Autorité, Féminisme, Jeunesse, Crise, Laïcité… En 2021, des mots ont animé le débat public, pour mieux diviser ou rassembler. Une étude menée par le cabinet Enderby propose de recueillir la perception des Français sur 13 de ces termes qui ont rythmé l’année. Ces mots sont perçus différemment en fonction de l’âge, le sexe ou encore la catégorie sociale des interrogés.
Le 24/06/2021 à 16:49 par Gariépy Raphaël
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24/06/2021 à 16:49
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Cette étude s’inscrit dans le cadre du projet Un Bien Grand Mot, dont deux éditions ont été publiées en 2019 et 2020. Il s’agissait de la même façon de prendre le pouls du pays à travers des termes choisis. En 2019, parmi les mots sélectionnés on retrouvait Gilet jaune, Féminicide ou encore trottinette. 2020, sans surprise, mettait en avant masque, récession, distanciation, mais aussi courage.
Pour 2021 ce sont les 13 mots suivants qui ont été choisis par Enderby : Communication, Travail Autorité, Féminisme, Jeunesse, Crise, Laïcité, Écologie, Solidarité, Citoyenneté, Digital, Violence et Transparence. Les termes ont été proposés à 1049 personnes, 514 hommes et 535 femmes, d’âges et de milieux sociaux économiques différents.
Leurs sentiments sur ces mots qui ont fait l’actualité nous sont ici dévoilés. On apprend ainsi que pour 77 % des interrogés, le mot Communication rime avec information. Le mot ne serait considéré comme un synonyme de manipulation que pour 27 % des Français.
Concernant le terme travail, c’est le pragmatisme qui l’emporte chez les répondants. Le premier réflexe pour 70 % d’entre eux est de l’associer à la rémunération. Les notions de stabilité et de contrat viennent ensuite, notamment chez les 18-24 ans, qui arrivent sur le marché du travail en pleine crise sanitaire. La question du lien social et du sens demeure minoritaire et est abordée essentiellement par les Français les plus âgés et au niveau d’étude important.
Le mot autorité fait écho à la discipline pour 48 % des répondants, au pouvoir pour 28 % et pour 42 % des 15-17 ans, elle évoque la sanction. Le digital est synonyme quant à lui d’innovation pour 59 % des Français, mais 25 % l’associent à l'isolement, et 12 % au chômage…
Pour 74 % des interrogés, la jeunesse rime avec avenir, d’autant plus pour les 55-64 ans, qui associent les deux termes à 86 %. Un Français sur deux évoque également l’« espoir ». Enfin, 15 % des interrogés, un peu moins optimistes, associent la jeunesse au caprice.
L’unanimité des Français est à souligner sur certains mots moins propices au débat.
Le terme crise est ainsi rattaché à des incertitudes par 63 % des répondants et 45 % y voient également une menace. 75 % des Français identifient l’écologie comme étant liée à l’environnement. Six Français sur dix associent la notion de citoyenneté à celle de civilité, évoquant également le devoir et le collectif. Le terme violence renvoie pour 77 % d’entre eux à l’agression et à l’insécurité. Solidarité, a contrario, est associée à l’entraide par plus d’un répondant sur deux. Enfin, pour trois Français sur cinq, la transparence fait surtout référence à la vérité.
Les notions de féminisme et de laïcité sont, elles, plus clivantes. Six Français sur dix associent le féminisme à l’égalité, à cela s’ajoutent les termes de reconnaissance, de respect, ou encore la notion de « droits ». Cependant, 30 % qualifient le terme d’« extrême » et 22 % le perçoivent comme une « menace ».
Enfin, pour près de la moitié des Français, la laïcité rime avec la liberté d’expression, la neutralité ou encore l’égalité. Mais 18 % considèrent que la notion est plutôt synonyme de la négation des religions, voire à l'origine du séparatisme.
Crédit photo : Stieg Anderson - Scrabble - CC BY-ND 2.0
Par Gariépy Raphaël
Contact : rg@actualitte.com
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25/06/2021 à 09:25
« Les notions de féminisme et de laïcité sont, elles, plus clivantes. Six Français sur dix associent le féminisme à l’égalité, à cela s’ajoutent les termes de reconnaissance, de respect, ou encore la notion de « droits ». Cependant, 30 % qualifient le terme d’« extrême » et 22 % le perçoivent comme une « menace ».
Quand on sait que les gens ne disent pas ce qu'ils pensent à des sondeurs (qui sont obligés de trafiquer les résultats pour les faire « représentatifs »), savoir que 30% des sondés pensent que le féminisme est une menace en dit long sur ce que les Français pensent de la chose.