La Rue Pareille, à est une petite rue entre Saône et Rhône.
C'était, autrefois, un faubourg de Lyon maintenant intégré à l'agglomération.
Là, vivaient des gens. Divers. Aussi différents les uns des autres que les gens aussi peuvent l'être ailleurs. Avec leurs petits ou leurs grands boulots. Avec leurs petits ou leurs grands ennuis. Dans la solitude de leur vie ou en famille, parfois en décomposition. Parfois en bascule au dessus d'un vide inquiétant.
Ces gens se croisent dans la rue, ailleurs, au téléphone, sans jamais se rencontrer, chacun continuant son chemin en essayant de conserver son équilibre ou en tentant de se faire le moins mal possible en tombant.
Chacun survit à sa façon, comme il le peut. L'espoir s'amenuise pour tous. Pour certains il a disparu et ils sombrent dans une folie douce ou dans l'abîme du trottoir à quémander l'aumône quand tout s'est irrémédiablement écroulé et que le monde des humains n'a plus répondu à leur désir de maintien, d'intégration.
La vie, le temps bouleversent tout : la ganterie a remplacé le maraîchage et sera elle-même bientôt oubliée quand les bobos auront transformé en loft les vestiges de l'ancienne usine.
Dominique PARAVEL s'est lancée dans une série de tranches de vie qui errent autour de la Rue Pareille et elle nous emmène dans sa course effrénée, désordonnée, qui bute sur les uns et sur les autres, un peu au hasard. Comme la Rue elle-même qui n'est finalement là que pour donner aux gens l'occasion de se croiser. Pas de se rencontrer.
Alors, en bon lecteur, on suit les personnages dans la Rue Pareille, à droite, à gauche, au café, à l'exposition de peinture, à l'entretien de licenciement, dans le pool de téléphonistes qui tentent de vendre à des gens qui n'en ont pas besoin de nouvelles occasions de dépenser un argent qu'ils n'ont pas, devant les écrans de surveillance des rayons du supermarché, dans la cour de l'école où les enfants s'inventent leurs mondes, … !
Ce n'est pas désagréable. C'est plutôt bien écrit. Mais cela m'a paru un peu superficiel et manquer de fond, excepté, bien sûr, la Rue Pareille, tellement présente.
Je ne sais pas où l'auteur voulait nous emmener. Je ne suis pas certain qu'elle le savait elle-même en dehors de cette narration de bribes de vies.
J'ai fermé le livre avec une impression d'insatisfaction, d'inachevé. Trop de choses et pas assez de choses. Trop de vies et pas assez de vie. Trop de sujets seulement effleurés. Et j'ai trouvé cela un peu dommage.