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Le dernier des soviétiques

Extraits

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Littérature française

Le dernier des soviétiques

C'est une piste de ciment et d'herbe, cachée dans la forêt, non loin du cercle arctique russe. Une bande grise de deux kilomètres, marquée par des pneus géants peints, des drapeaux ; au bout ; un hangar de bois et de tôle ; tout autour, les chemins de terre noir, mais aussi la neige, les ours et les loups. Une sauvagerie presque rêvée, entre Michel Strogoff et Tolstoï. Sergueï Alexandrovitch Ilyne est arrivé sous l'ère soviétique, et il est resté. A la grande époque, la piste comptait, accueillant des milliers de passagers au coeur de l'archipel, en route vers les sites du grand nord, ou vers la ville à côté. Plus de cent employés travaillaient ici. Les vols ne cessaient jamais, et parfois très loin, on devinait des forteresses, en chemin vers d'autres missions. Puis l'empire s'est effondré, le pays a changé de nom, de modèle, d'histoire, Eltsine l'alcoolique a été remplacé par le jeune Poutine, le FSB a pris le pouvoir et l'argent : la piste a été oubliée. Sergueï est donc seul à entretenir sa piste, sans paie véritable, sans hiérarchie. Avec Macha sa compagne, quelques amis, le policier Dima, le pope voisin, il bouche le ciment, dégage le bois, imagine des éclairages, attend un appel, un ordre, une urgence, venu de la terre ou du ciel, mais rien. C'est un homme meurtri, un idéaliste. En 2010, un avion lourd s'écrase dans la forêt, en bout de piste, mais comment rendre force et usage à l'empire, quand celui-ci s'est perdu tout entier ? Dans ce magnifique récit poétique, fondé sur une histoire vraie, Marc Nexon nous offre un pan d'histoire, sans nostalgie et à hauteur d'homme, mais avec la tendresse pour ceux qui croient à leur cause.

03/2023

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Non classé

Le dernier des hommes

Pris d'un malaise dans le train de sept heures sept, Akaki en descend à la gare de Sminck et doit le laisser repartir sans lui. L'infortuné camarade secrétaire à la section 23 du département 15 de l'agence d'Etat pour la planification des horaires de l'industrie légère s'est fait voler sa chaussure par un chien jaune. Il ne peut se présenter en chaussettes devant sa hiérarchie. Malheureusement, sa poursuite du canidé le long de l'avenue Karl-Mari est perturbée par une farandole de noceurs qui l'entraîne malgré lui à un étrange banquet bien arrosé. A table, un violoniste, dément ou mythomane, lui conte par le menu les aventures de Boshbaya, danseuse étoile par procuration, signataire de tableaux peints par d'autres, agent secret de la Russie soviétique sur Sunset Boulevard et désormais directrice de l'asile local. Akaki voudrait retrouver sa chaussure, mais l'intarissable artiste le retient pour lui présenter l'héroïne de son récit extravagant. Boshbaya en personne conduit alors le petit fonctionnaire à travers la ville, dont les frontières avec l'institution psychiatrique qu'elle dirige semblent souvent très perméables. Peu à peu gagné par la folie qui l'entoure, Akaki tente en vain de s'y arracher. Pourtant, le retour à la vie normale ne l'attire déjà plus. Comme si cette folie n'était au fond, dans l'univers trop bien réglé du communisme, qu'une ultime échappatoire à la lancinante monotonie du train de sept heures sept.

10/2005

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Tous pays

Cuisine soviétique

Pourquoi garder le souvenir d'un ouvrage conçu comme un outil de propagande, dont les premières éditions commençaient par une citation de Staline, et qui glorifiait l'industrie alimentaire de l'URSS ? pourtant, aujourd'hui, alors que la nostalgie de l'union soviétique se renforce - tout comme la persécution de la mémoire historique - ce document d'époque vaut la peine d'être lu attentivement. De la, et en dépit de la volonté des auteurs, apparait une histoire en filigrane, des détails involontaires trahissent un manque constant de nourriture et un dur travail domestique, au travers d'une fausse "amitié des peuples", dont témoignent les recettes ukrainiennes, kazakhes, arméniennes ou autres, on entrevoit les famines artificiellement provoquées dans ces mêmes pays. Le livre de la cuisine bonne et saine est la bible de la cuisine soviétique à deux facettes, des recettes inaccessibles utilisant des ingrédients jamais vus par la population y côtoient d'autres, simples et abordables. Le monstre idéologique né dans les heures sombres du stalinisme est aussi imbibé de moments de vie réelle. La mémoire de cette cuisine est chérie dans les familles. La première édition du livre a vu le jour en 1939, après la grande terreur, et la dernière en 1999, lorsque l'URSS n'existait plus. Entretemps, huit millions d'exemplaires ont été tirés. Malgré ces importants tirages, cet ouvrage reste rare et recherché. Aujourd'hui, il demeure une référence en cuisine, et un support historique.

11/2024

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Romans noirs

Le dernier afghan

On les appelle les Afghans. Laissés pour compte après la défaite d'Afghanistan, ces jeunes vétérans russes traînent une réputation de brutes et d'alcooliques. Au début des années 1990, le charismatique Sergueï Likholiétov décide de créer une union d'anciens combattants dans la métropole de Batouiev. Guerman Niévoline, modeste chauffeur de l'organisation et ami de Sergueï, veut rester fidèle aux valeurs fraternelles de son commandant. Mais leurs actions violentes et la corruption qui gangrène la ville détruiront ses dernières illusions. Pour échapper à son destin, Guerman tentera l'impossible : dérober l'argent de l'union et disparaître avec la seule femme qu'il ait jamais aimée. Fresque historique de la Russie post-soviétique, cette saga criminelle retrace le sort de héros ordinaires cherchant à sauver leurs idéaux dans un monde dépourvu de fraternité.

10/2021

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Poésie

Le dernier départ

Raoul Wallenberg, diplomate suédois, a, au péril de sa vie, sauvé de l'extermination nazie des dizaines de milliers de Juifs de Budapest. A l'entrée de l'Armée rouge dans la ville, il a été convoqué par les autorités soviétiques et il a disparu. Personne ne sait ce qu'il est devenu. Interdit de sortir d'URSS et de publier ses textes russes, Guennadi Aïgui (1934-2006), l'une des plus grandes voix contemporaines de la poésie russe, avait traduit en langue tchouvache (sa langue maternelle) une anthologie de la poésie hongroise accueillie en Hongrie avec enthousiasme. En 1988, des écrivains hongrois ont invité Aïgui à faire son premier voyage à l'étranger sur les traces des poètes qu'il avait traduits. L'extraordinaire monument à Wallenberg par Imre Varga venait alors d'être inauguré : il figure Wallenberg debout entre deux murs de roche, la main droite tendue et baissée vers l'avant, dans un geste de protection et d'apaisement. Ainsi est né ce Dernier Départ, comme un cycle de deuil et de douceur : le deuil du génocide juif, le deuil de Wallenberg lui-même, unissant les deux terreurs, hitlérienne et stalinienne, qui ont dominé le vingtième siècle, et douceur infinie de l'attention à l'autre, du sauvetage, au prix même de la mort. André Markowicz

04/2019

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Littérature russe

Le dernier amour du président

Kiev, 2015. Sans trop savoir comment, Sergueï Bounine devient président de la République d'Ukraine. De la fenêtre de sa salle de bains, il se remémore le passé soviétique. Bientôt, il devra affronter le post-communisme, la corruption, le désordre moral, la greffe d'un nouveau cœur et des chocolats de l'ambassadeur parfumés au poison...

10/2006

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