Que s'est-il passé ? À la fin du premier trimestre, tout semblait rayonner sous un soleil espagnol splendide et la Feria Del Libro qui se tient à Madrid laissait encore présager des chiffres superbes pour l'industrie du livre.
Oui, mais voilà... Mai, juin et juillet semblent avoir été pires que d'habitude, témoigne El periodico, et selon le journal, les mois de la rentrée ne seront guère plus resplendissants. « Les mois passés furent comme une traversée du désert », atteste Riccardo Cavallero, à la direction de Mondadori.
Pourtant, si nombre d'éditeurs projettent une baisse de la production, des tirages et de moins bons chiffres, d'autres espèrent qu'avec Noël, on pourra cependant rester sur des chiffres positifs. Olga Cote, directrice de Casa del Llibre confirme cependant que mai et juin ont connu « une augmentation des retours d'invendus [...] plus importante que l'an dernier ».
Baisse du pouvoir d'achat et de la production
Pour Xavier Mallafré, directeur général de Grup 62, les librairies ont été clairement peu fréquentées par les acheteurs, tandis que « l'impact se produit dans les supermarchés », du fait de la réduction du pouvoir d'achat des ménages. Pour Riccardo, les éditeurs doivent « garder leur sang-froid ».
Certains envisagent même que la baisse de la production sera de 15 % quand elle explose pour la rentrée littéraire en France. Xavier affirme ainsi qu'il mettra moins de livres en vente de Paul Auster pour la rentrée ; cela n'a pas de sens que « de passer du temps et de l'argent pour des livres qui ne sont pas vendus ».
Planeta reste optimiste
Du côté de Planeta, qui a récemment racheté Editis, la stratégie est différente : on mise sur la diversité de l'offre. Une option plus simple quand l'on prend en compte la position dominante de l'éditeur sur le marché, qui conserve ses prévisions pour l'année. « Septembre reste un mystère, mais nous demeurons à l'affût pour voir si la crise nous touchera à Noël », explique Carles Revés, directeur éditorial.