Les Ensablés - Notes de voyage de L. Jouannaud: "L’Epervier de Maheux" (1972), de Jean Carrière (1928-2005)

Ce roman fit l’heur et le malheur de son auteur. Il lui apporta le Prix Goncourt, mais après la fortune et la gloire, vinrent la dépression, les drames personnels et la stérilité littéraire : « Le prix Goncourt est un gâteau couvert de mouches et bourré de fèves sur lesquelles on se casse les dents. » [1] Le succès fut exceptionnel : deux millions d’exemplaires vendus en France, une quinzaine de traductions.

Le 26/02/2017 à 09:00 par Les ensablés

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26/02/2017 à 09:00

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Par Laurent Jouannaud

L’auteur raconte la vie d’une famille qui survit puis s’éteint dans les  Cévennes, dans le Haut-Pays, un pays « brutal ». C’est un roman très noir. Les Reilhan vivent à Maheux, un lieu-dit, en bordure de forêt. La nature y est impitoyable : il n’y a presque que deux saisons, l’été trop sec et l’hiver trop froid. Carrière décrit longuement le ciel, les forêts, la neige, la montagne : et en effet, tout dépend des conditions climatiques plus ou moins clémentes, plus ou moins propices à l’homme. Ils ont un champ de blé, des chèvres et coupent du bois. Ils vendent des champignons, des fromages, du gibier. On se nourrit principalement de châtaignes. Le père, le Taciturne, né en 1895, a réussi à se marier de justesse. Sa femme, dont le père était alcoolique et les frères mineurs de fond, a cru échapper à la misère en épousant ce montagnard. Elle déchantera, mais tiendra le coup. Elle aura deux fils, Abel en 1922 et Joseph-Samuel en 1931.

Après la guerre, la famille subit un premier revers grave en 1948 quand Joseph-Samuel se casse une jambe, cet hiver qui fut si froid, « les flammes auxquelles on tendait les mains semblaient purement décoratives ». Désormais, pour le même nombre de bouches à nourrir, il y a deux bras en moins. Pour sa convalescence, l’infirme a besoin de se refaire une santé : les économies y passent. Il est alors décidé que Joseph quittera la montagne, vivra à Florac chez le pasteur qui a besoin d’ « un secrétaire ou quelque chose dans ce genre ». Il ne rentrera qu’en fin de semaine, ensuite très rarement.

Et puis le père meurt : il avait encore les quelques notions de religion qui permettent d’expliquer le monde. Dieu quitte la maison avec lui.  Il meurt en paix, dans la nature, dans son champ de blé de la Grand-Terre, usé sans doute mais en accord avec le décor, si on peut dire : « Comme toute cette agitation pour vivre ou survivre comptait pour peu de chose ! La preuve : il n’en restait presque rien. »  On découvrira son corps au bout de trois jours. Cette belle mort et l’enterrement du cadavre décomposé permettent à Jean Carrière de mettre dans la bouche du docteur Stéphan, le médecin du canton, celui qui accouche, soigne et délivre le permis d’inhumer sans se faire payer par les pauvres, une longue méditation philosophique sur l’ « irréelle réalité » de l’existence humaine, c’est-à-dire que rien ne sert à rien.

A partir de ce de moment-là, Abel est le héros de l’histoire. Il réussit à se marier avec Marie Despuech, la Noiraude, qui risquait bien de rester vieille fille. Elle quitte Mazel-de-Mort, le dernier village avant Maheux, pour monter vivre chez Abel et sa mère. Cette nouvelle famille ne prendra pas : la Noiraude met au monde un enfant qui meurt aussitôt. La mère décline vite, elle perd la boule, elle pourrait mettre le feu, il faut l’enfermer au grenier : « ni folle, ni saine, entre deux eaux, dans ce mélange hideux de la vérité et du délire. Trente ans d’attente déçue, de souffrance, d’espérances détruites. » Et la nature vient donner le coup de grâce au couple, la nature qui ne se donne pas pour rien, à laquelle il faut tout arracher : la source tarit pendant un été féroce qui a vidé les citernes. Abel décide alors de chercher l’eau au cœur de la roche. Il achète de la poudre et creuse une galerie dans le flanc de la montagne qui doit bien garder sa sève quelque part. C’est un travail de titan : creuser, piocher, sortir les gravats, étayer. Trois mètres, cinq mètres, trente mètres, cinquante mètres. La Noiraude le regarde faire : « Lui ne pensait plus qu’à sa galerie, sacrifiait tout à cette tâche démente, et elle, lui obéissait, entrait dans son jeu avec cette passivité sinistre qu’on destine aux fous et que leurs lubies et leur cruauté imposent. »

Pourtant, à une dizaine de kilomètres plus bas, il y a de l’eau au village de Saint-Flavien. Abel descend en chercher avec une citerne qu’il remonte avant la grande chaleur du jour. Lui et sa femme pourraient s’installer chez le père de la Noiraude : il y a de l’eau, une bonne terre, de la place. Mais Abel refuse de descendre. La civilisation n’est pas loin. D’ailleurs, Julien, le jeune frère, a choisi de descendre. De la petite ville des Cévennes, il est même parti en Suisse et travaille dans une librairie protestante sur la recommandation du pasteur : il y vit heureux comme on est heureux dans les villes. Il suffirait de descendre de quelques kilomètres pour vivre mieux, là où vivent le facteur, le pasteur, le médecin. Abel refuse : il préfère se battre contre la montagne. Sa femme finira par redescendre chez son père : « Tu te crèves, tu te crèves, pendant ce temps les autres s’enrichissent, on donne des primes à droite et à gauche, et nous restons là, à attendre que le ciel nous verse sa corne d’abondance. Des fois je me demande si tu n’es pas fou. » Et lui mourra enseveli dans sa galerie, accident ou suicide, peu importe : « Ecrasé comme une noix dans Sa main ; vaincu parce qu’il faut que tout le monde soit vaincu et que Sa volonté soit faite. » La majuscule ne renvoie plus exactement à Dieu, mais au mystère de l’existence, au destin, à la vie, à l’absurde.

Ces personnages ont existé, dit l’auteur, le roman se veut réaliste. Abel Reilhan est mort en 1954, apprend-on à la dernière page. En 1972, quand paraît le roman, on peut penser que ce fait divers appartient au passé et que ce récit est dépassé grâce au progrès, à la civilisation, à l’état-providence. Comme l’écrit l’auteur dans une courte préface, ces cas extrêmes sont des exceptions. Mais le succès formidable du roman et sa force toujours actuelle montrent que Jean Carrière a raconté une histoire éternelle. D’abord, cette effrayante vie de misère malgré un incessant labeur est encore celle des hommes du Tiers-Monde : on y vit sans eau courante, sans électricité, sans éducation, la faim au ventre dès l’enfance et pour toujours. Et même ici, la misère existe, cachée, honteuse, supportable sans doute, mais toujours ignoble. L’auteur semble par moments exiger la qualité de vie pour tous au nom de l’humanité, mais son roman n’est pas un hymne à la civilisation moderne et au progrès technique. Le bonheur de Julien  est bien plus terne que le malheur de son frère aîné. Voici ce que lui-même en dit : « Vivre vieux, quelle importance ? Mais au moins vivre autrement que je ne vis, en ayant combattu au niveau de la vie, et pas comme moi, cloué à vendre des livres dans une boutique d’arrière-province, et à respirer, tous les soirs surtout l’été l’odeur de la défaite, d’une sorte d’indélébile trahison. » C’est ce que le médecin athée a appelé « l’enfer de la paix. »

L’auteur demande cette qualité de vie pour tous, c’est une question sociale, mais il donne à penser que ça ne suffit pas à justifier  une existence, c’est une question métaphysique. Il aurait suffi à Abel Reilhan de descendre de quelques kilomètres, de s’installer chez son beau-père. Il a refusé de quitter sa terre et ses coutumes, ce que son frère a accepté de faire. Bref, c’est un sédentaire, pas un nomade, il est « de la vieille race des hommes-arbres ». Mais c’est aussi un solitaire : son beau-père lui a tendu la main, il l’a refusée. Que peut donc un homme seul ? Rien. Il aurait fallu descendre avec les autres, au début du siècle. Abel, avec sa vieille pétoire qui n’a que soixante mètres de portée, tire en vain sur l’épervier qui tourne autour de Maheux, au lieu d’emprunter le fusil de son beau-père.

Rester ou partir ? Partir, est-ce trahir ? Trahir pour survivre, est-ce vraiment une trahison ? Vaut-il mieux suivre une illusion jusqu’au bout ou renoncer aux illusions ? Qui est le plus fort, qui faut-il admirer, celui qui croit à l’impossible ou celui qui accepte la réalité ? Car accepter la réalité, c’est rester fidèle à l’essence matérielle, « minérale », de l’homme. Jean Carrière hésite. Nous aussi. On ne dira pas qu’il aime ses personnages qui vivent par moments moins noblement que des bêtes, mais il les respecte, il ne condamne personne. Telle est la bête humaine, esclave de l’univers et supérieure à lui puisqu’elle est consciente de son esclavage, « roseau pensant », comme l’a dit Pascal.   

 « J’ai payé cher la gloire d’un instant. » [2] Instant glorieux que ce 21 novembre 1972, vers une heure de l’après-midi, quand on lui attribue le Goncourt : « Le succès s’abattait sur moi comme un rapace ». Ensuite, Jean Carrière a connu l’insomnie, l’angoisse, le harcèlement médiatique, la tentation du suicide, l’alcool, les médicaments. Au centre de sa difficulté à vivre, il y a l’impossibilité d’écrire. Comment faire aussi bien que L’Epervier ? Comment ne pas refaire L’Epervier ? Comment ne pas décevoir son public et ses pairs ? Comment être à la hauteur des ses modèles (Giono, Gracq, Faulkner) ? « Le découragement me prit : je n’aurais jamais assez de talent pour faire oublier la gloire imméritée que m’avait obtenue la chance plus que le mérite. J’étais décidé à ne plus mettre les pieds à Paris, à me terrer dans mon trou, à me taire tant que je n’estimerais pas disposer de moyens qui fussent à la hauteur de mes ambitions. » [3] Il aurait peut-être suffi de dire à Jean Carrière que bien des auteurs, des grands, des classiques, n’ont écrit qu’un seul grand livre, qu’un seul chef d’œuvre. Un grand livre, c’est déjà beaucoup en une vie.

Laurent Jouannaud - Février 2017


[1] Jean Carrière, Le prix d’un Goncourt (1987), p.19.

[2] Ibidem, p. 230.

[3] Ibidem, p. 159

Par Les ensablés
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1 Commentaire

 

HOLVOET

06/02/2021 à 18:31

Je tiens à vous remercier pour cet article que j'ai lu, bien sûr, avec un vif intérêt.
A chaque fois que je lis l'Epervier de Maheux, c'est toujours avec un bonheur intense (doublé, je l'avoue, de mélancolie) tant l'écriture de Jean Carrière est musicale et picturale.
Ce même talent d'artiste-poète se retrouve (à une hauteur égale) dans la seconde partie de La Caverne des Pestiférés : les Aires de Comeizas.
La France a perdu en 2005 l'un de ses grands écrivains. Jean Carrière est pour moi un classique.

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Publié en 1929, L’Hôtel du Nord est le premier roman d'Eugène Dabit ((1898-1936voir ici et ici). Ce roman connut un succès inégalé dans la courte carrière de l'auteur, disparu brutalement en 1936 alors qu'avec un groupe d'écrivain français, il accompagnait André Gide dans un voyage en URSS. Issu d'un milieu modeste, marqué comme tous les jeunes gens de sa génération par la guerre de 1914, Eugène Dabit a fréquenté les milieux artistiques après la guerre et a gravi l'échelle sociale, sans jamais renier ses origines. Par Isabelle Luciat

15/10/2023, 09:00

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Les Ensablés - Le Ciel de Nieflheim de Jacques Chardonne

Jacques Chardonne (1884-1968), le « romancier du couple », de Destinées sentimentales et de Romanesques, dont Gallimard a édité récemment la correspondance en trois volumes avec Paul Morand, a encore des lecteurs fidèles et convaincus — j’en connais quelques-uns. Ce n’est donc pas tout à fait d’un écrivain ensablé qu’il sera ici question, mais d’un livre que presque personne n’a lu, puisqu’il s’agit d’un ouvrage, écrit en 1943, qui était prêt pour l’impression, mais que Chardonne renonça à publier: Le Ciel de Nieflheim. Pour ses amis, Chardonne avait néanmoins procédé à un faible tirage privé ; on en trouve parfois un exemplaire en vente à fort prix en ligne.  Par François Ouellet

24/09/2023, 12:11

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Les Ensablés - Oeuvres de Hugues Rebell (1867-1905)

Avec une préface documentée de Nicolas d’Estienne d’Orves (notamment romancier « Prix Roger Nimier » et spécialiste de Rebatet), la collection « Bouquins » a publié récemment un recueil des œuvres principales de Hugues Rebell dont seuls les gens de mon âge rappelleront qu’elles furent rééditées dans les années 80 par Hubert Juin, dans la collection 10/18, avec d’autres auteurs « fin de siècle ». Par Hervé Bel.

11/09/2023, 11:55

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Les Ensablés - Le meneur de Loup (1857) d'Alexandre Dumas (1802-1870)

Dumas ? c’est Gaston Pescou, signant Peskow ou Peskov, mais aussi G. de Morlon, baron de Cherville, qui est en réalité –pour les trois-quarts- l’auteur caché de ce roman. Il est dans sa spécialité : le roman de chasse. Qu’on en juge par quelques titres tirés de sa bibliographie : Les Aventures d'un chien de chasse, Histoire d'un trop bon chien, Contes de chasse et de pêche, Contes d'un coureur des bois, Montcharmont le braconnier, Le Gibier plume et la même année Le Gibier poil, sa science s’étendant même aux sauvages horizons de l’Afrique et de l’Asie avec Les Éléphants, état sauvage, domestication.

Par Antoine Cardinale

27/08/2023, 09:00

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Les Ensablés - Les Étangs de la Double, de Geneviève Fauconnier

En 1995, les éditions Le Croît vif, à Royan (Charente Maritime), rééditaient trois romans de Geneviève Fauconnier (1886-1969) : Les Trois Petits Enfants bleus (1927), Claude (1933) et Les Étangs de la Double (1935). La même année, Omnibus reprenait Pastorale (1942), intégrant cet autre roman de la même auteure dans Gens de Charente et de Poitou, au sommaire duquel figurent aussi des romans de Jean-Richard Bloch, Pierre Véry, Ernest Pérochon, André Theuriet et Pierre Loti. En outre, Les Étangs de la Double reparaissait en 2020 aux éditions La Geste, à Niort, en Nouvelle-Aquitaine. Par François Ouellet.

13/08/2023, 11:19

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Les Ensablés - Le fer rouge de Paul-André Lesort, ou l'emprise

Paul-André Lesort (1915-1997) aurait pu intituler son cinquième roman L’emprise, mais il a choisi un titre plus incisif : Le fer rouge. Paru en 1957, l’ouvrage de ce romancier étiqueté « grand écrivain catholique » choqua autant les lecteurs que la critique, à quelques rares exceptions près comme Jean Cayrol (« Ce n’est pas un spectacle auquel il nous convie,...mais une quête, une aventure avec « risques et périls»... Son honneur est de déranger et de se déranger...Beaucoup n’ont pas compris la route surprenante qu’il put choisir sans avertissement »). Par Marie Coat.

30/07/2023, 10:05

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Les Ensablés - Petit Louis, d'Eugène Dabit

Chers amis des Ensablés, notre site accueille aujourd'hui une nouvelle contributrice, Isabelle Luciat, à qui nous souhaitons la bienvenue au sein de notre équipe. Pour son premier article, elle a choisi "Petit Louis" deuxième roman d'Eugène Dabit, qui avait rencontré le succès avec L'Hôtel du Nord, paru en 1929. Hervé BEL.

16/07/2023, 09:00

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Les Ensablés – Des hommes passèrent…, de Marcelle Capy

Pendant la première moitié du XXe siècle, de nombreux romans « champêtres » ont été publiés, et les Ensablés n’ont pas manqué d’en chroniquer. Parmi ceux qui nous ont particulièrement marqués, rappelons l’admirable Campagne (prix Femina 1937) de Raymonde Vincent que les éditions Le passeur viennent de rééditer et La vie d’un simple, d’Émile Guillaumin. Il me faut en ajouter un autre, récemment paru chez La Thébaïde d’une romancière complètement oubliée, Marcelle Capy. Par Hervé BEL

02/07/2023, 12:20

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Les Ensablés - Cinis in cinerem, de Régis Messac (1893-1945)

Les Éditions de La Grange Batelière achève par Cinis in cinerem (allusion à la Genèse « tu es poussière et tu retourneras à la poussière), la publication des quatre romans policiers de Régis Messac, auteur que nos amis des Ensablés commencent à connaître (Quinzinzinzilli, Le mystère de Monsieur Ernest). A mon goût, c’est le roman plus étonnant, le plus attachant aussi, car il s’y mêle le gothique, le fantastique, la psychanalyse et le scientisme du XIXème siècle, dans une ambiance mystérieuse : plaisir assuré pour tous ceux qui ont aimé Gaston Leroux, Maurice Leblanc, Stevenson, Edgar Poe, et j’en passe. Par Hervé Bel

11/06/2023, 09:00

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Les Ensablés - Le tramway des officiers (1973) de Georges Thinès

Georges Thinès  (1923-2016) est un écrivain belge de langue française né en 1923 à Liège et décédé en 2016 à Court-Saint-Étienne. D’abord attiré par les lettres classiques, il fut étudiant en philosophie et lettres à la Faculté universitaire Saint-Louis de Bruxelles. Après son engagement à la Royal Navy durant la guerre, Georges Thinès renonce à la philologie et s’oriente vers la psychologie. Professeur à l’université de Louvain, il fut un spécialiste de renommée mondiale dans le domaine de l’éthologie animale. Excellent musicien, fondateur de l’orchestre symphonique de Louvain, il fut encore poète, nouvelliste, romancier, dramaturge, essayiste. Par Armel Job

28/05/2023, 09:00

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Avant que la mémoire s'efface, “testament marin” d'Olivier de Kersauson

On connait tous « l’Amiral » pour ses coups de gueules ou son humour dans les émissions radio. Pourtant, derrière l’image de ce breton au long court, se cache un passeur d’histoire maritime et un humaniste. Par Christian Dorsan.

07/12/2024, 08:41

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Mes pieds nus tapent le sol, briser les chaines d'un passé traumatique

BONNES FEUILLES – Lors des vacances passées dans la maison de ses grands-parents, la narratrice, encore enfant, est confrontée à des souvenirs flous et traumatiques. Mes pieds nus tapent le sol (Éd. Double Ponctuation), Laure Martin explore ce rapport avec la mémoire, lorsque l’esprit veut oublier, mais que les souvenirs persistent. 

07/12/2024, 07:30

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Handicap, maternité et société : Une grossesse (non) ordinaire

BONNES FEUILLES – Sushina Lagouje, jeune femme myopathe, porte un désir simple et universel : celui de devenir mère. Mais ce rêve va rapidement se heurter à un mur de préjugés et de discriminations. Alors qu’elle souhaite juste Une grossesse ordinaire (Éd. Double ponctuation).

07/12/2024, 06:30

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Les Éphémères d'Andrew O'Hagan : “Une magnifique illustration de l'amitié”

PODCAST – À travers Les Éphémères, Andrew O'Hagan, romancier originaire de Glasgow (Ecosse) offre une réflexion profonde sur la fragilité de l'existence. Seule ressource pour affronter la vie qui nous est donnée : la force des liens amicaux, souvent mise à l'épreuve de choix difficiles.

06/12/2024, 13:33

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À l'approche de Noël, Inoxtag décroche un “hotte” d'or 

Véritable triomphe pour celui qui a déjà dompté l'Everest : Inoxtag, avec son acolyte Charles Compain, est sur le toit des ventes de livre de la semaine (du 25 novembre au 1er décembre), et ce pour la seconde fois consécutive. Instinct, Tome 1, s'est écoulé à 71.216 exemplaires. Bel exploit pour l'Homme de l'année selon GQ.

 

06/12/2024, 13:23

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Apprendre l’espagnol grâce à la littérature 

Quoi de mieux, quand on adore lire, que d’entrer dans l’apprentissage d’une langue grâce aux ouvrages les plus célèbres écrits par les plus grands écrivains. Avec l’espagnol, vous avez l’embarras du choix : tant d’auteurs se sont illustrés dans la langue de Cervantes…

06/12/2024, 13:10

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Les secrets du Reiki, une pratique fascinante

BONNES FEUILLES – Le Reiki est une pratique japonaise de guérison fondée sur des principes simples et une certaine éthique de vie. 

06/12/2024, 08:30

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Vies et morts de Sophie Blind, quand l'émancipation se rêve

BONNES FEUILLES – Vies et morts de Sophie Blind (Éd. Rivages, trad. Jakuta Alikavazovic), Susan Taubes nous plonge dans l’univers d’une femme en quête d’émancipation. Née en Hongrie, elle est petite-fille de rabbin, fille de psychanalyste, épouse d’universitaire.

06/12/2024, 07:30

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À l'écoute de l’âme : trouver le sens de nos maux

BONNES FEUILLES – Certaines expériences de vie peuvent avoir un effet bénéfique sur nous, tandis que d'autres, en revanche, engendrent des états de mal-être. Comment les souffrances de l'âme influencent-elles la santé physique ? Il existe une relation constante entre l'âme, la psyché et le corps : si vos émotions sont perturbées, elles affectent votre être dans son ensemble, et si vous ne prêtez pas attention à cette influence, il est possible que votre corps en souffre également.

06/12/2024, 06:30

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Les nus et les morts, de Norman Mailer

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La blockchain : un fonctionnement complexe éclairé par plusieurs ouvrages

Comprendre le principe et l’utilité de la blockchain devient de plus en plus nécessaire, à la fois au niveau personnel et professionnel. Cependant, cet univers reste difficile à appréhender pour beaucoup d’entre nous.

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Joann Sfar ou la psychanalyse du dessin par le dessin

Après l’album La synagogue, Joann Sfar poursuit son récit autobiographique en abordant cette fois son rapport au dessin et au décès de sa mère. Ce sont Les idolâtres (Dargaud). Disons-le tout de go : il est difficile de parler de cet ouvrage, car le décortiquer ne pourra jamais rendre justice à la magie qui l’habite. 

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L’escalade horizontale avec Xavier Courteix

C’est plat, mais quand même, c’est joli ! (Editions Flblb) Xavier Couteix nous présente Aster, qui fait de l’escalade à un haut niveau sportif. C’est une passion qui l’habite. Aster est aussi en dernière année d’une école de design à Amsterdam. Il aimerait faire son projet de fin d’études sur l’escalade, et se pose dès lors la question de pratiquer ce sport en pleine ville, de passer des hautes montagnes à un pays bas.

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Sous Le ciel de Tokyo, une pension aux croisées des vies

BONNES FEUILLES – Dans Le ciel de Tokyo (Editions Rivages), nous sommes invités à observer, à travers la ville, les trajectoires croisées d'une galerie de personnages. Une fois arrivés, nous posons nos valises dans une pension bohème, où expatriés et voyageurs viennent tisser, au gré des rencontres, les fils d'une existence partagée. 

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Au bonheur des épouses ? Le combat intime de Madame Zola

BONNES FEUILLES – Avec Flamboyante Zola (Les Presses de la Cité), Jean-Louis Milesi fait revivre Alexandrine, compagne puis épouse d’Émile Zola, dans un roman mêlant fiction et réalité. Une plongée bouleversante dans le destin d’une femme trahie, mais qui, face aux épreuves, se transforme en une héroïne éclatante et résiliente.

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Le magnétisme. Conseils et exercices pratiques

#PiktosPoche – Nous sommes tous magnétiques, à des niveaux différents. Utiliser son magnétisme et le développer est une volonté propre à chacun. Si vous êtes désireux d'explorer cette voie, Jacques Mandorla met à votre disposition des conseils et des exercices afin de savoir magnétiser. 

05/12/2024, 07:00

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Crime et Colère simple : l'enquête de Davide Longo continue

Dans Une colère simple (trad. Marianne Faurobert, Éditions du Masque), voici la troisième enquête de l’équipe de choc montée à Turin par Davide Longo, dont la réputation de « nouvelle star du polar italien » est décidément bien méritée. L'auteur était en début d’année la coqueluche des médias transalpins qui l’annonçaient comme la star du nouveau polar italien.

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Notre-Dame de Paris - L'oeuvre des siècles  

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Doux visage de grand-mère, cher pays de notre enfance

BONNES FEUILLES – Avec Ma grand-mère et le Pays de la poésie (Flammarion), Minh Tran Huy retrace l’histoire de sa grand-mère, figure centrale de son enfance, et explore son héritage vietnamien entre douleur et merveilleux. Un hommage qui mêle souvenirs, contes et quête de sens.

04/12/2024, 08:30

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La Génération Z face au désenchantement de l’après #MeToo

BONNES FEUILLES – Dans Tout est chaos (Les presses de la Cité), Carmen Bramly nous entraîne dans le quotidien d’une jeune femme de la génération Z plongée dans l’univers exigeant de la publicité. Entre ambitions professionnelles, relations éphémères et scandales au travail, elle interroge les contradictions de notre époque et les dégâts du post-#MeToo.

04/12/2024, 07:30

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Les dieux et héros antiques revivent grâce à Édith Hamilton

L'helléniste Édith Hamilton voit son ouvrage majeur, La mythologie - ses dieux, ses héros, ses légendes, rééditée chez Dervy, dans une belle édition illustrée. Dans cette sorte de manuel d’histoire à l'usage de tous les publics, elle revient sur les grands mythes et légendes qui « constituent le fondement même de notre culture et continuent d’inspirer profondément notre époque ». 

03/12/2024, 16:10

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Une sélection d’ouvrages pour se mettre à l’espagnol

S’il y a bien une langue que l’on aime à entendre, c’est l’espagnol. Quel plaisir, en effet que ces sonorités chaleureuses qui ont toujours comme un air de vacances, de soleil et de bonne humeur. Voilà autant de bonnes raisons de vouloir se mettre à l’étude de la langue de Cervantes.

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Le voyage astral. Comment sortir de son corps

#PiktosPoche – La conscience n'est pas enfermée, elle peut voyager hors du corps. Dans cet ouvrage riche de témoignages, Bernard Raquin propose de nombreuses méthodes largement expérimentées - autohypnose, déplacement des sensations, exercices de visualisations -, qui permettent de sortir de son corps en toute sécurité, et d'y revenir. 

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“Le sport comme outil d'émancipation et moyen de communiquer”

BONNES FEUILLES – Dans une veine eastwoodienne expurgée de son chauvinisme américain, porté par une écriture sauvage et déclassée, Transformers met sur le devant du ring la beauté et la grandeur de la boxe, devenue la langue de ceux à qui les mots n’ont pas été donnés. Chez Amine Adjina, le sport, universel, est à la fois l’outil d’émancipations des êtres et leur moyen de communier. 

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Briser les chaînes du silence, pour conquérir sa liberté

BONNES FEUILLES – Adunni, 14 ans, est vendue par son père comme épouse. Mais dans La fille qui ne voulait pas se taire (trad. Laura Derajinski, Harper Collins), Abi Daré raconte l’histoire d’une adolescente prête à tout pour briser le silence et conquérir son droit à l’éducation. C’est à la fois un cri de révolte et une ode à la résilience. 

03/12/2024, 08:30

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L'Irak : chronique d’un pays brisé

BONNES FEUILLES – La notoriété de Kadhim Jihad Hassan comme traducteur et essayiste a souvent éclipsé son travail poétique. Cette anthologie vise à corriger cet oubli.

03/12/2024, 07:30

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Omega men : faut pas prendre les vessies pour des Lanterns

Tom King et Barnaby Bagenda ont produit, avec Omega Men, un album d’une audace rare. Relecture brillante des codes du space opera, cette aventure s’empare d’un des plus emblématiques héros du corps de Lantern – White Lantern, celui qui réunit toutes les couleurs, parce que non, le blanc n’est pas une couleur, ce sont toutes les couleurs ensemble.

02/12/2024, 17:06

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Tirer un trait sur son propre enfant ?

BONNES FEUILLES – Mère est elle morte de Vigdis Hjorth (traduction Hélène Hervieu) raconte l'histoire de Johanna qui, trente ans après une rupture familiale douloureuse, retourne pour la première fois dans sa ville natale. Un soir, après un verre de vin de trop, elle téléphone à sa mère. Regrettant aussitôt cette main tendue – un aveu de faiblesse –, elle est d’autant plus tourmentée lorsque sa mère refuse son appel. 

02/12/2024, 16:41

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Le prêtre et le braconnier : traque lugubre pour décor vénéneux

La campagne britannique n'est pas toujours riante : la voici qui sert de décor à un conte noir aux accents gothiques, une scène de chasse où le gibier est une jeune femme et le chasseur un prêtre diabolique. Mais ce sera un tableau plus proche de Jérôme Bosch que de John Constable.

02/12/2024, 16:28

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Les Fantômes de l’Hôtel Jerome, de John Irving : l’au-delà gît dans les cœurs

Fils unique d’une mère skieuse et d’un père inconnu, Adam Brewster souhaite devenir écrivain. Cette quête de l’écriture, inséparable de celle de son père et de l’apprentissage de la vie, Adam nous la conte lui-même au gré des parents de substitution qui guident sa jeunesse, puis de ses partenaires féminines.

02/12/2024, 09:33

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