Les démons reviennent toujours

Le jeune Nathaniel, orphelin, a un boulot plutôt inhabituel pour un adolescent de son âge: il garde des démons dans une maison que lui a confiée son mentor Dhaliwahl. Sa principale tâche, outre de nourrir ses protégés, est de surveiller la Bête. Elle ne doit s'échapper, sous aucun prétexte, du sous-sol de la maison où elle est maintenue prisonnière.

Mais Nat manque à son devoir lorsqu'il accepte l'invitation de Sandy, une jeune fille assez complexée par son manque de vie sociale. Deux gamins des rues, Richie et Gus, entrent par effraction dans la maison et libèrent la Bête, qui va semer la terreur dans toute la ville….

, de , est un roman plein de qualités: excellemment narré, quelques touches d'humour bien employé permettent d'alléger les passages les plus «lourds». L'auteur réussit bien à se mettre dans la peau d'un adolescent, ce qui est plutôt rare. Le suspens, omniprésent, conduit à des rebondissements inattendus. Le rythme de l'histoire, très vif, capture le lecteur dès la première page. C'est bien entendu une histoire de fantasy mêlée à de l'horreur mais l'on y trouve aussi beaucoup d'amour…

Et d'humour ! On dénote aussi une grande compassion de l'auteur vis-à-vis de la condition des gamins des rues. En effet, Royce Buckingham décrit le duo Gus / Richie avec beaucoup d'affection pour le petit Richie, un enfant essayant de se cultiver en lisant, mais dont l'esprit est perverti par Gus, qui est présenté, ici, comme plutôt méprisable. Tout cela rend ce livre passionnant, très prenant, c'est un excellent roman à lire de 9 à 99 ans…

ll n'en démord pas. Le rédacteur des pages culturelles du quotidien danois Jyllands-Posten, Flemming Rose, a été maintes fois menacé de mort. Qu'importe, la liberté d'expression avant tout.

En 2005, l'homme avait publié douze caricatures du prophète particulièrement controversées, relayées en France par Charlie Hebdo. Il s'apprete à les publier de nouveau, dans son livre « Tavshedens Tyranni » ( La Tyrannie du Silence ).
« Je suis convaincu que beaucoup ne savent pas ce que je pense de ces dessins. Mon souhait vaniteux est de m'expliquer et je n'ai rien d'autre que les mots pour le faire. » Pas sûr qu'il arrive à calmer les ardeurs des réac' qui l'ont à l'époque fustigé.

L'homme croit cependant au pouvoir des mots: « On doit répondre aux mots par des mots car c'est la seule chose que nous ayons dans une démocratie et s'y nous y renonçons, nous tombons dans la tyrannie du silence ». Le livre du même nom, de 499 pages, sortira le 30 septembre. Plus que des mots, un symbole : ce sera jour pour jour le 5e anniversaire de la parution des caricatures. Le message est clair, Rose ne fera pas machine arrière, et n'est pas là pour s'excuser, mais bien pour expliquer.

Et l'homme ne s'arrête pas là. Le livre cherche en effet à soulever un plus large débat "qui traite généralement des lois sur les offenses dans le monde, et qui comprenne à la fois les crimes de lèse-majesté, le reniement de l'holocauste, le racisme et les injures ».

Et histoire d'en rajouter une couche, le dessinateur de la caricature la plus décriée ( Mahomet portant sur son turban une bombe à mèche allumée ), Kurt Westergaard,s'y met aussi. Il publiera un livre à l'automne, ou ce dessin sera reproduit. Espérons que le public fasse preuve d'ouverture d'esprit, cette fois.

Vous ne savez peut-être pas, mais au fin fond des caves canadiennes, des scientifiques s’aventurent dans des univers sombres. Les résultats d’expériences sont époustouflants. Dans la clandestinité, ce sont des savants fous de la musique qui testent sur la peau de femme les vibrations du son aussi éclectiques qu’harmonieuses.

Ils tutoient le côté obscur de la force en puisant dans l’antre du démon des substances singulières. Il en est qui frappent la nuit. Docteur Jekyll, Mister Hyde sont en fait deux personnes bien distinctes : Betty Bonifassi et Jean-Phi Goncalves avec la sortie de leur premier album Beast en avril.

Beast est le premier album éponyme du groupe déroutant. À cheval entre du Portishead et Rage Against the Machine, les styles s’entrecroisent. Ils ne frappent jamais de la même manière. Sur les douze cas recensés, la signature reste la même et pourtant le procédé toujours différent. Tantôt dans l’urbain rap, soul, ils ont pourtant laissé des traces rock, éléctro. Une carte du pendu est laissée sur place…

Mode opératoire

Ils envoûtent. Un couple qui manipule de manière exemplaire leurs victimes. Même les plus sceptiques sont devenus entre leurs mains poupée de chiffon. Ils soufflent l’innocence avec un piano tout en douceur, à la voix de Betty rencontrée chez Champion et Ben Charest. Lui, Jean-Phi Goncalves a déjà collaboré entre autres avec Lauryn Hill des Fugees.

Aux textes tourmentés (« Devil », « Dark Eyes », « Satan »), à l’enveloppe musicale précieuse, délicate et fiévreuse, Beast frappe fort, un coup suffit.

Les gargouilles frétillent de la langue

Beast est un album originel, primitif, animal sous des airs de chœur d’anges d’une église où l’eau bénite se met à bouillir. Les ailes blanches deviennent noires, et on se sent vivant. Parce que tout ce qui est vibration instinctive n’est plus spirituellement mielleuse intuitive. L’album profondément citadin décide notre monde où le démon s’amuse avec nos sens à chaque recoin de rue. Sous un parfum de bonbon de toutes les couleurs, la pomme rouge au poison sucré s’infiltre dans notre corps. Notre regard change et nous sommes enivrés par l’émotion éléctro-rock de l’album.

Le côté rap peut être rebutant, mais l’album recèle d’airs qui ronronnent aux solos de guitares improbables et pourtant à leur juste place… Ils frappent juste ! Pas étonnant qu’ils étaient été nominés aux derniers Grammy Awards. Déjà disque d’or au Canada.

Les contrats d'édition semblent se multiplier autour... des bloggueurs, mais si, même en France, ce système de détection des talents se généralise, rares sont les exemples qui peuvent se vanter d'avoir été mentionnés par USA Today.

Si pour certains cette tendance n'est que passagère, là encore, un regard transversal sur la situation des musiciens, qui s'auto-promeuvent sur les pages MySpace et consorts peut sembler intéressante. Finalement, royaume de l'écrit, le blog ne sert-il pas au mieux un jeune auteur ?

Car les éditeurs se soucient aujourd'hui plus de la blogosphère que jamais. Que ce soit pour lui faire parvenir des livres en service de presse, contre une chronique qui créera le buzz autour du livre, ou plus particulièrement pour chercher l'auteur de demain, les blogs reçoivent une attention toute particulière.

On trouvera même un certain charme à ces histoires modernes, du romancier qui rédigeait pour les passants du net ses histoires, et qui sera hissé au rang d'auteur reconnu par une publication en papier. Si l'on n'a pas encore le recul nécessaire pour y voir un phénomène de société, on ne peut s'empêcher de considérer les exemples comme significatifs.

Deux choses feraient donc parler la presse : un contrat mirobolant - et pas toujours justifié, justement - et ces contes de fées contemporains. On se souviendra même de la façon dont l'auteur de Zen City associe le blog et le récit de son personnage, en liant inextricablement les deux univers du témoignage et de la biographie.

Quant aux blogueuses qui inventent des recettes de cuisine et sont par la suite publiées, cette histoire est désormais presque courante. L'apparition des romans sur Twitter, ou l'exemple du Twiller nous parlera-t-il plus de ce lien qui se tisse entre internet et les livres ?

Entre promotion et confidences

Reste que si le blog, qui donne parfois l'impression d'être perdu dans une marée infinie d'autres blogs, peut être le déclencheur de l'aventure éditoriale, il est aujourd'hui de rigueur pour un auteur installé de disposer d'une page où il peut rester en contact avec ses lecteurs. Entre réservoir à talents et outil promotionnel, définitivement, les blogs ont un pied dans la réalité des futurs auteurs.