Mission 6e. Mène ton aventure au collège

Ariane Mnouchkine avait dans un premier temps refusé sa nomination, pensant la devoir à Nicolas Sarkozy. Elle avait ensuite laissé planer le doute sur un éventuel revirement dans sa décision.

Dans un communiqué de la célèbre institution, en date du lundi 17 décembre, le refus a été officialisé. « Madame Ariane Mnouchkine renonce à prendre son poste de professeur à la chaire Création artistique 2007-2008 au Collège de France. » Au passage, il est rappelé que « la particularité de cette chaire repose sur le renouvellement annuel du thème et du titulaire ».

L’Assemblée des professeurs devra donc prochainement décidé de son successeur pour l’année 2008-2009. Le Collège a précisé qu’il pourrait être issu de l’ « univers de la peinture, de la musique ou du cinéma ».

Tout est certainement parti d’une incompréhension puisque fin juillet, elle s’était crue « nommée » par le président de la République Nicolas Sarkozy, et non « élue » par l’Assemblée des professeurs. C’est ce qui avait tout d’abord motivé son refus.

Dans les faits, sa nomination avait été officialisée, conformément à la procédure, par un décret du président de la République en date du 23 juillet, publié au Journal Officiel. Mais auparavant, c’était bien l’Assemblée qui avait statué sur sa nomination.

Elle avait ensuite lu dans la presse que c’était le président qui l’avait nommée, ce qui lui avait fait « un choc ». Le 27 juillet, elle avait envisagé de revenir sur sa décision si un éclaircissement de la situation était fait. Elle avait alors déclaré : « Je ne vais pas faire de caprice auprès de gens que j’admire et que j’aime. »

On ne peut que regretter ce malentendu. Tout est affaire de mise en scène…et, en l’occurrence, le protocole du Collège de France n’est pas du goût d’Ariane Mnouchkine…

Né en 1939, Ariane Mnouchkine, fille du producteur Alexandre Mnouchkine, est metteur en scène de théâtre et animatrice de la troupe qu’elle a fondée en 1964, le Théâtre du Soleil.
Il n’est peut-être pas inutile de rappeler qu’en mars 2007, elle a signé, avec 150 intellectuels un texte qui appelait à voter pour Ségolène Royale…

Depuis plusieurs mois, nous suivons avec attention la destinée de ce haut lieu culturel de la ville de Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine) : le Verger des Muses. L’ancien gérant, Bernard Guetteville voulait depuis plusieurs années céder sa place mais, faute de repreneurs valables, il désespérait de l’avenir du magasin.

Mais, l’on vient d’apprendre la vente du Verger des muses à des repreneurs particulièrement désireux de poursuivre l’activité de librairie et produits culturels. Dans une lettre adressée à sa fidèle clientèle, M. Guetteville a fait part de sa satisfaction d’avoir enfin trouvé des successeurs dignes de ce nom.

Il écrit ainsi fièrement qu’ « Aujourd’hui, enfin, après de longues recherches, je suis heureux de vous annoncer qu’un nouvel associé est entré au capital. C’est ainsi que la société RES France prend les rênes du Verger. »

Puis loin, il précise : « J’ai trouvé à travers RES France une équipe de gens professionnels, honnêtes et responsables, capable de pérenniser financièrement notre projet et surtout dotés d’une éthique qui leur permettra de conforter l’entreprise tout en respectant son approche et sa qualité. Ainsi à travers l’aide apportée à un commerce culturel tel que le Verger des Mues, RES France confirme son ambition sociale. »

Apprenant également la bonne nouvelle la secrétaire de l'Association des Amis de la Librairie de Bourg-la-Reine nous a écrit pour faire connaître aussi sa satisfaction face à l’arrivée de ce repreneur de qualité. Voici ses quelques lignes :

Nous savions Monsieur Guetteville attaché à la spécificité culturelle de son commerce, nous savions que c’eut été un crève-cœur pour lui que de devoir céder son bail pour l’installation d’un commerce d’un autre type. Aujourd’hui, nous partageons son bonheur de voir, non seulement Le Verger des Muses rester une Librairie mais aussi conserver l’ensemble de ses rayons. Tout cela est de bon augure pour l’emploi et pour l’offre proposée à la clientèle.

Ainsi les longs mois de mobilisation sans faille de la population de notre ville et des communes limitrophes n’auront pas été vains ! Nous en sommes profondément heureux ! Merci à tous ceux qui nous ont accompagné et qui ont cru à l’utilité de notre action. Nous les assurons de notre détermination à poursuivre. Merci également à Actualitté.com pour son soutien sans faille !

Les nouveaux dirigeants du magasin ont tenu à rencontrer des représentants de l’Association des Amis de la Librairie de Bourg-la-Reine, ils nous ont dit leur adhésion à l’action que nous avons menée pour la défense de ce lieu culturel. Ils nous ont également fait part de leur désir de nous voir continuer notre action à leurs côtés.

Aujourd’hui donc, s’ouvre une nouvelle page de la vie de notre jeune, mais – Oh ! Combien ! – riche, Association. Les nouveaux dirigeants prévoient le développement de nouvelles offres, les Amis de la Librairie vont devoir se réunir très vite pour envisager quelles formes prendront les futures initiatives.

D’ores et déjà, n’oubliez pas de réserver le samedi 29 mai pour visiter l’exposition de travaux d’artistes, peintres et sculpteurs, de la région. Toute la journée vous pourrez admirer des œuvres variées, toutes de très grande qualité. Vous pourrez également assister, voire participer, à des performances d’artistes réalisées à l’extérieur du magasin. Pour la modique somme de 10 Euros vous ferez l’acquisition du catalogue de l’exposition (vendu au profit de l’Association) que les artistes présents dédicaceront volontiers. Côté dédicaces, Alain Jaubert, Jean-Jacques Breton, Dominique Williatte signeront leurs ouvrages… Une très belle journée en perspective ! La librairie est située au 3 rue René Roëckel à Bourg-la-Reine, juste en face de la sortie du RER.

Dans le cadre des Lundis du Collège de France à Aubervilliers et en partenariat avec la ville d’Aubervilliers, les Professeurs du Conservatoire d’Aubervilliers-La Courneuve offriront un concert au Collège de France mardi 13 mai 2008 à 17 heures.

- Schumann : Carnaval (extraits) par Béatrice PRESLE, piano

- Debussy : Sonate pour violoncelle et piano, par Florian LAURIDON, violoncelle et Nicolas DESSENNE, piano

- Stravinsky : Suite italienne pour violoncelle et piano, par Florian LAURIDON, violoncelle et Nicolas DESSENNE, piano

- Janácěk : Sonate pour violon et piano, par Cécile DENEAU, piano et Michael APPELMAN, violon

Présentation par M. Jean-François BOUKOBZA, Professeur de culture musicale et d’analyse (Conservatoire d’Aubervilliers La Courneuve)

Collège de France
Amphithéâtre Marguerite de Navarre
11, place Marcelin Berthelot, 75005 Paris

Entrée libre sans réservation

Chez Roland Barthes, le Neutre, terme anti-séduction par excellence, n’est pas cette voie(x) du milieu à la François Bayrou. Ce n’est pas le moyen, l’entre-deux, c’est d’abord un désir d’atteindre cet absolu, en tant qu'il permettrait de se rapprocher du vrai. Choisir non sans force de caractère de ne pas choisir. Être désengagé avec virilité. 

L’ambition est la même que celle de Flaubert : dissoudre son moi dans la force de l’art, qui au bout est pur style, transparence. Ce territoire du Neutre est donc bien celui de la littérature, entre la réalité inatteignable, la politique partisane et la science et ses schémas simplifiés. 

Valoriser une figure de l'incertitude, ne rien affirmer. Le Neutre, c’est cette indifférenciation finale et première, comme le serpent qui se mord la queue. La conjonction des contraires : la gauche et la droite réunie, le haut et le le bas, le masculin et le féminin, le feu et l’eau…

Les cours de Roland Barthes de 1978 au Collège de France qui traitent de cette notion ont été édités au Seuil. Une intelligence et une richesse de réflexion rare, à découvrir.

“Je définis le Neutre d’emblée comme ce qui déjoue le paradigme (l’opposition de deux termes virtuels dont j’actualise l’un pour pouvoir parler, pour pouvoir produire du sens).”