Variations sur le silence

Rencontre avec
Gabriel Josipovici

à l’occasion de la sortie de son roman
Goldberg : Variations
(éditions Quidam)

Lettres d'automne... Deux semaines pour donner à voir, entendre et partager une œuvre littéraire francophone en présence et avec la participation de son auteur. L’invité d’honneur choisit un thème comme fil rouge du programme et s’entoure de nombreux artistes, écrivains, éditeurs, musiciens, peintres... dont l’oeuvre entre en résonance avec la sienne, ou qu’il souhaite faire découvrir au public. 

#PrixInstant23 – Le prix de L'Instant, initié par la librairie, a dévoilé sa dernière sélection, réduisant la liste des concurrents à cinq romans. En partenariat avec ActuaLitté, les membres du jury nous offrent une critique de ces cinq œuvres. Ainsi, nous poursuivons notre voyage littéraire avec le roman de Pierre Ducrozet, Variations de Paul. La chronique est signée par Nicolas Carreau.

L'écrivain et poète Denis Grozdanovitch vient de signer un Petit éloge du temps comme il va (Folio Gallimard, 142 pages, 2 €). Cet ancien champion de France junior de tennis (en 1963), par ailleurs grand amateur d'échecs aime à publier des textes plutôt inattendus mais toujours revigorants. Tel son Petit traité de désinvolture, sorti chez Corti en 2002, et qui a contribué à le faire connaître.

Les premiers aperçus de Surface ont évoqué les différents OS, sa fonction tactile, l' écran de 10,6 pouces « ClearType HD ». Pas sûr que cela suffise à rivaliser avec les autres poids lourds du marché, mais la tablette en a quand même sous le capot. Ou du moins sous le clavier, en kit, si l'on s'en tient à l'utilisation des visuels. Pourtant, c'est un autre périphérique qui pose de bonnes questions. Si ses différents OS Windows RT et Windows 8 ont été passés en revue, le port du stylet pose des interrogations.

Une star discrète revient sur le devant de la scène pour séduire. John Malkovich est cette semaine à l'affiche de Casanova Variations, adaptation par Michael Sturminger de la pièce de théâtre éponyme. Quelque part à la croisée du cinéma et de l'opéra, de la fiction et de la réalité, le comédien incarne la figure de Casanova. Un personnage du paysage littéraire qu'il a déjà interprêté quatre années durant, sur les planches.

Le PDG de Royalty Share et avocat, Bob Kohn - l'homme qui a permis à Hachette Book Group de présenter un bilan exemplaire en matière de gestion des droits numériques - (notre actualitté) est en train de prêter main-forte aux accusés d'entente sur le prix des ebooks. Faisant suite à la démarche d'alliance défensive engagée par l'ABA (l'Association des libraires américains) et Barnes & Noble, l'avocat vient de déposer son avis sur la procédure judiciaire engagée depuis plusieurs mois. Dans son viseur : le prédateur Amazon et sa politique tarifaire.

Les couvertures de livres : certaines maisons d'édition ont imposé leur design, comme Gallimard ou P.O.L., pour ne pas trop s'embêter. D'autres éditeurs, dans le monde entier, s'échinent à faire dans l'originalité, les couleurs chatoyantes ou les images inattendues. Et puis, il y a ces couvertures qui feraient passer un livre pour un autre, si le titre n'était pas imprimé... Une infographie anglophone propose une classification visuelle des couvertures de livres...

Le dernier album de Blutch, Variations, ne mentionne que son seul nom (son pseudonyme, faudrait-il d'ailleurs préciser) et pourtant, les scénarios des trente planches grand format qui le composent n'est pas de lui : ils sont signés par certains des plus grands auteurs du neuvième art. Blutch leur a emprunté le découpage, les dialogues et même la mise en scène. Il s'est « contenté » de tout redess. Et ce n'est pas rien. Bien au contraire...

« Elsa filait sans se retourner. Le dos droit, concentrée pour trouver la bonne cadence, elle regardait ses skis afin de les maintenir dans les traces. » Neuf ans, encore innocente et pleine de fougue, Elsa se rend à l’enclos des rennes – seule, comme une grande. Il fait déjà un peu sombre dehors, mais elle sait qu’elle sera de retour avant la tombée de la nuit. Le cœur gonflé d’impatience, l’horreur remplace le bonheur : là, au cœur de la forêt, elle découvre Robert Isaksson, un couteau ensanglanté à la main. 

Parfois, il ne reste plus que le silence pour crier sa souffrance et son mal-être. Parce qu'on ne peut plus faire autrement, parce que les papas et mamans loup n'ont plus le pelage doux, mais des dents pointus, des crocs déchirants le cœur. Parce qu'il n'y a plus la moindre place pour un petit sourire. Et il n'y a rien à dire. Non, Madame, je vous assure, rien à dire. Les loups ne sont pas toujours des loups et les bleus de l'âme passent comme les nuages noirs au fond de mes yeux.
Mais la dame persiste et, petit à petit, les doigts de l'enfant murmurent des mots sur le papier. Et si la parole n'est pas encore présente, elle attend au bord des lèvres, prête à être délivré.

Cet album très subtil, suggère finement les choses. Le dessin baigné de rouges et de bordeaux est également d'une grande délicatesse. Benjamin Lacombe a su parfaitement capter ce silence insupportable par des traits fins, le regard triste et compatissant des oiseaux, le décor réduit à son minimum.

Un album qu'on ne peut oublier et qui se garde longtemps, longtemps…

Les meilleures ventes, chez Amazon, ressemblent aux pactes signés avec le diable : si l'on ne consulte pas les toutes petites lignes, avec les microscopiques renvois, on se laisse posséder. Ce qui dans certains cas peut avoir du bon, toutefois. En l'occurrence, découvrir que The Hunger Games de Suzanne Collins est la meilleure vente dans la catégorie livre numérique Kindle... n'a rien de très diabolique. Si ?

Blutch - pseudonyme de Christian Hincker - est le lauréat du prix Wolinski de la BD du Point pour son album Variations, publié chez Dargaud. Ce prix récompense, depuis 2003, une oeuvre récente de bande dessinée. Depuis l'attentat de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, il rend hommage au dessinateur Georges Wolinski, qui avait notamment présidé pendant 10 ans le jury du prix. 

Bibliothèques : Un conseil gardez le silence !

L’auteur de Mystic River frappe en plein cœur dans un nouveau roman porté, encore une fois, par la communauté d’origine irlandaise de Boston. Dans une traduction de François Happe, Le Silence est l’histoire d’une vengeance, d’un ordre établi, et de tensions sociales à leur paroxysme. 

BONNES FEUILLES - « Le 1er janvier, au 10 rue Georges-Marie, l’irréparable a été commis. » Charlotte et Martin vivent une vie tranquille avec leurs enfants, jusqu’à ce qu’un événement tragique se produise... 

HIVER2024 - Robert Lynen, l'étoile montante du cinéma français des années 1930 reconnu pour son rôle dans Poil de carotte, reste dans la mémoire de quelques-uns, notamment Georges Perec qui lui rend hommage dans Je me souviens. 

L'écrivain américain Richard Bausch, né le 18 avril 1945, est particulièrement réputé dans son pays pour son art de nouvelliste. Publié en France par Gallimard, il reste méconnu, ce qui a poussé le réalisateur Gilles Bourdos à réaliser Espèces menacées, film inspiré par les personnages décrits par l'écrivain.

France Télévisions annonce le début du tournage d'un téléfilm adapté du livre de Natacha Calestrémé, Les Blessures du silence, publié par les éditions Albin Michel en 2018.

Avec l’invention des points de suspension, qui vont toujours et uniquement par trois, la littérature se créait une bulle de suspens, capable d’évoquer, autant que de passer sous silence. Une parole incomplète, arrêtée, ô Temps, suspends ton vol, etc. Et un universitaire de Cambridge vient de découvrir que les « ... » étaient apparus en littérature anglaise au XVIe siècle.

Dans un entretien accordé au Figaro, Arnaud Lagardère, le jeune premier du groupe éponyme qui vient d’accepter de renoncer à sa commandite, apporte quelques précisions. Mais les salariés des deux grands groupes concernés — Editis, côté Vincent Bolloré et Hachette Livre, côté Lagardère — resteront plus que sur leur faim. L’avenir est plus flou que jamais.

Je me souviens de cette (mauvaise) blague d’une mère au moment du passage en caisse au supermarché qui menaçait sa fille de devenir caissière si elle n’étudiait pas bien à l’école, et la caissière de répondre qu'elle était bac + 5… qui oserait la répéter aujourd’hui ?

Les Éditions de la Différence donnent aujourd'hui la parole à Sandrine Charlemagne, dont le roman Mon pays étranger vient de paraître à la Différence, non seulement écrivain mais encore auteur de théâtre et coordonnatrice de projets pour l'Association des Travailleurs Maghrébins de France. Elle nous fait part de son scepticisme suite à la visite du président français en Algérie les 19 et 20 décembre derniers.

Ce premier roman, naturaliste par son thème, ancré dans la réalité ouvrière, ne se contente pas de décrire les conditions de travail au sein des Fonderies et Aciéries du Midi dans les années 60-70. Non, il va bien au-delà, pénètre l'intimité d'une famille, les pensées les plus secrètes, les moins avouables d'un fils, le plus jeune, ébranlé, affaibli, façonné par la mort accidentelle d'un père ;   qui se construit et grandit dans l'ombre du mort, s'efforce d'y échapper, de s'en démarquer pour devenir, à son tour un homme.