Probablement la chaire de poésie la plus convoitée au monde, et par conséquent, celle qui génère le plus grand n'importe quoi de la création. Après le désistement de Paula Claire, qui accuse clairement le jury de misogynie, et alors que les élections se tiennent demain, Michael Horovitz vient également frapper d'un fameux coup de pied dans la fourmilière.
Comment ? Facile : on tape un grand coup sur l'un des concurrents, le biographe Roger Lewis, en affirmant tout simplement qu'il était sous-qualifié pour le poste. Une réaction virulente, qui fait suite à une lettre ouverte publiée par l'intéressé dans le Telegraph, et invoquant ce que Roger estime être de la poésie.
Héraclite, qui doit bien se marrer
Dans un inventaire pas très prévertien, l'écrivain établissait une liste de ce que l'on peut nommer poésie, au point de fâcher la sensibilité poétique de Michael. Selon lui, les sujets sont certes intéressants, mais ne casseraient pas trois pattes à un canard - et surtout n'assurent pas les prérequis nécessaires, voire indispensables pour le poste.
Mieux, les exemples choisis relèvent du pseudo-intellectualisme. Pourtant, Roger Lewis s'était placé sous l'égide d'Héraclite, passant en revue, « ce qui peut être vu, ce qui peut être entendu, ce qui peut être appris », selon la maxime du philosophe.
Absurde, grandiloquent, et j'en passe
Du vent, riposte Michael : les auteurs évoqués ne répondent en rien à ces critères. Mieux : ils en sont tout l'inverse. Conclusion : poubelle. Un Roger Lewis « absurde, grandiloquent, une liste volumineuse citant en deux lignes un maximum de poètes », ce n'est pas vraiment l'idée que Michael se fait de la personne qui investira cette chaire.
Face à lui, huit autres candidats, dont Geoffroy Hill, originaire d'Afrique du Sud, dont on a beaucoup parlé dans les couloirs de l'université d'Oxford. Le grand vainqueur de la farce de cette année sera connu le 18 juin.