Mila Santa

La professeure de danse trouve Mia trop ronde, trop lourde. Ainsi commence-t-elle à sévèrement à maigrir et ses bonds deviennent réellement prodigieux. Ses chaussons de danse ne touchent plus le sol, Mia s'envole! Survolant les têtes, enjambant les toits, filant dans l'azur, Mia trouvera au merveilleux un goût amer puisque le vent l'emportera vers les terres chaudes et désertiques d'Afrique du Nord, la magie de l'Inde et les zones fraîches du Tibet. Sa légèreté attire les«profiteurs» qui voient en ce prodige un sésame vers la fortune. Fort heureusement, de nouveaux amis la délivreront de son serment de légèreté.

est un petit roman onirique qui invitera les jeunes lecteurs à l'évasion, le voyage et, évidemment, l'imaginaire. Il n'échappera à personne les jeux de pages rappelant celui du calligramme où le texte nous donne à la lecture l'impression de passer d'un nuage à l'autre, nous offrant des images d'ailleurs. Ne côtoyant que les nuages, notre héroïne commence à regretter sa nouvelle nature de «sylphide» qui la rend vulnérable, incapable d'accomplir les diverses tâches qu'on lui confit et la mettra à plusieurs reprises à la portée de toutes les odieuses exploitations.
Peut-être pouvons-nous y voir en seconde lecture une référence à l'exigence imposée aux jeunes filles sur ce fil de physique, le diktat de la grâce, de la mode. Mia trouve sa vraie légèreté dans l'acceptation de soi, de son poids et beaucoup plus. Elle s'est ouverte au monde, découvre la vraie beauté, ne souffrant pas sa situation, se faisant des amis et trouve des yeux qui savent trouver la beauté dans son regard.

Janine Teisson nous propose un joli parcours initiatique qui rendra les lecteurs aussi léger que le rêve.

MALADIE DE GAUCHER

L’autorité sanitaire américaine (FDA) vient d’approuver un traitement pour la forme la plus courante de la maladie de Gaucher. Le Cerdelga, un traitement oral, sera disponible d’ici un mois aux États-Unis. C’est en tout cas ce qu’annonce le groupe pharmaceutique français Sanofi dans un communiqué. « Cerdelga représente une nouvelle option thérapeutique importante pour les patients atteints de maladie de Gaucher de type 1 », peut-on y lire. La maladie de Gaucher est une maladie rare (1 personne sur 60 000) dite de « surchage lysosomale », nous explique un article de « Sciences et Avenir ». 

UN ANTIBIOTIQUE DANGEREUX

Si l’on en croit une étude publiée dans le « British Medical Journal », la clarithromycine pourrait augmenter le risque de mort cardiaque. Cet antibiotique est utilisé dans le traitement des infections bactériennes comme les angines ou les bronchites. Les chercheurs danois qui ont mené l’étude précisent toutefois que le risque absolu demeure faible. Par ailleurs, d’autres chercheurs se montrent prudents concernant les résultats de cette étude. 

CANCER

Autre étude, autre revue, cette fois-ci dans « Nature Medecine ». Une équipe de quinze chercheurs de Columbia  fait part des effets inattendus d’un médicament anticancéreux, rapporte le journal en ligne « Slate ». Le traitement en question est la molécule ruxolitinib (connu en France sous le nom de Jakavi). Dans plusieurs cas, des personnes atteintes d’alopécie areata ou totalis (maladie auto-immune qui entraine la perte d’une partie ou de la totalité des cheveux des patients) ont vu leurs cheveux repousser en prenant ce traitement. Seul bémol, la boîte de 60 comprimés de Jakavi est vendue au prix de 4211,95 euros. 

 : 

Frédérique Voisin-Demery

Enrhubée - 2013-078

CC BY 2.0

Illustrateurs jeunesse en recherche d'éditeurs ?

ouvrent leur porte le 14 juin prochain pour que vous puissiez présenter votre travail. Entre 10h est 17h au siège de la société, à Toulouse, c'est peut-être la chance pour beaucoup d'avoir un vrai retour sur leur travail face à différents directeurs artistiques et autres éditeurs.

4e édition de ces rencontres professionnelles, Milan éditions et Milan Presse sont à la recherche de talents. En 2012, plus de 130 jeunes illustrateurs se sont déplacés dans les locaux du groupe pour proposer leur dessins soit en éditions, soit en presse.

Nous avons contacté la responsable des rencontres, Claudine Defeuillet, pour qu'elle puisse mieux nous

expliquer l'histoire de l'évènement et le but de celui-çi :

N'hésitez pas à vous inscrire pour participer à ses rencontres, il serait dommage de passer à côté.

Est-ce que c'est fait exprès ? Imprononçable, le titre du recueil de Sanda Voïca pose d’emblée un défi. Incertitudes, trébuchements, bégaiements, on les cache, on  ne les exhibe pas, n’est-ce pas ? Les failles, ce n’est l’affaire de personne. Sauf si c’est de la poésie. Les impossibles Epopopoèmémés  (éditions Impeccables) en sont la preuve : en poésie, rien de ce qui fait buter n’est perdu.

Sanda Voïca est capable de prendre en otage un jour quelconque pour le narrer en douceur: elle empile les gestes du quotidien, égrène les pensées parasites et soutire quelque chose de très étrange, comme l’étymologie de l’instant vécu. Dans le poème Je suis ici, il pleut à verse, un matin de dimanche.

 « Samuel, à coté de moi, ouvre un œil, littéralement, et me demande :

« Qu’est-ce que tu fais ? »

Je lui réponds : « Je suis ici. » Et je sais que , sans trop

 de mots. 

Mais s’il fallait l’expliquer ? Si j’avais une interrogation, ou un exposé à faire à partir de ma présence ici – que dirais-je de plus ? »

Une généalogie improbable surgit petit à petit et enveloppe cette instance qui dit « je suis ici ». Des noms et des lieux se télescopent sur la page, comme autant de sangles censées fixer une tente par grand vent. Dans un même poème on passe de T.S. Khasis, poète roumain d’aujourd’hui,  à Alain Jouffroy, du rabbin Meor Hagola du XIIe siècle à Philippe Meyer, de Casanova au clan des Cantacuzène, les phanariotes. Rien d’étrange à cela, aucun orgueil à les convoquer, ce sont des proches et des parents, des habitués de la maison, des colocataires qui habitent à la même adresse que le moi qui est.

A terme, l’étrangeté acquise ne peut être que jubilatoire :

« Je le crois, oui : je tombe de plus en plus souvent dans une sanda ou

 dans une voïca inconnues à mon adresse –

Mais que j’explore avec plaisir.»

Chez Sanda Voïca il y a un besoin urgent, presque ostentatoire, d’altérité. Elle se définit en se vidant de tous les autres qui habitent son exil intérieur. Il s’ajoute à cela un ailleurs qui délocalise le moi, ici et là.

«On arrive droit à Trieste – là où James Joyce, Umberto Saba, Italo

Svevo et quelques d’autres sont aussi arrivés: comme à la fin du

 monde, comme au dernier horizon.»

L’altérité et l’ailleurs donnent de l’épaisseur à ce fluide vital appelé intériorité, sinon la coque de la présence reste vide, voir inexprimable. Il n’y a rien à dire quand on est, il y a tant à dire quand on est autre et ailleurs, la présence (« je suis ici ») se munit d’une expression possible. Voilà pourquoi, pour tout poète, le thème le plus fécond reste l’exil.

Née en Roumanie, installée en France depuis 1999, Sanda Voïca a choisi d’écrire en français: le recueil qui précède les Epopopoèmémés s’appelle Exils de mon exil (éditions Passage d'encres, coll. Trait court).

Ce que Sanda Voïca écrit, dans « la semoule des lignes » de ce deuxième recueil élégant, à titre étrange, c’est une sorte de poème-CV détaillé, incontournable, impossible de couper ou de serrer.

« Après cinq pages de mon « Poème »

J’ai l’impression d’avoir mis du papier peint dans ma chambre. »

Des bégaiements (le titre !), des étymologies et des onomatopées inventées de toutes pièces, des jeux de mots en délire : un brin bravache, il y a une tendresse bienfaisante dans cette auto-livraison sans fard aucun. Et une fuite en avant, comme si le poème-CV talonnait constamment quelque chose qui se dérobe à l’infini.

« Ce poème  est la prose de ma journée.

Et sa poésie ? Qui me la montrera ? Qu’est-ce qui la mettra en évidence ? »

Y-a-t-il des chances que cet autoportrait exigeant, mal fini, trouve un jour des contours doux et définitifs? Ici-bas, presqu’aucune :

« On ouvre les bras pour voler et on est crucifié. »

Il reste ce balbutiement nécessaire - l’épopée des mots - pour accompagner notre exil sur la terre. «Je suis ici » constitue ma prière ».