Elles sont deux maisons à avoir proposé d'un côté le Jounal de Deuil, publié au Seuil et Carnets du voyage en Chine, chez Christian Bourgois. Sauf que François Wahl qui avait été son ami et l'éditeur de tous les livres qui suivirent Mythologie avait, dans une longue tribune accordée par BibliObs, contesté violemment ces parutions prochaines.
« Un auteur est absolument libre de décider de ce qu'il veut publier ou pas. Et Roland Barthes avait là-dessus une doctrine très stricte. D'une part, il tenait à ce que ne soit montré que ce qui est véritablement écrit. »
Et la guerre était déclarée, puisque M. Wahl ajoutait que pour Barthes, l'intime ne se destinait pas à la parution. Non qu'il « ne pensait pas faire de ses notes un usage littéraire [...]. Mais cette publication en l'état l'aurait bouleversé. C'est une atteinte à sa plus stricte intimité, une brutalité qui lui est faite ».
Le torchon brûle et les intéréssés, éditeurs respectifs des maisons d'édition, qui s'étonneront dans les mêmes colonnes de nos confrères de plusieurs points. Notamment de ce qu'il « conteste cette édition sans avoir lu ni l'un ni l'autre ouvrage ». Amusant. Mais surtout, ils souhaitent mettre un terme définitif à ce qui prend des proportions ridicules : « Il n'y a pas, et il n'y aura pas d'affaire Roland Barthes. »
Olivier Corpet, directeur de l'Imec, pour le Seuil et Éric Marty, éditeur des oeuvres de Roland Barthes cosignent en effet ce droit de réponse plutôt violent.
Alors affaire Barthes ou non, dans quelle mesure peut-on publier les écrits posthumes, ou ne pas le faire, voilà encore d'un côté comme de l'autre, quelque chose qui sent bon le règlement de compte. Une seule chose à dire sur ce cas typique de "regardez-moi j'existe" : les deux livres ont été annoncés en septembre 2008. Si contestation il devait y avoir, elle aurait pu aparaître bien plus tôt.