Capharnaüm. Récit inachevé

Eduardo Halfon est un jeune écrivain guatémaltèque dans le vent. En 2013, il nous avait agréablement surpris avec la Pirouette (Quai Voltaire). En 2014, il revient avec Monastère, récit d'un voyage en Israël que l'on imagine volontiers autobiographique. Les ingrédients qui faisaient le charme de son précédent roman sont toujours là : une vraie maîtrise du romanesque, un petit côté brillant, une alternance entre profondeur et légèreté. Mais ici il manque quelque chose, et la lecture se termine sur un goût d'inachevé. 

travers ces 177 pages, emprise d’un rythme effréné, le lecteur ne peut demeurer de marbre.

La vie inachevée d'Addison Stone 

ROMAN FRANCOPHONE - Voici l’histoire simple d’Almanda Siméon, Innue du Québec, qui vécut presque centenaire sur les rives du lac Pekuakami. Malgré l’éloignement géographique, temporel et culturel, on vibre à l’unisson de cette femme courageuse, éprise de liberté, qui jamais ne baissa les bras.

Emmanuel Guibert continue la mise en images de la vie de son ami Alan Cope. Après avoir offert le témoignage graphique de ses années de soldat pendant la deuxième Guerre Mondiale dans l’ouvrage La Guerre d’Alan, et de ses souvenirs d’enfance dans L’Enfance d’Alan, le dessinateur s’attarde sur une amitié née dans la cour de l’école avec une petite fille, Martha et qui, de loin en loin, durera toute sa vie.

Auteurs de la Culture générale pour les Nuls (First) et 1 kilo de culture générale (PUF), Florence Braunstein et Jena-François Pépin récidivent dans le genre avec ce nouvel ouvrage qui paraît aux Editions Gallimard, cette fois et devrait nourrir et contenter les lecteurs curieux de savoirs, ou ceux, plus désireux, d’avoir à portée de main, des références culturelles qui constituent encore aujourd’hui ce qui façonne notre mode de pensée occidentale.

Actes Sud propose une traduction de la Flamme chantante de Clark Ashton Smith, ce qui est une très bonne nouvelle. Le travail de traduction de Joachim Zemmour est en tout point remarquable et rend parfaitement la grande beauté de la langue de l'auteur américain. La Flamme chantante se compose de deux textes. Le premier est le journal de Giles Angarth. Le second est le récit de destinataire du journal, Philip Hastane, qui va partir sur les traces de son ami. 

Récit intégral (ou presque) de mon premier baiser

Arctique canadien. Il y a longtemps. Avant que les hommes blancs aient fait partout leur apparition sur les terres du peuple inuit. Même si le bruit de leur présence a déjà couru dans ce qui est encore loin de s’appeler le Nunavut. Accompagné de ses chiens, Sanaaq a quitté le campement pour aller cueillir des rameaux de bouleaux nains qui lui permettront de fabriquer des nattes. Sur le chemin, elle aurait bien aimé tuer des perdrix blanches qu’elle aurait ramenées au camp, mais les chiens, trop empressés, les ont fait fuir avant qu’elle ait pu les chasser...

Assia et Franck sont deux jeunes adultes. Ils s’aiment et viennent d'emménager ensemble. Assia, née de parents marocains est une femme moderne, émancipée. Franck, lui, vrai parisien est un taiseux, élevé à la dure par un père militaire. 

Cet ouvrage a le très grand mérite de les rassembler.

C’est l’histoire d’une rencontre !

Au tout début des années 40, « après l’effondrement » (!) mais « la date importe peu. C’était hier, c’est aujourd’hui et c’est demain, hors de nos calendriers ». C’est l’automne, seule certitude : le « soir commençait à monter ».

La traversée infernale et authentique de l’Europe la plus sombre. D’Istanbul à Paris, Soixante jours retrace la fuite éperdue d’un groupe de quinze Kurdes à la recherche d’une vie à laquelle ils auraient enfin droit.

Docteur en sciences de l’éducation, sciences de l’environnement et sciences politiques, Nathanaël Wallenhorst entremêle ces trois disciplines avec brio dans un essai accessible et instructif sur le discours écologique. Six récits, axés autour de critères politiques et scientifiques, sont passés au crible. Et certains ont de lourdes incidences éducatives et sociales.

Un cri de détresse : ainsi pourrions-nous qualifier ce texte, au titre programmatique. En octobre 2020, Patrice, le mari d’Éric Durand-Billaud, est brutalement emporté par la COVID. Les deux hommes se fréquentaient depuis trente-trois ans, formant un couple fusionnel. N’ayant pu assister aux derniers instants de Patrice, Éric demeure profondément meurtri, amputé au sens strict d’une partie de lui-même… Par Étienne Ruhaud.

Dans son ouvrage Chaque heure compte, la dernière tue, Patrick Robert offre une autobiographie saisissante et envoûtante, nous immergeant dans le monde complexe et périlleux du reportage en zones de conflit. L'ouverture du récit est marquée par un incident dramatique : en 2003, à Monrovia, au Liberia, Patrick Robert, alors photographe pour des agences internationales renommées, est sévèrement blessé lors d'échanges de tirs.

En 1997, Christophe André, qui s’occupe de l’administration et des Finances pour une ONG dans la région du Caucase, se fait kidnapper par des Tchétchènes à Nazran, en Ingouchie. Les quatre mois qu’il passera captif de ces hommes, menotté à un radiateur, nous sont ici racontés par Guy Delisle, qui abandonne pour une fois le récit autobiographique afin de donner à entendre la voix d’un autre.

En 1997, Christophe André travaille pour une ONG humanitaire à Nazran, en Ingouchie, lorsqu'il est enlevé par des séparatistes tchétchènes. Une nuit, on le tire du lit et on l'emmène en voiture. Où ? Il n'en sait rien. Pour quelle raison ? C'est encore moins clair. Et pour combien de temps ?

Robert Walser (1878-1956) écrivain et poète suisse, contemporain de Robert Musil et Franz Kafka est transféré, en 1933, contre son gré, dans la clinique psychiatrique d'Herisau ("au début pas voulu pas venir. J'ai résisté. Ma sœur voulait pourtant. Alors je suis resté"). Interné en ce lieu, jusqu'à sa mort il cesse alors d'écrire. Arnaud Rykner s'inspire (avec beaucoup de distance) des derniers mois d'existence de l'auteur pour écrire un roman étrange, assez perturbant dans lequel, Joseph, le narrateur  (Robert Walser) rend compte de ses pensées, de ce qu'il ressent.

Sur la quatrième de couverture, l'éditeur présente ce livre comme un roman. A la fin de ma lecture, cela m'est apparu étrange et ne me semble pas peindre la réalité des textes qu'il contient.

La légende dorée est un ouvrage canonique retraçant la vie d’environ 150 saintes et saints, pour la plupart martyrs de l’Église. Avec Les bienheureuses, Martin Ruijters en ajoute treize nouvelles, un peu plus iconoclastes que les figures religieuses traditionnelles bien connues, raison probable pour laquelle elles ont été passées sous silence. L’auteur réinvente alors complètement ces fables pieuses et propose des récits désopilants et d’une beauté formelle détonante. 

L’auteur a été élevé par sa grand-mère. Il nous livre le récit de cette femme forte, entre souvenirs de son enfance dans la pauvreté et, une fois devenu adulte, difficultés à gérer la démence de sa grand-mère. Un témoignage très humain sur la dureté de voir un proche devenir sénile. Mais aussi un livre émouvant sur la gentillesse d’une grand-mère qui a tout donné pour son petit fils. 

La talentueuse Tsubasa Yamaguchi (Blue Period) nous révèle la face noire de son œuvre en trois récits courts. Insécurités, mystères, harcèlement, vampires et artistes aspirants, ses personnages semblent surgis des ténèbres, guidés par une quête envoûtante du beau et de l’interdit. Ce recueil est l’occasion de découvrir plus en profondeur une autrice de talent, le temps d’une lecture fascinante et malaisante.

Dans cette vie contemporaine qui ne laisse le temps de rien, pourquoi s’engager dans la lecture des 1 300 pages de Jérusalem et ses multiples histoires sur le quartier populaire des Boroughs à Northampton ? 

L'actualité est préoccupée par la Beat Generation, avec la grande exposition proposée par le Centre Pompidou, mais connaissez-vous la Baby Beat Generation ? On désigne sous ce nom la génération de poètes qui débarquent à San Francisco dans les années 1970 pour perpétuer le style et les thématiques chères à leurs aînés des années 50. Mathias de Breyne, écrivain et traducteur, nous présente Ma vie dans les Appalaches, de Thomas Rain Crowe, qu'il a traduit pour les éditions Phébus/Libretto.

« J'ai remarqué que, plus quelqu'un a une forte personnalité, plus il s'ouvre facilement, plus ses relations avec les autres sont profondes, et même à un tel point que la barrière devient parfois transparente. J'ai constaté cela aussi bien chez A.A que chez O.M. Mais les autres, eux, veulent, toujours se montrer meilleurs qu'ils ne sont et du coup, ils dissimulent leur âme. Pour m'avouer cela, il m'a fallu trente années de réflexions nocturnes et d'amère solitude, et il m'a fallu perdre à tout jamais A.A – une colombe et une prédatrice, l'amie la plus jalouse et la plus partiale de toutes celles que j'ai connues ».