bousquet

Ed. Gulf Stream

Avis L.H.S.F : Un roman incroyablent intelligent et engagé. Certainement l'une des plus belles surprises de la rentrée dernière.
Voir notre chronique

 Elwyn est fils d'immigrés irlandais, Minnie, fille d'un chanteur itinérant noir. Ils se rencontrent dans une plantation, et tombent amoureux. Ils ont 13 ans, et ne savent pas que leur vie est sur le point de basculer. Quelques jours plus tard, en effet, Minnie assiste au passage à tabac de son père par des hommes du Ku Klux Klan. Effondrée, elle saute dans le premier train, en partance pour Chicago.

Tristan Koëgel
Ed. Didier Jeunesse

Avis L.H.S.F : Très beau roman, mais surtout remarquable peinture d'une époque. Pour le petit plus, l'auteur propose les musiques qui l'on inspirées pour créer son personnage, il faut absolument les écouter pour se plonger dans cette passionnante histoire.
Nous ne connaissions pas Tristan Koëgel, nous allons le suivre livre après livre.

À cause de leur physique ingrat, Mireille, Astrid et Hakima ont gagné le « concours de boudins » de leur collège de Bourg-en-Bresse. Les trois découvrent alors que leurs destins s'entrecroisent en une date et un lieu précis : Paris, l'Élysée, le 14 juillet.

L'été des « trois Boudins » est donc tout tracé : destination la fameuse garden-party de l'Élysée !!!
Et tant qu'à monter à Paris, autant le faire à vélo – comme vendeuses ambulantes de boudin, tiens ! Ce qu'elles n'avaient pas prévu, c'est que leur périple attire l'attention des médias… jusqu'à ce qu'elles deviennent célèbres !!!

Entre galères, disputes, rigolades et remises en question, les trois filles dévalent les routes de France, dévorent ses fromages, s'invitent dans ses châteaux et ses bals au fil de leur odyssée.
En vie, vraiment.

Clémentine Beauvais
Ed. Sarbacane

Avis L.H.S.F : Ce n'est pas parce que Clémentine Beauvais nous propose régulièrement des chronique sur le site, c'est tout simplement l'un des meilleurs livres de la rentrée.
(Voir notre chronique)

Le dragon de glace est une créature légendaire ne laissant dans son sillage que peur et désolation. Il est si terrifiant qu'aucun homme n'a jamais réussi à le dompter. Pourtant Adara n'a pas peur : le dragon a toujours fait partie de sa vie. Tous les deux vont sauver le monde de la destruction. 

G.R.R Martin

Ed. Flammarion jeunesse

Avis L.H.S.F : Premier pas dans l'univers de l'auteur de Game of Throne, Le Trône de Fer. Un beau roman de Dragon pour les lecteurs de 8-10 ans, alors qu'il faudra attendre quelques années pour lires ses livres pour les plus grands. Un très beau cadeau !

Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé? Et que signifient les mystérieuses disparitions des personnalités influentes à la cour ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l'entraînera au-delà des illusions du Pôle, au coeur d'une redoutable vérité. 

Christelle Dabos
Ed. Gallimard jeunesse

Avis L.H.S.F : Suite de la Passe-Miroir qui avait été un premier fantastique roman de la jeune auteur belge Christelle Dabos. Nous l'attendions impatiemment, c'était le moment d'en parler. Pour un vrai cadeau, il faut lire les deux ! Jetez-vous dessus !

 et en bonus

Parce que sa position est menacée par la naissance du prince héritier, le magicien Flagg échafaude un plan machiavélique contre la famille royale.

Stephen King

Ed. Flammarion

Avis L.H.S.F : C'est un peu facile de proposer un Stephen King, mais c'est surtout son seul roman jeunesse paru en 1995 en France.

La nouvelle couverture de Nicolas Duffaut donne vraiment envie de découvrir ou redécouvrir le texte. Là aussi, c'est un beau cadeau !

NdR : Sortie le 27 janvier 2015.

Akihabara @ deep tome 1 d'Ishida Ira et d'Akane Makoto est un manga dont l'action est située à Akihabara un quartier de Tokyo où l'on retrouve les sièges des grandes entreprises high-tech. C'est un endroit aussi très apprécié par les otaku de tout poil. Petite précision au Japon un otaku c'est une personne plutôt asociale ou tout du moins sectaire, qui est fanatique d'informatique, ou de manga, ou de figurines ou encore d'anime. Et j'en passe, la liste serait trop longue.

Kôji Shima est un jeune garçon qui au premier abord n'a rien d'extraordinaire. Il semble invisible tellement sa personnalité est effacée. Pourtant il est célèbre sous le pseudo Page. Il y a quatre ans, il avait créé un puissant virus informatique nommé « stress » qui a causé pas mal de dégâts et qui est encore utilisé de nos jours. À l'époque, il n'était pas majeur et la justice a été clémente avec lui en le condamnant à une période de probation de cinq ans pendant lesquels il lui est interdit de toucher à un ordinateur.

Pris dans la cohue du métro, il se trouve par erreur débarqué à Akihabara. Il décide de flâner un peu dans les rues et de s'arrêter boire un café. C'est à ce moment que les ordinateurs du café sont attaqués par un virus. Kôji intervient pour aider un otaku à le détruire mais alors qu'il s'apprête à partir le serveur est hacké par une variante de « stress ». Cette fois Kôji se met au clavier et règle le problème en quelques minutes. Ces facultés sont remarquées par la belle Akira qui lui propose de faire partie d'Akihabara @ deep.

Une plongée dans le monde des otaku

Akihabara @ deep nous plonge dans le monde des otaku. Il ne s'agit pas des gentils otaku français qui aiment bien lire quelques mangas et en parler sur des forums de conversation sur le net mais des otaku japonnais véritables fanatiques, assez asociaux mais pas méchants pour autant. Ce phénomène est connu en occident sous le terme « no life » qui s'applique souvent à des joueurs de jeux virtuels en réseaux. « No life » signifie littéralement sans vie, c'est à dire donc qu'ils n'ont pas de vie à côté. Et c'est une immersion totale que nous proposent les mangaka.

On peut découvrir le côté loufoque et rigolo de ce milieu et se prendre de sympathie pour les personnages voire même de s'identifier à certains. Cela dit les mangaka ont su prendre du recul et nous offrir une vision assez objective de ce phénomène, relevant ce qui peut pousser une personne à devenir un otaku, ce qu'elle peut y chercher, mais aussi les côtés négatifs d'un tel comportement à la limite de l'obsessionnel.

Les personnages principaux sont eux-mêmes des otaku et on s'attache très vite à eux. Avec leurs côtés maladroits, leurs petites maniaqueries mais aussi leur génie dans certains domaines, ils sont irrésistibles. On les suit dans une histoire qui se lance très vite. L'intrigue est claire, même si on sent qu'elle a le potentiel de devenir bien plus complexe, tout s'enchaîne avec rythme si bien que l'on avale le premier tome d'une traite et que l'on devient accro sans s'en rendre compte.

Un manga dont on attend beaucoup

Les traits sont épurés, les vignettes assez aérées et dans des tons clairs. Les décors sont plutôt minimalistes et le charac design assez simple mais ça colle plutôt bien avec l'ambiance de ce premier tome. Il y a quand même de belles trouvailles graphiques. Les costumes enfin sont plutôt conventionnels mais assez bien rendus... enfin quand les filles sont habillées.

Akihabara @ deep tome 1 d'Ishida Ira et d'Akane Makoto est un très bon manga, qui s'adresse à un public plutôt adulte tout de même, que nous vous conseillons. Une intrigue intéressante, une observation objective et immergée des otaku, un bon rythme, des personnages attachants et des dessins réussis quoique pas exceptionnels sont les composantes de ce manga dont on attend beaucoup. Vivement la suite. À noter la série est terminée au Japon et elle compte 6 tomes.

Akihabara @ deep tome 1 d'Ishida Ira et d'Akane Makoto est édité par 12bis. Et vous pourrez vous passionner par ce titre tout au long des 208 pages noir et blanc, pour 6,50€. La sortie du tome 2 est prévue pour le 28 août.