L’heure est aux économies. Le budget du ministère de l’Éducation nationale était menacé. Benoît Hamon vient de réussir à le préserver. Libération, dans son édition du 25 juillet, fait état des négociations intragouvernementales qui ont permis au ministre de conserver son budget, de même que la création de postes.
En effet, le budget de l’Éducation nationale est le premier de l’État. Il était alors tentant de chercher des économies de ce côté-là. Ces derniers mois, plusieurs propositions ont été faites. En février, il était question de reporter une partie des 45 000 postes qui restent à créer. Plus tard, en avril, le report envisagé se situait entre 15 000 et 20 000 postes.
Quelques jours après sa nomination, Benoît Hamon évoque la question lors d’une réunion avec François Hollande et Manuel Valls. « À l’issue de la réunion, les 60 000 postes sont sanctuarisés », explique Libération. En juin, le budget de l’Éducation nationale est défini. De 68 milliards en 2014, il sera de 69,7 en 2017.
Concernant l’épineuse question des investissements et des économies, nous vous signalions il y a peu le rapport de France Stratégie sur l’enseignement en France. Ce rapport nous apprenait que les dépenses d’enseignement n’étaient pas assez efficaces. En clair, « les dépenses en enseignement secondaire ne démontrent pas une performance remarquable au regard des autres pays », expliquait l’une des deux notes publiées par l’ancien Commissariat à la Stratégie et à la Prospective, une instance de réflexion dirigée par Jean Pisani-Ferry et rattachée à Matignon.
Comprenez : le système allemand est plus efficace que le système français. Les dépenses sont moindres pour une qualité d’enseignement équivalente, voire supérieure. On pouvait y lire notamment : « La performance de la France (...) la place notamment derrière l’Allemagne qui, avec des dépenses consacrées à l’enseignement secondaire plus faibles que celles de la France (0,8 point de PIB et de 35% par élève), obtient de meilleurs résultats et fait pratiquement aussi bien que la Finlande ».
Cette étude, et ses conclusions, Benoît Hamon ne l’a guère appréciée, comme nous l’indiquent les Échos. Le ministre a même adressé un courrier à Jean Pisani-Ferry, un courrier où il se dit « surpris de la méthode retenue pour élaborer puis rendre public ce travail. »
Plus précisément : « La comparaison des systèmes éducatifs sur la base de statistiques est un travail important, mais qui ne peut constituer à lui seul un guide pour l’amélioration de nos politiques publiques, surtout si cette comparaison est réalisée à grands traits, et sans une certaine dose de subtilité dans l’analyse ».
De plus, Benoît Hamon aurait apprécié, semble-t-il, davantage de propositions concrètes de la part de France Stratégie. « Je ne suis pas certain que la publication de telles notes ou de tels rapports qui semblent esquisser des pistes sans aller jusqu’à des précautions opérationnelles et précises et sans mener de concertation avec les administrations ou les parties prenantes concernées soit véritablement source d’amélioration de l’efficience des politiques publiques. »
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La Netscouade
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