C'est au Sénat mexicain, ou la haute chambre du Parlement, que la décision a été votée le 29 avril dernier par 107 voix pour, deux contre et cinq abstentions. Cela fait huit ans que ce projet a été évoqué, mais quatre années que l'on y réfléchit plus sérieusement.
La loi interdira donc tout rabais sur les prix de vente au détail pour les trois premières années après la publication du livre. Cela ne concernera cependant pas les manuels scolaires. C'est la seconde fois en quelques années que le Parlement se prononce en faveur de ce prix fixe, mais le président Vincente Fox avait posé son veto en septembre 2006 alors que la loi était prête.
L'actuel président, Felipe Calderon, s'est prononcé en faveur de cette loi lors de la Foire du livre de Guadalajara, fin novembre 2007 et disposait d'un fort appui politique dans ce domaine.
Les éditeurs attendent de voir
Pourtant, pour les éditeurs, on attend encore de voir avant de se prononcer. Marcelo Uribe, vice-président de l'Association des éditeurs mexicains et chef de la direction des Ediciones Era, expliquait en mars 2008 : « Je suis à moitié optimiste sur le fait que le projet de loi sera adopté avant décembre. »
L'Argentine est actuellement le seul pays d'Amérique du Sud à pratiquer le prix unique pour les livres, alors que cette loi a cours dans plusieurs pays européens, comme l'Autriche, le Danemark, l'Allemagne, la Grèce, les Pays-Bas, la Norvège, le Portugal et l'Espagne. En France, le récent jugement cassé, dans l'affaire qui opposait le SLF au libraire en ligne Alapage, a jeté quelque peu un pavé dans la mare.
Israël, pour sa part, par l'intermédiaire de son ambassadeur en France Daniel Shek, expliquait également en mars que ce principe « apparaîtrait tôt ou tard, sous la forme d'un accord ou d'une législation ».