Hier, Nicolas Sarkozy était de corvée : en vue de désamorcer quelque peu le rassemblement qui frappera mardi prochain, le Président a donné de sa personne pour rassurer les professeurs, parce qu'« on les aime, on les respecte, on les admire ».
Au cours d'une table ronde à Saumur, nous informe La Tribune, on apprend que le président, entend « leur parler franchement aussi ». En compagnie de Xavier Darcos, M. Sarkozy a souhaité témoigner de la « bonne foi » et de la « bonne volonté » présidentielle, sans jouer au petit jeu coutumier. « C'est pas forcément plus d'argent, plus de postes, plus, plus, plus ! (...) Ça peut être mieux, mieux, mieux ! »
Aucune concession dans l'ensemble, rapportent nos confrères, même si le malaise « est incontestable parce que le boulot est devenu plus difficile ». Pour autant, corporatisme et immobilisme sont bannis du vocabulaire présidentiel, pour qui « être à l'écoute, ça veut pas dire que tout le monde s'arrête ! » Et surtout, il ne reproduira pas les erreurs de ses prédécesseurs : « Tous les gouvernements de gauche et de droite ont eu sincèrement la volonté de s'investir, mais chaque fois ils disaient : 'c'est trop difficile' [...] et à la première manifestation ils arrêtaient tout ».
Résident de la République
Sans mettre en péril ni menacer le statut des enseignants, lui qui est « évalué tous les jours », il rappelle que souplesse dans la carrière ou l'enseignement, autant qu'évaluation ou culture de la réussite ne présentent aucun danger. Et si les syndicats resteront sur une frustration de n'avoir pas pu échanger avec le président, il aura tout de même évité la huée que lui réservait un accueil de sifflets et de protestation... Celui que M. Fillon a connu lundi, dans un lycée du XVIe arrondissement...