Le fol marbre

Quatre ans après Un certain M. Piekielny qui lui valut, comme ses précédents, un certain succès (près de 45.400 exemplaires vendus, selon Edistat), François-Henri Désérable sort un roman au titre verlainien : Mon Maître et mon vainqueur (Gallimard). Blogs, sites, presse, Insta : tout le petit monde s’accorde pour le couvrir de bouquets de houx vert et de bruyère en fleur. Sauf que moi, dès l’aube, à l’heure où blanchit la rentrée littéraire, j’en ai marre.

Ah ! Marguerite. Si encore il n’y avait que ses fesses. Mais il semblerait que le manque d’estime qu’elle porte à son fessier soit l’arbre qui cache la forêt. Car Marguerite, en fait, n’aime pas grand-chose en elle : elle se trouve à peine passable physiquement (Jonas lui répète d’ailleurs inlassablement qu’elle a bien de la chance qu’il daigne partager sa vie avec elle), elle manque d’ambition professionnelle (qui voudrait lire ce qu’elle écrit ?)...

Dans cet aéroport, comme dans tous les aéroports, passent des gens qui vont et viennent. Alors que restent au sol la petite serveuse du bar ou le balayeur.

25 juin 1993, Irlande du Nord. Petite bourgade de Ballylack. L’année scolaire prend fin, et Hannah ne peut s'empêcher de se sentir en décalage constant avec ses camarades. Eux ont tous participé à la sortie de classe pour visiter l’Arbre à vœux, mais pas elle. Fille de parents protestants, guidés par la parole sainte en toute circonstance, ils ne l’ont pas autorisée à suivre sa maîtresse. Alors elle manque tout, se sait différente – autre.

En fait, c’est plutôt une sorte de zone de libertés surveillées pour les Aborigènes qui, au fil des ans, y ont été assignés à résidence

ROMAN FRANCOPHONE - Habituée aux départs et aux arrivées, Tiffany Tavernier réinvente l’aéroport de Roissy comme un huis clos. Un microcosme infini où cette passagère, « cette ombre en transit » n’attrape jamais son vol. Le parcours en huit entre les terminaux abrite sa ronde sans fin. Elle hante les couloirs des aérogares, ses cafés et sous-sols à la recherche de ses souvenirs, de son identité et de son humanité. Publié chez Sabine Wespieser, Roissy propose un vol direct pour la psyché traumatisée.

Il lui raconte comment de fil en aiguille et de par ses rencontres, il est tombé dans l’univers de la coke et à commencer à dealer.

Lorsqu'il descend du bus qui l'a amené dans cette petite ville de la frontière du Libéria, l'étranger est assailli par cette chaleur oppressante d'une journée de saison sèche. Trouver un banc à l'ombre d'un arbre pour s'en protéger un peu et observer quelques vieillards, eux-mêmes quelque peu endormis dans des hamacs ou sur des nattes, est sa première préoccupation, avant même de demander à un jeune homme son chemin pour aller à « la résidence ».

Qu'est-ce qu'être roi ? En Alturie, un jeune souverain, Oliver VII est bien loin de s'en inquiéter : roi, c'est un principe de filiation assez simple, un peu comme de descendre du singe quand on est homme, ou de l'arbre quand on est singe. Mais au-dehors des murs, par-delà son palais, l'insurrection gronde. Les sardines et le vin rouge ne se vendent plus aussi bien, et le pays, qui a connu les révolutions apportées par le précédent suzerain ont aussi laissé des traces dans le budget et les comptes. Douloureuses traces, d'ailleurs. 

Steve Sem-SandbergJohanna Chatellard-SchapiraEmmanuel Curtil

REPORTAGE - L'histoire (vraie!) commence à la fin de l'automne 2017. Raphaël Krafft est arrivé dans le Briançonnais avec un reportage en tête : à la suite de publications dans des organes de presse, il semblerait que, face à des difficultés de plus en plus grandes pour passer la frontière italo-française entre Ventimiglia et Menton, de nouvelles voies migratoires seraient devenues plus régulières et plus fréquentées, beaucoup plus haut dans la région PACA, quelque part entre Bardonecchia et Névache.

ROMAN FRANCOPHONE - « Il y a toujours deux côtés à une histoire, deux grâces à une vérité », observe Salomé Berlemont-Gilles dans Le premier qui tombera, premier roman qui tente le pari fou de l’exhaustivité.

Dans cet ouvrage, Gilles Grin présente une histoire de l’Europe depuis le début du XIXème siècle jusqu’à nos jours. Son approche mêle l’histoire à la géopolitique européenne, et le fil historique est précis.

Relevé comme référence bibliographique lors d’une précédente lecture, j’avais décidé de me plonger dans la lecture de Printemps Silencieux, l’ouvrage-phare de Rachel Carson, une autrice que je ne connaissais pas. Demandé à ma libraire, celle-ci me l’a, bien sûr, trouvé sur une de ses étagères (chose que je n’avais pas su faire avec succès tout seul). Mais elle s’est empressée de me faire part d’une récente ré-édition de grande qualité de divers textes (incluant des discours) dont cette avant-gardiste de la protection de notre environnement avait essaimé son parcours de scientifique reconnue, de lanceuse d’alerte et d’admiratrice inconditionnelle des merveilles de notre Planète Bleue.

AVANT-CRITIQUE – Une enquête sur le sujet méconnu de l’indemnisation des victimes d’actes de terrorisme. Vous découvrirez au fil des pages de cet ouvrage que pour les victimes, l’indemnisation n’est pas automatique.

sans amis, sans amour... constat de départ plutôt amer.

on nous fait découvrir tout un ensemble de frustrations et d’un ras le bol général qui fait craindre d’emblée un black out psychologique.

Dans un petit livre de souvenirs, le journaliste et écrivain Roland Jaccard revient sur différents épisodes de sa vie. Mais surtout, au fil des pages, il distille les grandes lignes de son « art de vivre », entre cynisme et jouissance. 

Elizabeth Cody KimmelLe fantôme de la bibliothèque

De la fenêtre de sa chambre d’hôpital, après s’être enfui de la maison en flamme où a péri sa famille, un enfant aperçoit un étrange personnage assis sur une branche de l’arbre voisin. Le Gull Yettin, créature magique protéiforme, mais arborant majoritairement un corps anthropomorphe et une tête de volatile, vient le chercher pour l’embarquer vers des terres éloignées. Après un terrible naufrage, le jeune garçon trouve un nouveau foyer auprès d’une femme solitaire, tandis que le Gull Yettin continue de veiller sur lui tout en éprouvant de la rancœur, étant exclue de cette nouvelle relation pleine d’affection. 

C’était il y a bien longtemps, dans la région isolée d’Aldéa, petit village espagnol fait de maisons de pierre et de bois.

Gio est un jeune homme rescapé de la guerre. Il a aperçu la mort, survécu de justesse – alors qu’il avait pourtant accepté son sort. Mais voilà, les infirmières ont tout fait pour le réanimer, pour ancrer son âme dans le monde des vivants. Après six mois passés à l’hôpital, il retourne chez lui, avec désormais « une longue cicatrice en creux, à l’arrière de crâne, un sillon, dans la chair meurtrie ». Cet étrange colosse, depuis cet accident, a la tête perdue dans les étoiles…

POLICIER ÉTRANGER – Renouer avec Montalbano, c’est remettre les pieds dans une Sicile qui est sortie du temps. Et ce roman est plus spécial encore dans le fil de ses enquêtes : sorti en mai 2014, il s’agissait de célébrer les vingt années de la création du personnage.

Et là, d'un coup, tout s'arrête ! Mais quand on dit que TOUT s'arrête c'est au sens strict du terme. C'est un peu comme si vous preniez une photo de ce qui vous entoure, que tout se fixe, mais vous êtes le seul à le savoir.
Au début vous n'y croyez pas et, après un petit moment, vous commencez à comprendre que c'est grâce à vous que les gens dans la rue ressemblent à des statues de marbre, que le pigeon là, devant, se retrouve figé entre le ciel et le bitume et que les premières grosses gouttes du verre d'eau n'ont pas encore éclaboussé la cliente que le serveur maladroit vient de servir…

Si pour vous, tout ceci est totalement impossible, sachez que pour ce pauvre Côme, c'est la réalité et le début de bien des désagréments.
Mais, posséder ce si grand pouvoir, finalement, à quoi cela peut bien servir quand la jolie Sophie ne vous regarde même pas ! Côme ne va quand même pas lui dire son secret, déjà qu'elle trouve que les garçons de sa classe ne valent pas la peine, il passerait en plus pour un fou…

Le Magicien du temps qui passe d'Eric Sanvoisin est un agréable roman où l'on se laisse à imaginer à ce que nous ferions bien dans pareille occasion. L'on aurait aimé, quand même, un peu plus d'action et de rebondissements et des dessins à l'intérieur du livre un peu moins… comment dire… laids. Ce n'est pas très gentil ? Certes, mais Sophie dans le roman est sensé être la plus belle fille du collège… je vous laisse découvrir !

Plus vive qu'un cobra prêt à charger, plus meurtrière qu'un troupeau de buffles un jour de soldes chez Cuir Center, plus vive qu'un Siou sans un sou en poche, voici venir la chronique du vendredi. Posez les winchesters, rangez les colts, la poudre n'aura pas besoin de parler aujourd'hui. Et surtout, n'oubliez pas : sous les cactus, les gêneurs… Et les vautours pour surveiller qu'on ne les déterre pas.

Dans le désert de Mauritanie, la jeune Rayhana fuit le campement touareg de la tribu Oulad Mahmoud emportant avec elle son désespoir et le tambour sacré qu’elle a volé au clan. Un vol pour les punir ! Pour faire tomber la honte sur eux ! Une vengeance après ce qu’ils lui ont fait à elle.

Dans le dernier tome de ses aventures robindesboisiennes dessinées par Pierre Maurel, Michel part en croisade contre les gigantesques bateaux de luxe, qui déclenchent problème sur problème dans les campagnes qu'ils traversent. Au point que le héros, alimenté par une fureur toute personnelle, se lance dans un combat perdu d'avance. Mais si David a terrassé Goliath, peut-être Michel... Une situation qui rappelle furieusement celle que vivent les habitants de Rotterdam : ils ont appris qu'un de leurs ponts historiques pourrait être démonté pour laisser passer le colossal yacht de l'ex-patron d'Amazon, en voie d'achèvement.

Nymphes, déesses, sirènes – les femmes de la mythologie telles qu’on les connaît, mais pas tout à fait. Non pas des créatures fragiles à la merci des hommes, ou monstrueuses et cruelles, ces sorcières qui manipulent et maudissent par simple vilénie. Et si tout était faux ? Et si tout était à réécrire ? Et si ce n’était que le début ?

Un magnifique album aux couleurs de l'automne au travers duquel pourront être abordés les notions de propriété, de disparition, de vol mais surtout de l'automne ! Une histoire drôle dont le personnage principal est un petit écureuil auquel on s'attache très vite ! 

ROMAN FRANCOPHONE - Amélie Cordonnier nous plonge dans la violence intime d'un couple. Non non, pas la violence de tous les jours, un peu banale : une violence d'une intensité irrespirable. Un roman infernal et subjuguant. Explosion en plein vol assurée.