la fuite d'information laisse envisager l'apparition d'un nouveau produit, et ce dernier n'a pas tardé. Le Kindle Voyage est depuis aujourd'hui en précommande et les livraisons démarreront le 9 octobre. Que trouvera-t-on réellement dans la machine, et pourquoi un nouveau lecteur ebook, dans un marché qui semble de plus en plus porté par les tablettes, outils de convergence numérique ? Éléments de réponses. Éléments, simplement...
« Notre nouveau Kindle est petit, léger, avec des semaines de durée de vie pour la batterie, un processeur 20 % plus rapide, deux fois plus de capacité de stockage, et une interface tactile. » Si les propos, comme toujours sont enthousiastes, Peters Larsen, vice-président d'Amazon Kindle, peine à convaincre sur le fonds. Pas faute d'essayer : « Il n'y a jamais eu de meilleur moment pour être lecteur », assure-t-il toutefois. Surtout que le lecteur ebook est accompagné de nouveaux modèles de tablettes.
Passons rapidement sur ces énergumènes : Kindle Fire HD 6 à 99 $, la version Kids éditions, dotées d'une diagonale de 6 pouces pour 149 $ et le modèle Fire HDX 8.9 pouces, seront détaillées dans un prochain article. Mais clairement, l'accent est porté sur l'approche financière. Amazon a déjà amplement habitué le public à cette démarche.
Pour le lecteur ebook, autre paire de manches : le Kindle Voyage sera proposé à 199 $, ce qui en fait certainement un nouveau produit... particulièrement peu attractif. Et encore : il s'agira du seul modèle WiFi. La version 3G sera vendue pour 269 $.
Pourtant, on valorise la luminosité (de 30 % supérieure), et une densité de pixels à 300 ppi, ainsi qu'un contraste plus important que sur les anciennes générations. De même, un nouvel alliage de magnésium sert pour la coque, et avec ses 7,6 mm d'épaisseur, c'est clairement une machine très fine. 180 grammes enfin, sur la balance, c'est plus que le Kobo Aura, pas vraiment un argument donc.
En somme, une version évoluée du Kindle Paperwhite, revisitée pour produire un appareil de meilleure facture.
Amazon, avec cet eReader, présente également des fonctions supplémentaires, comme PagePress, des capteurs tactiles situés sous le cadre. Une solution haptique qui introduira une légère vibration quand l'utilisateur décidera de passer d'une page à une autre.
« Notre mission est de faire disparaître le dispositif, de sorte que vous puissiez vous perdre dans le monde de l'auteur », jure Jeff Bezos. Et bien entendu, le Voyage incarne cette nouvelle marche qui s'accompagne d'une réduction de prix pour le modèle d'entrée de gamme, lequel garde un tarif identique de 79 $, mais dispose d'un processeur également 20 % plus rapide et d'une capacité de stockage améliorée.
Pourtant, l'appareil marque réellement une rupture, selon les commentaires des utilisateurs privilégiés. Un appareil de haut de gamme, définitivement, qui possède qui plus est des capteurs pour ajuster la luminosité en fonction de l'éclairage ambiant. Un gadget que tous les smartphones, ou presque, possèdent, mais qui donne une nouvelle dimension à un lecteur ebook.
Esthétiquement, l'appareil est agréable – nous sommes tellement loin maintenant du tout premier Kindle, véritablement hideux, pour un prix exorbitant. Et même son écran en verre ne donne pas l'impression d'un objet fragile. Quant au rendu, visuellement, les testeurs semblent comblés, avec une nette amélioration de la qualité de l'affichage. On s'approche, toujours un peu plus, d'un rendu papier avec l'encre électronique.
Alors, oui, très certainement, Amazon frappe très fort, avec ce nouveau modèle, mais frappe surtout un peu chèrement. La qualité se paye, c'est indéniable, mais dans une période où les tablettes sont accessibles à des tarifs de 200 €, qu'un iPhone 6 plus est disponible et que, très certainement, des révisions de l'iPad Mini sont à prévoir, l'investissement paraît hasardeux.
On finit surtout par se demander dans quelle mesure ce nouveau modèle n'aurait pas, dans une certaine mesure, vocation à pallier les manques liés au Fire Phone, qui ressemble fort à un échec commercial. Du moins pour l'instant. S'enthousiasmer pour la qualité d'un produit, c'est une chose. Prendre conscience qu'il ne répond peut-être pas aux besoins ni aux attentes du public en est une autre. Six à huit semaines d'autonomie, cela n'a d'intérêt que si l'on n'a pas accès à un port USB durant toute cette période.
Et si la presse high-tech est unanime, difficile de savoir combien de journalistes achèteront le produit. Convaincre le grand public ne sera peut-être pas une simple tâche.