Invitée par France Inter à se prononcer sur la panthéonisation probable d'Aimé Césaire, Mme Albanel s'est déclarée « favorable ». « C'est une belle idée », estime-t-elle, bien qu'elle soulève aussi des questions humaines. « Encore faudrait-il qu'il l'ait souhaité », ou que sa famille le veuille, ajoute la ministre, quoiqu'elle pense qu'il ait « sa place au Panthéon ».
C'est un autre aspect que soulève le transport du corps du poète vers ce lieu de repos. Si Nicolas Sarkozy ne s'est pas encore prononcé sur ce point, « après tout, on ne sait pas quelle était son opinion », insiste Mme Albanel. Et le respect des volontés du poète mort hier interviendra immanquablement.
La ministre rappelle à ce titre que plusieurs personnalités avaient de leur vivant, signifié qu'ils ne souhaitaient pas la panthéonisation. Cette idée, lancée par Ségolène Royal, semble faire son train, donc. « L'homme d'action à travers les mots », comme le désigne la ministre sera en tout cas l'objet de toutes les attentions de l'État : plusieurs membres du gouvernement devraient se rendre en Martinique pour ses obsèques.
La famille s'est en tout cas prononcée contre une cérémonie religieuse. La Martinique organise en tout cas des obsèques à l'échelle de toute l'île pour aujourd'hui, faisant voyager le corps jusqu'au stade Dillon où une veillée funéraire sera organisée. Sa mise en terre aura lieu dimanche.
Pour monsieur Bayrou, il serait préférable de laisser Aimé Césaire « sous le soleil de Martinique ». Le président du Modem explique que « l'idée que tous les grands hommes doivent être réunis dans un lieu unique me paraît souvent une idée d'un autre temps, surtout pour celui qui a voulu défendre la fierté d'être soi-même, l'orgueil de sa culture, enracinée dans l'histoire singulière et souvent tragique de son île. »